Monstre ou bourreau, l’époux?

L'auteur des coups en question n'était autre que sa douce moitié qui était, ce jeudi, debout à la barre, les mains derrière le dos, regardant autour de lui, comme s'il attendait du secours!
La femme, qui est âgée d'une cinquantaine d'années, tente d'accaparer la 1ère, la parole, mais la présidente veille à l'ordre.
--«Bien, à vous, inculpéé; qu'avez-vous à répondre à cette accusation de coups et blessures volontaires ayant entraîné un arrêt de travail de seize jours?» Dit la magistrate qui regardait droit dans les yeux, l'inculpé lequel ne bronchait pas. de peur d'un incident tombé du ciel!
«--Madame, que s'est-il passé cette nuit du 27?» Enchaîna la juge alors que le parquetier qui venait de lancer un coup d'oeil furtif, en direction, du chef de brigade, quitta momentanément le siège du ministère public, en prenant soin d'ouvrir le registre.
-Madame la présidente, par quoi vais-je commencerr? Par les coups ou par les insultes? Par les humiliations quotidiennes depuis plus de quinze années? Par où dois-je débuter mon histoire? Aidez - moi, svp!
-Commencez par où vous voulez mais de préférence par les coups et blessures volontaires, objet de votre présence ici», renchérit la magistrate impassible. Ouii; cette juge du siège qui a déjà entendu des vertes et des pas mûres, au cours de sa courte carrière, était prête à tout!
- Madame la magistrate, en ce qui concerne la nuit du 17, il est rentré tard, une heure du matin... et je...
- CC'était la nuit du 16 alors? Interrompit la juge qui évoquait la nuit du 17, alors que la victime parlait d'une heure du matin! La parenthèse fermée, l'échange reprit de plus belle.
--Pourquoi donc nn'avoir pas essayé de discuter avec votre époux? Dit la magistrate qui avait déjà une idée de la vie de ce couple, heureusement, sans enfant!
-Discuterr? Comment? Il ne discute qu'avec ses mains! Lui, le bourreau, a ses mains pour m'agresser et moi, je n'ai que mes yeux pour pleurer!» Se lamente la victime.
Nous avons sous les yeux tous les ingrédients pour une peine d'emprisonnement ferme; alors n'exagérez point. En ce moment, il n'y a qu'une seule victime: c'est votre épouse!» Tonne la présidente, au bord de l'explosion, mais se maîtrisant à merveille, car elle savait très bien, qu'un magistrat sous l'effet d'ire mal placée, ferait mieux de se calmer!
-- «Monsieur le procureur, le tribunal attend de vous, le réquisitoire, donc, vos demandes, svp. Sur ce, le parquetier prit au mot, le «défi» de la présidente, en se limitant effectivement, à être le plus bref possible, laissant probablement le soin de ss'occuper seule du verdict, en murmurant, la tête haute, tel un coq debout sur ses ergots:
- Application de la loii! «marmonne le parquetier qui voulait par là, aller dans le même sens que le tribunal. Et l'application de la loi ne signifie nullement la relaxe. C'est beaucoup plus l'examen par le tribunal des faits, leur analyse et aller dans le sens de ce que prévoit la loi en cas où le tribunal retenait la culpabilité! Le juge demande à l'inculpé de prononcer le dernier mot, conféré par la loi. Sur le siège la juge décide de laisser le mari violent et récidiviste six mois de plus, puisqu'elle le condamne à une peine d'emprisonnement ferme, d'un an dont huit mois ferme. Une décision puisée dans le sale comportement d'un mari excessivement violent et débile, prenant la femme pour un animal domestique bon, pour la trique. Voilà de quoi calmer les ardeurs, d' un répugnant époux, qui devrait comprendre une bonne fois pour toutes, qu'une femme a droit au respect, comme n'importe quel individu!