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Morts, blessés, larmes et deuil

Les procès sur les accidents de la circulation sont aussi nombreux, sinon plus que ceux des années passées.

Lundi dernier l'appel du greffier, des citoyens à l'allure différente se lèvent du banc réservé aux justiciables et s'avancent vers la barre, prestement. Les têtes ne se ressemblent pas du tout: les premières sont carrément catastrophées, du fait qu'elles ont perdu un être cher, alors que les secondes, formées de proches du défunt, avancent péniblement vers le prétoire.
Entre-temps, l'inculpé, un jeune homme de quarante- sept ans semble malheureux et triste, car inculpé d'homicide involontaire, fait prévu et puni par l'article 288 du code pénal, un article qui date de très longue date, du fait que les accidents de la circulation remontent loin, avant l'indépendance, lorsque les citoyens relevaient de la colonisation et donc de la législation française! Souleimane.F. se morfond depuis l'accident qu'il n'a jamais voulu, ni encore moins causé.
Il a les yeux rouges et vitreux parce que depuis qu'il a appris que le bonhomme a succombé à ses très graves blessures, il a carrément perdu le sommeil. D'un niveau supérieur, le détenu a franchement refusé de prendre des somnifères, car il ne veut pas sortir un de ces jours, avec une accoutumance aux cachets.
Avant de débuter l'audience, le juge posa une question,une manière de prendre la température de l'inculpé visiblement encore marqué par le sinistre
«Je vous ai seulement demandé si vous vous remémorez l'accident, je n'ai jamais dit que vous l'avez tué!» Tonna le magistrat, serein et actif comme d'habitude. Le petit monsieur entra dans ses savates et se tut jusqu' à ce que le président entame les débats calmes comme tout surtout grâce au doigté du juge qui a su mener le procès à terme.
Il débutera par la lecture du procès-verbal de la Police Judiciaire qui a valu par sa clarté. Revenant à l'intruse intervention du beau-frère, et afin de clarifier la situation, le président de la section correctionnelle du tribunal, qui détient la police de l'audience a bien expliqué qu'il s'agit d'un homicide involontaire survenu à la suite d'un stupide accident de circulation. «Quant à vous, monsieur, sachez que,s' il y a eu effectivement meurtre, vous seriez dans une autre salle d' audience! Celle réservée aux débats concernant la criminelle! J'espère m'être fait comprendre.» La nécessaire mise au point effectuée, le juge revint aux débats qui tourneront autour de l'emplacement de l'inculpé avant et pendant le sinistre, des témoignages de ceux qui ont vu l'accident sur place et recueillis par les services de sécurité.
II apparait que l'ancien véhicule, quoique en bon état de marche, ait quitté la chaussée, le chauffeur ayant tenté d'éviter un gros et volumineux tas de terre qui trainait sur le bas coté de la route. Ainsi, le sinistre a eu lieu à la sortie du village, qui ne présentait aucun danger: «C'est cela le destin»! Avait clamé un gendarme ému devant un tel accident regrettable mais condamnable (que faisait là, le gros tas de terre?) Aussi malgré toutes les campagnes planifiées et appliquées sur le terrain, sabordées par l'homme qui est derrière tous ces sinistres qu'on colle sue le dos du malheureux destin!
Revenons aux débats pour laisser la parole à l'inculpé qui a eu la sagesse de ne pas paniquer en récitant avec énormément d'émotion, l'accident et ses conséquences dramatiques.
Il y a une famille frappée en plain-pied par le deuil, les larmes! Une famille qui a perdu un être cher à cause de la stupidité des uns et des autres car, comment expliquer à une maman meurtrie qu'un tas de terre a été la cause du décès de son fiston? Nous avons été frappé par l'attitude digne mais morose de la veuve et de la maman plus que démontée par la mort de son fils unique, qu'elle a marié jeune dans le but évident qu'il fasse beaucoup d'enfants.

De Quoi j'me Mêle

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