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Ne touchez plus à la cocaïne!

La magistrate, qui lança un regard furtif en direction des détenus, remarqua au passage, sans sourciller: «Revenons aux propos du jour».

La vedette du pénal de mercredi dernier, au tribunal d'Hussein- Dey, fut incontestablement le duo d'inculpés originaires des tentaculaires et immenses cités «Garidi» (Kouba-Alger), qui a comparu devant la rugueuse et froide présidente de la section correctionnelle. L'inculpation que traînaient en cette brumeuse journée, deux très jeunes «idiots» pris avec, sur eux, une certaine quantité de cocaïne. Présentés devant le procureur de permanence, les deux imbéciles ignoraient totalement les risques encourus par la détention, et l'usage de ce véritable poison. Ils seront présentés le jour même en comparution immédiate. Alertés, leurs parents, inquiets au plus haut point, débutèrent leur démarche par la recherche de l'avocat capable de les titrer de ce mauvais pas. Pour le 1er inculpé, Me Salim Bouabdallah, le conseil d'El Madania (Alger) se rendra aussitôt au tribunal avec la ferme intention de sauver son jeune client du mauvais «bassin» dans lequel il s'était lancé en humant à satiété de la cocaïne. Djaziri, le procureur de l'audience, n'ira d'ailleurs pas par mille chemins. Il s'empressera à définir l'opération des flics du coin, comme étant un chef-d'oeuvre et un travail d'orfèvre, car, le moment n'est pas au laisser-aller, en ce début d'été 2023. Les deux avocats se sont mis d'accord sur un plan d'attaque pour au moins sauver les meubles, d'un catastrophique verdict à la veille des fêtes du saint Aïd El Kébir. Me Bouabdallah, lui était plus optimiste que sa consoeur, dont le client reconnaissait sans trop forcer, le grave délit de vente d'usage de cocaine. Pour l'avocate brune, son jeune client risquait gros avec l'application de l'article 17, qui dispose, «Qu' est punie d'un emprisonnement de dix (10) ans à vingt (20) ans et d'une amende de 5000000 DA à 50OOOOOO DA, toute personne, qui, illicitement, produit, fabrique, détient, offre, met en vente, vend, acquiert, achète pour la vente, entrepose, extrait, prépare, distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporte des stupéfiants ou substances psychotropes. La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines que l'infraction consommée.» Le 1er détenu sera entendu sur la base de l'article 12, de la loi 04-18 qui dispose qu' «est punie d'un emprisonnement de deux (02) mois à deux (02) ans et d'une amende de 5000DA à 50OOO DA, ou l'une de ces deux peines, toute personne, qui «d'une manière illicite, consomme ou détient à usage de consommation
personnelle de stupéfiants, ou de substances psychotropes». «Qui de vous deux avait eu l'idée et l'outrecuidance de transporter la cocaïne? Mais qu'est-ce donc que cette histoire à dormir debout, que vous m'avez narrée?» Seule, la loi 04-18 du 25 décembre 2004, «relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes», pouvait être appliquée dans ces articles 12 pour le client de Me Bouabdallah, et l'article 17 pour l'auteur de la cession de la quantité de cocaïne trouvée chez le jeune sniffeur. Djaziri, le représentant du ministère public, est dans son élément, car il a demandé la stricte application de la loi. D'ailleurs, l'avocat rouquin d'El Madania(Alger), ne fera pas beaucoup d'efforts pour convaincre le tribunal que son tout jeune client a pour la 1ère fois de sa courte vie, goûté au poison, et qu'il n' est pas prêt à recommencer, la maudite expérience d'humer de la cocaïne. «Madame la présidente, j'ai la ferme conviction que ce jeune ne touchera plus, même au tabac le moins nocif, car l'humiliation subie durant les dernières 24 heures, la honte de voir les yeux dans les yeux, ses malheureux parents et surtout le papa qui ne supporte pas les quolibets des proches et voisins, dont le plus gros du lot, est plutôt enclin à la dérision qu'à la sympathie. Je ne parlerai pas de circonstances atténuantes, car en matière de prise de came, il ne peut être question pour les juges du siège, d'en accorder. Je parlerai plutôt de perche tendue, en sa direction, pour sauver ce jeune de la dérive. Un verdict symbolique peut à la rigueur, être accordé.» L'avocate, elle, enfermée par la rugueuse loi, rasera presque les circonstances atténuantes. Le verdict en fin d'audience sera assommant pour le «vendeur»- Quatre ans de prison ferme, et six mois pour le consommateur.

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