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Pas si «bijou» que ça!

L’escroc qui passe devant le juge du tribunal, est d’un genre particulier.

Devant le bijoutier, il se fait passer pour un cadre d'une caisse régionale. Il répond de son audace en avançant des mots gentils et doux, en français, comme s'il voulait impressionner le commerçant, visiblement, un arabophone puisqu'il ne répondait pas aux questions posées en français! Seulement, il avait une autre idée! Bachir F. est un drôle d'inculpé - détenu. Il comparaît ce jeudi pour tentative d'escroquerie, fait prévu et puni par l'article 372 du Code pénal, face au juge. Cet article prévoit un emprisonnement d'un an au moins et de 500 ans au plus et d'une amende de 500 à 20 000 DA. Il marmonna: «Inculpé, voulez-vous constituer un avocat et dans ce cas, vous êtes libre d'en prendre un. À défaut, ne perdez pas de temps.» Bachir F. passe 20 secondes avant de choisir la seconde solution et propose sa propre défense. Avant que le juge ne prononce un mot, Bachir bafouille, cherche les mots, n'arrive pas à reconstituer une phrase. Il est démonté. Il est même désarçonné avant d'avoir commencé à donner de solides arguments. Il est coincé! Il est «out», dans un état second. Le juge l'aide un peu. Il lui rappelle qu'il était entré dans une boutique, planquée entre l'agence d'une banque nationale et un bureau d'un écrivain public. Il avait choisi sept chaînes en or et 12 bagues de valeur, décliné son identité (fausse, bien sûr!) Et puis mine de rien, vous avez tenté de vous en aller vers la porte de sortie. À la question si les deux gars se connaissaient avant cet incident, l'inculpé assure qu'il connaissait Rachid M. la victime: «Je la connais, et j'ai même connu son défunt papa Tahar et très bien même. J'allais casquer lorsque j'ai été interpellé. je ne sais pas ce qui leur a pris...» Le président, quoique pensif, est serein. Il dit: «Et les Ali, Seddik et Boualem, témoins dans tout cela? Ils mentent peut-être? Mais alors dans quel intérêt? De toutes les façons, ils seront appelés à la barre. S'ils avaient menti devant les policiers qui avaient tout pris sur procès - verbal, nous le saurions. En tout cas, je vous rappelle que ce sont de vieilles et de franches connaissances, pas des flics, mais les vôtres! C'est simple! On verra bien si leurs propos seront ou pas confirmés! «Je vous jure que j'avais l'enterrement de ma mère, j'ai des témoins...» Le président met un terme à l'interrogatoire, car il avait compris qu'entre 12 bagues en or et l'imaginaire décès de la maman, le verdict venait de germer dans son esprit. Ne restait que l'engrais, en l'occurrence, les demandes de la procureure: «Imaginez, monsieur le président, que cet énergumène a voulu escroquer et voler le bijoutier, le Trésor public et la société! Nous réclamons la peine qui va lui montrer la voie à suivre désormais, lorsqu'il sortira de prison. Deux ans d'emprisonnement ferme et une amende de 500 000 dinars!´´ Siffle presque la procureure qui a largement participé aux débats, en arrangeant son foulard au niveau de sa poitrine et du front qui perlait, humidité oblige. Sur le siège, le juge prend tout son temps et transcrit le dispositif, rapidement...
Trois minutes plus tard, le président lit à haute voix la sentence: Bachir F. est renvoyé aux «Quatre Hectares» pour deux longues années, outre 300 000 dinars d'amende.
Les deux témoins affirmeront que «ce bonhomme s'apprêtait à détaler avec la marchandise, lorsque Rachid, le bijoutier, nous fit un signe que nous comprîmes vite! On l'a devancé et neutralisé, en attendant l'arrivée des flics!» ont-ils dit en choeur.

De Quoi j'me Mêle

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