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Sarah harcelait Sofiane

Me Khadîdja Meslem, l'avocate d'Alger, était venue très tôt au tribunal d'Hussein-Dey (cour d'Alger), régler les comptes de son client, victime de harcèlement sexuel émanant de sa... voisine!

Pour une première, c'en est une, et une très grosse: un père de famille a fait, depuis un bon moment, l'objet de harcèlement sexuel de la part d'une fille, plus que très laide, dont l'âge allait droit sur plus de la moitié de quarante ans, alors que la victime, un beau grand garçon, au corps élancé, d'acteur yankee des années 3O, habillé d'un jeans texan, au visage angélique, barré d'une très belle barbe poivre et sel, mais au front et au nez, si hauts, qu'on croirait, en ce lundi 06 mars 2023, dix heures vingt-cinq, qu'il en veuille, franchement et terriblement, au monde entier.
Le premier à prendre la parole fut évidemment la victime. Visiblement triste de se dénuder ainsi devant une petite assistance, faite de flics, de magistrats et de beaucoup d'avocats, Sofiane.J.S'exprimait doucement. On aurait cru un inculpé de «vol à l'arraché» craignant in lourd verdict, en fin d'audience. La présidente de la section correctionnelle du tribunal l'aide: «Parlez un peu plus fort afin que monsieur le procureur, suive bien votre témoignage», articule la magistrate, qui aura bien fait de faire cette remarque, puisque la victime, reprit, sur un meilleur ton, en entier, les premières phrases de sa mésaventure. C'était comme si quelqu'un venait de lui injecter une soulageante piqûre de bien- être. Il allait alors raconter sans crainte, le calvaire vécu durant des semaines entières, puisque le mal «griffonnait» même, sa femme et sa fille qui recevaient des coups de fil, de cette dame envahissante «J'ai vécu des instants inacceptables dans ma vie d'époux, de père, de commerçant paisible. Cette femme que je n'ai jamais rencontrée auparavant, s'est permis le luxe de prendre attache avec moi par l'intermédiaire de Facebook. Cela a débuté par des mots de politesse, doux, agréables, et vite, aux gros mots. J'étais interloqué. De jour en jour, les «caresses» de Face- book, devenaient des agressions caractérisées, et donc, insupportables.» La victime fut interrompue à plusieurs reprise lorsque Sofiane ne fournissait pas d'éléments susceptibles de satisfaire le tribunal ou le représentant du ministère public. Entre-temps, Me Meslem mettait de l'ordre dans ses documents où la preuve par neuf, allait confirmer les dires de la victime. Sa chemise était si épaisse que l'on aurait pu croire à une affaire criminelle. Le conseil s'était armé jusqu'aux dents afin d'obtenir définitivement la paix, car, dira-t-elle plus tard à la juge «choquée», qu'après la présentation par-devant le procureur, et qu'elle s'en était tirée avec une gracieuse «liberté provisoire», en rentrant chez elle, elle reprit de plus belle, son harcèlement! Le défenseur venait ainsi, de diriger la magistrate vers un verdict normal, où personne ne pouvait crier à l'injustice. Mais, lorsque son tour était arrivé pour se défendre, Sarah joua à tout, sauf au «franc-jeu». Elle tenta bien des dribbles inutiles, sans arriver à mettre la balle au fond des «filets», très bien gardés par la juge, qui a ainsi fait preuve de vigilance et de répartie inégalable. Avant de lever les débats, Derrar, la juge, demanda au jeune policier d'accompagner l'inculpée au box des accusées, signe avant-coureur d'un mandat de dépôt à l'audience. Il ne restait plus à la juge, dans la petite salle de délibérations, que de dresser le dispositif à lire quelques instants plus tard. En effet, après une heure de réflexion, Maroua Derrar, la présidente de la section pénale du tribunal d'Hussein Dey, revint avec un assommant verdict qui verra l'inculpée perdre la voix. Elle qui s'amusait quelques minutes, plus tôt avec son mobile, et se permettait le «luxe» de taquiner les flics de faction, venait de prendre acte de la terrible sentence du tribunal, qui a considéré les faits si graves, que les demandes de Hocine Takka, le procureur, paraissaient à la limite de la banalité, voire presque, insignifiantes.

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