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Suicide ou assassinat ?

Un homme de quarante-deux ans, en plein boom, a été retrouvé pendu, un soir du 17 juin 2017...

Depuis maintenant plus de deux ans, la famille Toufik. D. de Larbaâ Nath Iraten (wilaya de Tizi Ouzou) cherche à ce que la justice fasse toute la lumière sur le décès de son fils. Les conclusions des gendarmes n’ont pas satisfait les proches de Toufik qu’on présente comme assassiné et non pendu. Le juge, puis la chambre d’accusation de Tizi ont beau arrêter le verdict final qui a été le non-lieu, les membres de la famille continuent à chercher la cause du décès, un véritable athlète de plus de quatre-vingt kilogrammes. Et un athlète qui succombe ainsi, ne peut être que pris à partie par des individus prêts à tout, y compris le crime. « Or, pour une cour de justice aussi prestigieuse que celle de Tizi Ouzou, c’est faire insulte aux magistrats qui y exercent et qui excellent dans l’art d’être vigilants, à la hauteur des espoirs placés en eux par la chancellerie, en plus d’être compétents, que de laisser ainsi toute la vérité sous le boisseau. C’est dans cette optique que le non-lieu prononcé par la chambre d’accusation, le 4 mars 2018, a suscité de grandes questions de la part de la famille du « suicidé ». Des questions qu’auraient dû poser les enquêteurs qui avaient pourtant du temps devant eux.
L’un des frères de la victime est brisé et surtout profondément troublé par le fait qu’il y a cette histoire de faux billets, d’Africains, jamais abordée, que le malheureux « suicidé » aurait pu rencontrer, et que, et que… Et puis y a Allah, il y a aussi et surtout l’autopsie à réexaminer « sérieusement et minutieusement », selon les membres de la famille. Parmi ces détails criards, il y a lieu de noter la profonde blessure, due probablement à de violents coups de pied, au niveau des testicules meurtries et ensanglantées.
« Un individu qui se pend par le cou va-t-il voir ses parties génitales être touchées par une telle blessure, née certainement à la suite de violents coups ? », s’indigne Ibrahim, effondré au plus haut degré de la révolte. Qu’a-t-on fait surtout du côté du l’examen approfondi de l’absence d’urine, de sperme et la position du sexe, connus des spécialistes, notamment les médecins-légistes. Les contradictions de l’autopsie sont inquiétantes, surtout les phrases escamotées ! Et c’est là où le doute nous habite quant à un éventuel suicide », s’exclame Marzouk, un des frangins non convaincu par les résultats des enquêteurs, qui jure par Allah, détenir toutes les preuves de l’assassinat de son jeune frangin. Cela écrit, les frères restent sceptiques devant la présence sur le cou d’une cicatrice faite par un morceau de fil de fer, outre des cervicales brisées, et que le rapport d’autopsie élude. Bizarre, vraiment ! » Eclate, la face violette de douleur, Ibrahim, le cadet du défunt, inconsolable et déterminé à tout savoir sur cette fin atroce du frangin.«Je n’ai jamais admis le grave fait que mon frère se soit suicidé pour rien. Il n’avait aucun motif majeur pour mettre prématurément fin à sa vie. Et puis, il y a la bizarre position du corps par rapport au sol (deux mètres cinquante). Ses phalanges, dont deux pouces étaient brisés, ne permettaient pas à notre frère d’escalader un arbre aussi haut. Quant à l’autopsie, elle a été faite à la va-vite. C’est pourquoi, lorsque le médecin légiste aborde la description au niveau du cou, quatre descriptions sont édifiantes : « Les plans superficiels et profonds du cou sont congestifs et intègres. Le carrefour aérodigestif et la trachée sont libres.
Une fracture de la grande corne gauche de l’os hyoïde avec hématome en regard. Une fracture des deux cornes supérieures du cartilage thyroïde avec hématome en regard. Le rachis cervical est intègre. » A la minutieuse lecture de ces éléments scientifiques, il apparaît clairement que l’absence de strangulation existe bel et bien. Mais ce qui est troublant, c’est la contradiction sur le même feuillet, qui appelle une importante et judicieuse remarque : « Comment se fait-il que le sillon cervical unique, haut situé, oblique vers le haut, large 0,3 centimètre, profond et incomplet, est redevenu en conclusion, en « sillon cervical unique et complet, ayant les caractéristiques habituelles d’un sillon de pendaison à l’origine d’une asphyxie mécanique directement responsable de la mort ? ».
Les doutes de Marzouk.D. reposent sur les preuves fournies sur les procès-verbaux des gendarmes, qui portent surtout « la déclaration sur l’honneur du transporteur qui a pris Toufik pour El Hamiz où il avait rendez-vous avec deux Africains. Un autre témoignage porte sur la déclaration sur l’honneur d’avoir accompagné feu Toufik D.
La veille de sa mort au Hamiz, toujours pour ramener un cabas de 10 kilogrammes puisqu’il a lui-même soulevé et soupesé ledit cabas. » Interrogé sur la position du parquet de Tizi Ouzou, détenteur de l’opportunité des poursuites, un magistrat a expliqué que la chambre d’accusation pourrait ordonner l’ouverture d’une enquête complémentaire, pour lever toute suspicion autour de ce drame. 

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