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Tout un édifice s’écroule

Les affaires de divorce s’égrènent inexorablement, de semaine en semaine, faisant des ravages moraux au sein des familles frappées de plein fouet par les déchirures dont la responsabilité incombe aux seuls époux …

Divorce! Un mot maudit des familles aspirant à voir leurs enfants, à fonder une famille stable, loin des mille et un problèmes, des enfants qui veulent quitter au plus vite le célibat et vivre en paix, dans un milieu équilibré, sain et serein. Pourtant, chaque audience de la section «statut personnel» a son lot de destruction de foyers pour des raisons souvent futiles, par manque de dialogue et de concertation des familles. Les magistrats ne peuvent aller au-delà de ce que la loi leur permet.
La salle d'audience abritant les débats autour des divorces, avait une mine ce lundi 16 janvier 2023, des plus déplorables. Il y avait un peu de tout. Des larmes, des sanglots, des grimaces défigurantes, des exclamations, des cris aigus, des interpellations, au milieu d'une juge du siège impériale, raide et souveraine comme tout. Cette juge qui a derrière elle des années d'exercice, ne semblait pas être dérangée outre mesure, ni encore moins émue par une quelconque position d'un couple qui se voit bien écartelé, par les durs et imprévus problèmes sans nom. Il y avait surtout le nombre impressionnant de conseils, et honnêtement, nous ne saurions vous préciser exactement, le rôle étant évidemment ahurissant, le nombre serait superflu. Des absents, aussi, furent notés: il se peut que des débats furent renvoyés il y a une quinzaine de jours, et que les fêtes du Nouvel An «grégorien», et de «Yennayer», aient rapproché les époux mecontents d'hier et effacé la rancoeur née d'une intenable situation de 2022. Sur le siège du ministère public, trône cette intenable parquetière qui ne peut se retenir, lorsque la loi est bafouée, piétinée ou, pire écrasée. À dix heures pile, un jeune couple s'avance du pupitre, encadré des deux avocats prêts à dégainer, à la moindre incartade. La présidente de la section du statut personnel, cheveux au vent, la mine écarlate et vigilante comme jamais, elle ne le fut, entama un court dialogue avec le couple en plein désaccord. La femme regarde du côté de la procureure, alors que le mari regarde plutôt, lui, la magistrate, qui ne perd pas son temps. « Alors, avez-vous réfléchi, pendant les vacances? Vous êtes-vous réconciliés finalement, ou bien... Ah, je m'aperçois que vous campez sur votre position. Que voulez-vous? Que le tribunal fasse le sale boulot à votre place? Non, nous avons respecté toutes les procédures, et la loi, et c'était beaucoup. Mes, s'il vous plait, remettez-moi vos requêtes, en attendant, je mets l'affaire en examen, pour le lundi, 31 janvier 2023. » La juge avait, semble-t-il, terminé le dossier Fériel. F./Oussama.L. Quand tout à coup, la dame, le visage violet de douleur éclata: «C'est un mauvais type, un ‘'haggar'', un méprisant personnage et un malpropre individu!» La juge tapa du poing le pupitre en lançant: «Ça suffit, vous! Vous n'avez plus à vous adresser à votre mari à la barre. Vous lui direz quelque chose dehors, si toutefois, vous en éprouviez le désir. Alors, taisez-vous, et ne faites plus de numéros de cinéma. C'est un lieu où l'on rend justice, pas un ring de combat! Est-ce compris? Affaire suivante: Allal. M. Et Yousra. R. Le couple se lève. L'épouse est assise à la 8ème rangée, bien en retrait de Mr, installé lui, au 2ème rang. Les deux personnes s'arrêtent devant le prétoire, presqu'au garde à vous, comme s'ils voulaient montrer aux magistrats, leur entière disponibilité. Or, ils feraient mieux d'être d'accord pour ne pas divorcer, surtout que la juge rappelle d'entrée, le nombre d'enfants à traumatiser: quatre! Un futur drame se dessine à la barre. «Mais, bon, sang, pourquoi tant de tintamarre, pour des broutilles? Lors de votre dernière déposition, Mme, vous aviez soulevé le problème de logement. Si votre mari n'a pas pu payer un loyer, le logement de vos beaux-parents, est à votre disposition, et...
--Non, Mme la présidente, mon beau- - frère occupe déjà une pièce, et la cuisine est commune. Personnellement, je ne peux faire vivre mes quatre enfants à l'étroit. Je suis pour un petit chez-soi qui vaut mieux qu'un grand chez les autres...
--Mais, votre belle-famille, nn'est pas «les autres»! Rétorque la magistrate, avec un tic qui en disait long sur sa gêne.
--Vous nn'avez aucune idée de l'enfer vécu par des gosses, constamment en bagarre avec les cousins.»,tranche la juge qui passe à autre chose, pour faire vite, et terminer cette audience.

De Quoi j'me Mêle

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