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Un destin noir

Les mortels accidents de la route sont une véritable malédiction, alors qu'il y a quelques décennies, ce n'était pas plus, qu'un douloureux phénomène de société.

Me Med Djediat, l'avocat de la rue Patrice Lumumba d'Alger-Centre, a tout tenté pour sauver Abdelouaheb H.29 ans, commerçant de son état, auteur d'un regrettable, affreux et terrible accident de la circulation qui a malheureusement fait, deux morts: Adel S. et Allaoua J. Deux jeunes frères étudiants à l'université du Centre, de 21 et 23 ans, qui venaient à peine de doubler, accrochés à leur petite et nerveuse voiture, un vieux fourgon plutôt à garer qu'à conduire! Ah! Les voies rapides, ces impénétrables voies. «Je ne veux rien entendre, mais, écouter la loi qui est claire. Le Code de la route doit être respecté», s'est exclamé, lundi dernier, 11 heures, le juge. Un grave et stupide accident de la circulation entraînant mort d'hommes, deux frères, demeure, tout de même, et quoi qu'on en dise, aux yeux de la loi, un homicide involontaire. L'article 288 du Code pénal dispose que: «Quiconque par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou inobservation des règlements, commet involontairement un homicide ou en est involontairement la cause, est puni d'un emprisonnement de 10 mois à 3 ans et d'une amende de 1000 à 20 00 dinars.» Cette semaine, il s'agit de juger un jeune, responsable du décès de deux jeunes de 23 ans sur une Route nationale, Abdelouaheb H. Exerçant en qualité de chauffeur d'un fourgon chez son père, s'explique à la barre: «Le véhicule de l'année 2008, qui roulait devant le mien, m'a gêné fortement dans la tenue de route; je n'ai pas pu avertir le jeune conducteur qui, visiblement, ne maîtrisait plus son volant.» «Y avait-il assez de distance pour éviter la catastrophe? Evidemment, non, sinon cette audience n'aurait jamais eu lieu», s'est fâché le magistrat qui parla des 30 mètres légaux en vue d'échapper à tout sinistre - le jeune homme, le visage sans expression, surtout depuis que le juge avait évoqué les deux jeunes frères disparus, ne peut avancer aucune excuse. Invité à requérir, debout, les traits franchement tirés, le procureur présenta ses sincères condoléances à la famille des deux victimes, puis entra directement dans le vif du sujet: «Monsieur le président, il m'est pénible de parler d'un accident mortel qui a emporté deux vies innocentes qui ignoraient, ce matin du 5 du mois courant, qu'en prenant place dans l'auto, elles ne rentreraient plus jamais rejoindre le domicile familial, où y régnaient la délicieuse joie de vivre et une ambiance familiale exceptionnelle, qu'El Hadj Bachir, leur vieux papa, un homme très pieux, agrémentait de son éternelle bonne humeur, malgré les vicissitudes, nées du Covid-19, et de notre difficile quotidien! Les deux frangins se rendaient auprès de leur grand'mère, fatiguée, et mal remise d'un AVC malvenu, en ces temps difficiles! Ils n'iront pas aux côtés de la mémé et ne reverront plus jamais ce monde! L'inculpé aurait dû rouler raisonnablement, et éviter ainsi le sinistre, qui a détruit une famille entière, car les parents n'avaient que les deux défunts fils! Je réclame une peine d'emprisonnement ferme de 6 mois.» La défense est à son tour, priée de plaider. Ce fut Me Med Djediat, son conseil, qui commencera par présenter les condoléances aux familles des disparus, dont des représentants sont présents. Puis, inévitablement, il ne manquera pas d'évoquer le destin, d'une manière raisonnable: «L'heure a sonné- personne n'y peut rien devant la volonté de l'Eternel, le Tout-Puissant, les deux jeunes se devaient de rejoindre, ce jour-là, leur créateur», a débité l'avocat, qui ne demanda pas la relaxe souhaitée par les parents d' Abdelouaheb H. l'inculpé, ni la prison ferme requise par le jeune mais, expérimenté représentant du ministère public, juste avant qu'il ne débute sa courte mais émouvante intervention: «La défense souhaite certes, une peine de prison, mais assortie du sursis, en vue de sauver la jeunesse du détenu, lequel baisse la tête en vue de ne pas rencontrer le regard des parents des disparus.
Le juge calme le jeu, revient sur le respect du Code de la route, évoque lui aussi le Qadha et le Qadhar et préfère laisser de côté le dossier pour la fin de l'audience et prononcer la sentence. L'inculpé écope d'une peine de prison d'un an avec sursis, car le tribunal a retenu la non-observation d'un article du Code de la route, le décès, lui, est resté sur le compte du destin, car, en l'occurrence, un accident de la route arrive à tout moment et à n'importe qui, même à un... magistrat ou à un de ses parents! 

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