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Un farouche procureur

À cause de la très belle et attirante Sofia F, un voisin a reçu une tannée dont il se souviendra longtemps…

Lorsque le représentant du ministère public s'était levé en vue de requérir à la demande de la présidente de la section correctionnelle du tribunal, le détenu avait vu ses cheveux se dresser sur son crâne déjà dégarni. Il y avait de quoi! 
Le procureur était en droit d'être farouche, déterminé et vengeur, lorsqu'il eut fini de rappeler les douloureux termes de l'article 342-(loi n°82-04 du 13 février 1982). Cet article de loi de 1982 a été rédigé dans la section VII: «Excitation de mineurs à la débauche et prostitution», en vue de prévenir tout acte contraire à la morale et surtout à la protection des mineurs de toute tentation d'y toucher!
D'ailleurs, le parquetier a très bien souligné que ses demandes allaient dans le sens éducatif plus que répressif du délit. La mineure entrait dans ses 
15 ans et faisait beaucoup plus que son âge. Ce sera d'ailleurs le motif de la plaidoirie de ce bon vieux conseil, Me Benouadhah Lamouri qui surveillait tout ce qui se disait et ne se disait pas! Avec plus de 40 ans de barreau, l'avocat de Dar El Beïda (Alger), puisait dorénavant dans sa riche et précieuse expérience beaucoup plus que dans le droit! 
Les faits en eux-mêmes sont éloquents vu leur gravité. Selon la victime avec ses airs de sainte--nitouche, flanquée de son père, a dit «qu'El Braïdji, le jeune voisin de 21 ans, avait voulu prendre l'air en compagnie de la camarade de collège de sa soeur». 
La présidente, elle, n'a pas quitté des yeux la victime, habillée à la manière des jeunes filles yankees, à savoir des vêtements très serrés, à la taille, aux cuisses recouvertes de fuseaux lacérés, dernier cri, neufs et brillants, en fait, toute la panoplie que portent les filles aguicheuses. 
D'ailleurs, la juge avait fait la remarque à la fille-victime au moment où elle s'avança du prétoire pour le procès: «C'est tout ce que vous avez à mettre pour venir demander vos droits dans une juridiction respectable? Vous êtes certes sous la protection du tribunal, mais tout de même! De toutes les façons, ce n'est pas votre faute. C'est à la porte d'entrée que cette remarque aurait dû vous être adressée; n'est-ce pas monsieur le procureur?
La victime n'a pas bien saisi les visées de la magistrate, pour elle, ce n'est pas si grave, car on ne lui a jamais fait de remarques autour de la tenue vestimentaire de ce genre au collège. Une tenue que mettra plus tard l'avocat de l'inculpé en exergue pour prouver, un tant soit peu, la provocation de la victime. «Même s'il était vrai que le statut de victime, vu son jeune âge, le condamnait de toutes les façons, le tribunal devrait accorder de très larges circonstances atténuantes!», s'est écrié Me Lamouri tentant le tout pour le tout, car les faits demeurent très graves. 
En effet, la victime a raconté qu'El Braïdji l'avait abordée et sommée de l'accompagner dans la voiture garée à proximité. Mais la justice immanente était là, veillant sur la mineure puisque des voisins ayant remarqué le manège, se précipitèrent sur la portière, firent sortir le coupable du «rapt», crevé dans l'oeuf, de la jeune fille et le rossèrent comme jamais il ne le fut!
L'inculpé tenta un coup en vue d'échapper à l'inévitable châtiment en affirmant qu'ils se connaissaient depuis 2 ans et que... «Vous, taisez-vous! n'aggravez pas votre situation!», gronda la magistrate qui demanda au parquetier de requérir. 
Le procureur fera bref, sévère et tranchant! La présidente, effectuera, lors de la fin du procès une véritable parade en invitant le turbulent et compétent conseil de l'inculpé, Me Lamouri. 
Il entamera la cause d'El Braïdji, soudain, recroquevillé sur lui-même, atteint d'une trouille, mais alors d'une trouille, on ne vous dit pas! L'avocat dira plus d'une centaine de mots où la demande de l'octroi des circonstances atténuantes, sera le maître -mot!: «Vous avez vu madame la présidente, la tenue vestimentaire de la victime? Elle vous guide droit sur ma demande qui semble logique. Il n'y a que les circonstances à retenir!» Le conseil avait fini, le tribunal, aussi, après le dernier mot d'El Braïdji, qui n'a, somme toute bénéficié, que de la loi pour prononcer, le traditionnel dernier mot prévu par la loi. Après tout le tralala du tribunal, la présidente passera deux bonnes minutes à transcrire le dispositif, avant de décider de prononcer le verdict sur le siège. El Braïdji écopera d'une peine d'emprisonnement de 18 mois, dont 6 fermes, par la grâce de l'article 342, appliqué avec mesure et vigilance

De Quoi j'me Mêle

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