{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Un magistrat pas facile à avoir

Oualid Kouici, le président de la section correctionnelle du tribunal d’El Harrach (cour d’Alger) appela Halima. G. inculpée d’atteinte à bien d’autrui, fait prévu et puni par l’article 386 du Code pénal.

Trapue, avec un corps ramassé, de frêles épaules osseuses et tombantes, un visage brun, couleur de chocolat brûlé, une petite tête enveloppée par trois foulards multicolores, la femme répondait timidement, très timidement, au juge qui semblait en superforme, en ce dimanche de la fin mai 2023. C'était un dimanche beaucoup plus nuageux, que pluvieux. La ´´bête noire´´ d'un magistrat ou d'un avocat, c'est le renvoi d'une affaire. Plusieurs dossiers ont ainsi été renvoyés pour diverses raisons objectives. Ceci est d'autant plus regrettable lorsque les accusés ou inculpés sont présumés innocents jusqu'à ce que la preuve de leur ´´crime´´ ou ´´délit´´ soit prouvée à la barre. Sinon, les pauvres détenus demeurent incarcérés pour un délit ou crime qu'ils n'ont peut-être pas commis. Dommage! Au cours d'un procès donné, si toute la lumière n'a pas été faite autour du pourquoi du délit, le juge s'en voudra à telle enseigne, qu'un report était nécessaire, pour un sain esprit de la justice. Mais Kouici est un magistrat dit de «face- book», pas facile à avoir. Il est là pour appliquer la loi, et jamais pour la commenter. Evidemment, pour bien se faire comprendre aussi bien des parties présentes à la barre, que de l'assistance, le magistrat allait déployer ses pleines cordes vocales. Il semble à l'aise surtout qu'il avait averti au tout début de l'audience, vers les neuf heures, tous les avocats présents, que la marche de l'audience se faisait grâce à la compréhension de tous:»Depuis que je suis venu dans cette grande juridiction, je n'ai eu de cesse, de clamer, haut et fort, que les conseils étaient au-dessus de ma tête, juste pour qu'ils comprennent qu'effectivement, ils étaient les authentiques partenaires de la justice, et que j'entendais qu'ils fussent très à l'aise durant toute la durée de mon audience. Alors, svp, je ne veux pas de malentendu, qui puisse nuire à la marche des débats. L'avocat qui se disait, deux minutes auparavant victime de mépris, remercia le juge pour cette attention, en voulant absolument faire croire que l'incident crée, l'avait été par l'inadmissible comportement du greffier de l'audience. Kouici se détendit un court instant avant de reprendre, avec un large sourire qui l'embellissait encore plus, l'interrogatoire de Halima. G. cette dernière avait été priée dès le début des débats qu'elle n'avait d'autres choix que de répondre correctement aux questions du juge. Il est nettement apparu que cette bonne dame, s'était amusée à s'emparer d'un lot de terrain qui ne lui appartenait pas, puis à falsifier le permis de construire, normalement, l'APC de Baraki (Alger), était pointée du doigt. Mais le dément formel du président ou si vous voulez du maire, mit fin à ces fâcheuses insinuations.
La victime resta un bon moment pour répondre à ces graves délits. Notons que le magistrat, était sur ses gardes, afin que l'inculpée ne cherche pas et contourne ainsi, la loi, par un inattendu et salvateur, subterfuge. Au fur et à mesure que l'interrogatoire s'étalait, le délit se dessinait bel et bien aux yeux du juge du procureur Zadi, et surtout de l'assistance. Comme quoi les femmes sont aussi capables d'être inculpées dans les domaines des hommes. Sauf que peut-être cette dame seule n'avait pas été bien conseillée lorsqu'elle «rêvassait» d'être propriétaire d'un logement décent, et à portée de bourse. Elle tenta toutes les réponses repoussées énergiquement par le juge qui tenait ainsi le bon bout, mais voulait absolument des aveux complets de l'inculpée qui s'en tenait à la seule autorisation (jamais prouvée) du maire de Baraki (Alger). Mais ce qui a surtout retenu l'attention de tous dans la salle, ce sont les incessants et parfois, agaçants tirs croisés des deux avocats. Ces tirs faisaient surtout, perdre du temps au tribunal.
Le procureur n'interviendra jamais dans les houleux et inutiles débats. Il attendit l'issue de l'interrogatoire, et la demande express du juge de requérir, pour qu'enfin, il ouvrât la bouche. Il y a eu cet autre léger incident, qui a vu l'avocat de l'inculpée interrompre son jeune confrère en plein dans le vif du sujet. Là, le magistrat prit momentanément, la mouche pour assener: «Me, respectez au moins les us et coutumes! SVP, attendez un peu qu'il finisse ce qu'il a, à dire pour répliquer!» lança, très décontracté, Kouici. Pourtant, les deux jeunes conseils s'étaient comportés comme étant dans le juste droit, et leurs interventions demeuraient comme «une salade sans vinaigrette». La réalité étant que l'inculpée ne pouvait se prévaloir de l'occupation des lieux, il fallait trouver à tout prix, des subterfuges, pour s'en sortir.
L'avocat de Halima ira jusqu'à demander, à la fin de son intervention, au tribunal une «expertise» sans préciser de «quoi».
Le mystère durera jusqu' au 11 juin 2023, date de la sentence arrêtée par Oualid Kouici, le juge, nous a laissés qui sur notre faim en annonçant la mise en examen du dossier, et un dossier empoisonné, car l'inculpée n'a jamais répondu à la question: «Qui, lui avait fourni la salée et mystérieuse autorisation... de construire sur une aire ne lui appartenant pas. Ouf!».

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré