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Vilain inculpé!

Le ministère public ne sera pas tendre, lui aussi lors de son réquisitoire.

Il était entré dans une vaste salle d'audience, pleine à craquer, de proches d'inculpés, de toutes sortes de délits, d'avocats, surtout de très jeunes conseils, venus, sans clients, ni dossiers à traiter, peut être bien, mais en tout cas, présents pour apprendre la profession. La juge en est à son septième dossier. Elle appelle alors, sans se presser, ni lever la tête, Mohiéddine. G. L'inculpé de vol par effraction, fait prévu et puni par l'article 350 du code pénal. Ce jour-là, une seule personne attendait avec impatience, l'application de ce farouche article de loi. Et cette personne, n'était autre, que le représentant du ministère public, armé qu'il était, du code pénal, et précisément de l'article 350 (loi n° 06 -23 du 26 décembre 2006), dispose que, dans le chapitre III de la Section 1 / Vols et extorsions, qui dispose:«Quiconque soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol et puni d' un emprisonnement d' un (1) an à (5) ans et d' une amende de 100000 DA à 500000 DA. La même peine est applicable à la soustraction frauduleuse d'eau, de gaz et d'électricité. Le coupable peut en outre être frappé pour un (1) an au moins et (5) ans au plus de l'interdiction de séjour dans les conditions prévues aux articles 12 et 13 de la présente loi.
La tentative du délit prévue à l'alinéa précédent est punie des mêmes peines que l'infraction consommée.»
La juge lève la tête, comme si elle donnait ainsi la nette impression, d'attendre le croissant lunaire annonçant l'arrivée du mois sacré de Ramadhan 1445, hégirien. «Alors, mon garçon, on voulait prouver sa force face à un vieil homme infirme et,...
- Je ne savais pas quu'il était infirme et je...regrette...
- ça y estt! Voilà venu le temps des larmes, après celui de la lâcheté. On attaque quelqu'un dont on ne connait absolument rien, et une fois pris dans les filets de la justice, place aux lamentations, aux pleurs, aux supplications. Heureusement, que la victime, en fâcheuse position physique, n'a pas pu se déplacer, sinon, on aurait eu, en direct-live de déplorables scènes poignantes, déchirantes et alarmantes, sans fin. Mais pourquoi spécialement cette personne et pas une autre? La connaissiez - vous?» clame le juge remonté par, certainement, la lecture du PV de police, qui contenait les grands moments de l'interpellation, où l'inculpé avait fait preuve de rébellion, puisqu'il avait fallu quatre agents de la DgSn sn, pour arriver à bout, en le maitrisant. «Mais qu'est-ce donc qui vous a pris, pour vous être mis dans un tel étatt?», s'inquiète la juge, secouée par la lecture d'un pan important du PV rédigé par les policiers, qui avaient procédé à l'interpellation de l'inculpé, lequel s'était réfugié, sur le large fronton, élevé d'une haute et presque inaccessible bâtisse en construction, où étaient éparpillés des pierres, gravats et morceaux de dalles de sol, qu'avait soigneusement ramassés le «fuyard», responsables de coups et blessures, sur la personne d'un voisin, franchement esquinté, au vu et à la seule lecture du certificat médical, qui prescrivait un arrêt de travail de soixante jours! «Avec quoi vous êtes-vous servi, pour mettre Boussaâd.G. dans cet état?» Avait articulé la magistrate, vraiment étonnée, par l'élaboration du certificat médical. Le détenu ne répondit pas tout de suite. Il le fera lorsque le procureur demanda à intervenir, pour mettre en garde Jugurtha. F. 'inculpé de ving- neuf ans, marié, père de deux fillettes, et employé «modèle» dans une entreprise privée. «Vous ne voulez pas répondre aux questions? Tant pis pour vous! Le ministère public ne sera pas tendre, lui aussi lors de son réquisitoire, puisqu'il n'aura que le PV de police, sous les yeux.» Lança le procureur de la Rrépublique, dont la face s'éclaircira, quand l'inculpé se décidera enfin à parler. Oui, comme par enchantement, Jugurtha, croisa les bras et dit à voix basse:»Qu'auriez fait, monsieur le procureur, si cet énergumène avait salement, dragué votre épouse?»
Un long silence avait d'abord noyé la vaste salle d'audience, avant que le parquetier, ne se levât pour rétorquer, presque, sans ponctuation: «C'était si simple comme bonjour, et il fallait tout simplement déposer plainte auprès de la sûreté du coin, ou à défaut, ici, au parquet!» reprit le procureur, qui se rassit, comblé du fait même d'avoir pu réussir, là, où la juge avait échoué, à savoir le pourquoi de la raclée donnée à Boussaâd, la victime, dans un état on ne vous dit pas. Elle était assise, avec de frais pansements, changés probablement, la veille de la tenue du procès, renvoyé, par ailleurs, la semaine précédente. Boussaâd se trouvait, sur le banc, réservé aux seuls avocats, pour bien suivre les débats.
D'ailleurs, il répondra vite, par un sec et formel démenti, à propos des allégations du détenu: «Ce n'est pas vrai! A-t-il un seul témoin? Où m'a-t-il pris, en train de draguer sa femme que je respecte, autant que toutes les voisines. Je voudrais dire aussi, au tribunal, et surtout, au procureur, que mon épouse est la plus jeune, et la plus belle de la cité!» Des éclats de rire, des sourires.

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