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Expo Al tiba9 7e édition au Mama

20 artistes brillent à Alger !

La lumière comme manifestation de l’énergie est le thème choisi cette année par l’artiste performeur et commissaire de l’expo d’art contemporain, Mohamed Benhadj.

Le Musée national d’art moderne et contemporain organise depuis le 14 septembre et ce, durant trois semaines, l’exposition que l’on pourrait qualifier celle du retour, Al-Tiba9 dans sa 7ème édition qui revient ainsi à Alger, après une interruption de trois ans. La dernière en date avait lieu au Musée du Bardo en 2016. Cette nouvelle édition se veut comme, pouvons-nous lire sur le texte de la présentation sur son site Web, «partageant un intérêt commun pour l’importance des intersections entre le Monde arabe et le monde occidental dans les domaines des arts visuels, de la performance et du design de mode» et de souligner : «L’exposition présente 20 artistes et studios d’art de renommée internationale avec des œuvres sur le thème de la lumière comme manifestation de l’énergie, du paradoxe et de la réconciliation des contraires. Il présente également une sélection d’artistes émergents pour les familiariser avec une scène artistique mondiale plus vaste dans le monde entier.» Aussi, l’ouverture fut marquée samedi dernier par une performance pour le moins singulière, celle d’une procession de plusieurs créatures en tenue latex représentant la reine Marie-Antoinette et d’autres princesses dans leur salon. Une façon d’exprimer cette fête et l’exubérance de ce siècle avec tout ce que l’idée de la magnificence royale peut suggérer.

Le hip-hop, le divin et la foi
Aussi, une autre performance fut donnée, celle de l’artiste américaine d’origine égyptienne Amirah Sackett qui revendique sa culture musulmane et en fait sa force lors de ses différentes performances scénique. D’ailleurs, à travers ses anciennes performances à l’effigie de «Im muslim don’t panik !» Amirah entend casser les clichés qui entourent les musulmans en Occident, elle qui habite Chicago, dans un pays où «beaucoup de musulmans sont perçus comme des terroristes». Aussi, à travers ses mouvements pleins et précis, qui sous-entendent l’illusion de l’enfermement, elle veut casser la barrière de ces stéréotypes en affirmant être femme musulmane et danseuse de hip-hop. Lors du point de presse animé au courant de la semaine pour parler de son travail, elle fera savoir à juste titre : «Je travaille sur la pensée de El Rûmî ( Djalâl ad-Dîn, Ndlr). Aux USA, ils ignorent que c’est un poète musulman. Je travaille sur les barrières qu’on crée sur notre chemin et les blocages, mais aussi sur les barrières que construisent les autres pour bloquer notre chemin qui mène vers la lumière. Un chemin qui nécessite un effort sur soi-même pour atteindre cette lumière.» Elle qui n’hésite pas à enseigner la beauté de l’islam aux enfants, se dit «vouloir donner une image positive d’elle et de l’islam, d’autant qu’il est interdit aux éleves de porter le voile à l’école. Ces dernières quand elles me voient sur scène, elles se sentent fières. Je deviens en quelque sorte leur porte-drapeau, parvenant ainsi à réconcilier leur double identité américaine et leur culture musulmane… » Dans un autre registre est l’exposition de l’artiste anglaise Chris Wood. Cette dernière note-t-on, s’est fait opérer des yeux, il y a deux ans.

Les lunettes et la douceur du reflet
à Al-tiba9, elle présente une double installation. Une sur le sol et une seconde sur le mur. La première est déclinée dans un format circulaire où l’on distingue un assemblage de différentes lunettes. « Il y a très peu de temps qu’elle ne porte plus de lunettes. Elle s’est rendu compte qu’elle aimait vraiment le reflet de la lumière sur ses lunettes. Sa perception de la lumière. Enlever les lunettes, c’était quelque chose de frustrant pour elle, car dorénavant elle ne voit plus cette lumière qu’elle chérissait tant sur ses lunettes. A travers cette expo, elle voulait célébrer le geste de poser ses lunettes la table et en même temps voir le reflet», nous a-t-on expliqué. La seconde installation est composée de plusieurs lunettes partagées par des membres de famille : père, mère, enfants et grands-parents. L’objectif de cette œuvre est de dire que chacun a sa vision dans la vie. Et des points de vue différents liés à nos perceptions différentes de la vie , des expériences, âge et origine. Les lunettes posées par terre appartiennent vraiment à des gens qui ont des difficultés de voir de près, de lire. Une disposition étudiée. L’artiste d’ailleurs invite le public à les toucher et ne pas hésiter à les faire bouger pour voir la lumière qu’ils peuvent eux –mêmes réfléchir sur le mur.

La tolérance sept fois
Dans une autre installation signée par l’artiste marocain Mounir Fatmi, ce dernier évoque la lumière d’une façon délicate et hautement symbolique et spirituelle. Disposant sur le mur sept néons lumineux, mais en se rapprochant vers le centre de cette installation, nous pouvons constater qu’il y a un texte et on rentre dans la sourate El kafiroun. On passe par l’arabe et on termine par l’anglais ou bien le contraire. Parlant de son travail, l’artiste et commissaire de cette grande exposition Mohamed Benhadj dira que: «Pour l’artiste Mounir Fatmi, l’œuvre, c’est ce qui reste imprimée dans notre vision quand on ferme les yeux. C’est pour cela qu’il dit que c’est une œuvre d’une lumière divine. Il dit que cette œuvre est vraie jusqu’à la preuve du contraire.» Et de renchérir : «Cette sourate englobe les croyants et les non-croyants... Ils sont tous sur la même ligne. Mounir Fatmi rejoint ici le travail de Amira Sakckett. Fatmi dit qu’il n’y a pas de croyant ou de non-croyant, car l’amour nous réunit tous. (…) Le numéro sept est un numéro important dans l’islam. Une façon contemporaine d’interpréter cette sourate. Cette œuvre crée le débat.» Aussi, à côté, sur le mur nous apercevons plusieurs photos. Intitulé «vision périphérique» et abordant les différents points de vue que l’homme peut avoir des choses, nous pouvons en effet apercevoir l’artiste avec les yeux bandés par une sorte d’instrument de mesure « qui se positionne exactement comme un masque et montre sa vision sous différents angles». Une façon aussi de parler de tolérance et de différents points de vue que nous pouvons avoir de la vie, du monde qui nous entoure. Pour sa part, la vidéaste et chanteuse espagnole Sara Sanbola évoque à sa façon le contact entre deux cultures, deux civilisations de manière bien subtile et sensuelle, sur fond de musique hybride qui évoque aussi la beauté de la voix d’Oum Kalthoum. C’est l’artiste elle-même qui, d’ailleurs chante. Dans sa vidéo, placée au milieu du Mama, nous découvrons une jeune fille assise devant son bureau puis dans les transports en commun.

Conciliation Orient-Occident
Dans son bureau et noyée dans ses pensées, son regard tend vers un étrange totem qui, d’emblée va inciter son imagination à voyager à travers fantasmes et transgression. Une vidéo qui donne à voir ainsi la dualité qui peut exister entre deux mondes séparés qui arrivent à fusionner en correspondance, parfois créant un choc émotionnel au spectateur. Une vidéo assez intéressante où l’esthétique et le design sonore, ainsi que physique sont mis en avant. D’autres œuvres, invitant à être touchées par la grâce de la lumière, sont discernables à travers cette grande exposition qui se tient actuellement au Mama. A noter un défilé de mode baptisé «Al-Tiba9 Contemporary Fashion Week-end». Une section de Fashion Design prévue le samedi 21 à partir de 18h, où huit stylistes venus du monde entier dévoileront leurs créations les plus déjantées. Un moment fort à voir. C’est à ne pas rater sous aucun prétexte !

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