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Amina Zoubir expose en Allemagne

«Archéologie du corps colonisé»

C'est suite à une résidence basée sur des recherches en photographies ethnologiques sur la représentation de la femme durant la période coloniale qu'est née cette expo visible jusqu'au 28 juillet...

L'infatigable artiste plasticienne Amina Zoubir se trouve actuellement en Allemagne où elle expose à Hambourg depuis le 28 avril dernier. Sa belle et intéressante expo, basée sur des collages est visible d'ailleurs au Markk Museum jusqu'au 28 juillet, pour celui qui se trouve en Allemagnes. Ces collages ont été conçus dans le cadre de la résidence d'artiste «Reversed Exploration», à laquelle Amina Zoubir a été invitée par le Kulturforum Süd-Nord e.V. au printemps 2021 et présentée au musée Markk. Sa résidence a été soutenue par M.Bassy, la Behörde für Kultur und Medien et la Fondation Liebelt. Le travail d'Amina Zoubir nous apprend-on «porte sur la représentation et l'appropriation du corps féminin dans des photographies d'Afrique du Nord d'influence coloniale et ethnographique.». Un travail qui s'inscrit dans la continuité de la démarche artistique de l'artiste qui interroge le plus souvent la place de la femme dans la région du Maghreb notamment, et l'Afrique du Nord. «La collection de photos du Markk contient bon nombre de ces photographies, qui constituent également une collection stimulante pour le musée.
Objets et témoignages historiques, le musée les conserve. Cependant, leur origine coïncide avec une époque de structures et de déséquilibres de pouvoir coloniaux et scientifiquement dominés par l'Europe, qui sont directement visibles dans les représentations photographiques des personnes et les images qu'elles créent. Par la reproduction, l'exposition et la visualisation non critiques, il existe encore aujourd'hui un danger de solidification de ces images ainsi qu'une objectivation continue et violente des personnes représentées.»
Le passé en fragments
A propos de la démarche de l'artiste Amina Zoubir, note-t-on «la force du travail d'Amina Zoubir réside précisément dans le fait que, par une déconstruction et un recentrage délibérés de ces portraits difficiles et des images qu'ils véhiculent, les personnages représentés sont placés à hauteur des yeux en tant que sujets, en rupture avec leur contexte historique.
D'origine, ainsi rendues et maintenues visibles d'une manière nouvelle. La reproduction en série, sous forme de collage, met en évidence le nombre extrêmement élevé de femmes touchées par cette appropriation coloniale de leur corps.» fait savoir Jana Caroline Reimer, commissaire d'expo pour la région Afrique du Nord, Asie occidentale et centrale et Égypte ancienne. (Musée Markk à Rothenbaum.). Rappelons qu'Amina Zoubir est une artiste plasticienne et vidéaste et compte à son actif de nombreuses expositions ainsi que diverse participations à des biennales d'art plastiques de par le monde.
De nouvelles images esthétiques
Son intérêt dans cette exposition comme elle le souligne dans une vidéo porte sur les images des femmes dans la période coloniale arguant qu'elle a commencé sa carrière comme performeuse ayant vécu en Algérie, même si elle est partagée, aujourd'hui, avec la France. Mais son regard se porte souvent sur la société algérienne. Mais pas que...
Dans une vidéo, l'artiste estime que la première étape de son travail consiste à questionner la société contemporaine. Ce qui l'a pousse à se connecter aussi avec le passé colonial. Un travail qu'elle a commencé à entreprendre quand elle était à l'université de Paris Huit. Aussi, elle évoquera également le travail accompli durant sa résidence au Kulturforum Süd-Nord, où elle a appliqué ses recherches sur la collection photographique ethnographique du musée Markk. « Ce qui importait pour moi est de comment relier le passé au présent tout en abordant la notion du genre et pas seulement dans mon pays l'Algérie.» Et d'ajouter: la période coloniale se caractérisait par la domination et l'humiliation envers l'Autre, tout comme la dépossession et le corps en faisaient partie.». Et de renchérir: «Mon travail est de questionner ces images d'archives pour les confronter avec le présent comme un miroir et ainsi déconstruire ce miroir en fragments pour mieux le comprendre. Le déconstruire aussi de façon contemporaine et établir un dialogue avec ces images..» Et d'ajouter: « déconstruire ce miroir n'est pas négatif. Il s'agit pour moi en tant qu'artiste de créer une autre esthétique dans la représentation...» Pour ce faire, elle aura accès, indique-t-elle, à de nombreuses photographies et pas seulement en provenance d'Algérie, mais aussi du Maroc, d'Egypte, la Lybie, Soudan, mais aussi de la Namibie, le Kenya, le Congo, l'Afrique du Sud etc.
Des images qui l'ont impressionnée. Mais avoue t-elle « Mon rôle en tant qu'artiste ne consiste pas à raconter des histoires, mais de créer de nouvelle images en proposant de nouvelles esthétiques.»

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