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Doyen des plasticiens algériens

Bachir yYelles n’est plus

Il est l’un des protagonistes de la peinture algérienne contemporaine. Il est décédé mardi à l’âge de 100 ans laissant une longue liste de réalisations dans le monde de l’art.

Mardi 16 août. Triste journée pour le monde des arts plastiques et de la culture en Algérie. L'info est tombée comme un couperet et fut relayée sur les réseaux sociaux par les artistes eux-mêmes. Ainsi, le doyen des plasticiens algériens et premier directeur de l'Ecole nationale des beaux-arts, Bachir Yelles, est décédé mardi dernier à Alger à l'âge de 100 ans. Comme d'habitude c'est avec Karim Sergoua, artiste plasticien, professeur à l'Ecole supérieure des beaux-arts que nous apprenons,les premiers la nouvelle avant de la voir relayée et étayée par d'autres artistes. Karim Sergoua fera part de ses condoléances à la famille de Bachir Yellès, ses enfants, ainsi qu'à tous les anciens élèves de cette école. Pour sa part, Kamel Yahiaoui écrira:«Un jour peut-être viendra, nous parlerons de Bachir Yellès qui s'est éteint aujourd'hui gravissant le sommet d'un siècle de vie bien remplie d'art et de son tumulte.
Une belle âme s'en va
Un jour peut-être nous parlerons de tous les récalcitrants de l'art qui ont fait notre histoire visuelle selon l'imaginaire d'une révolution. Un jour peut-être nous saurons que l'artiste ne vit pas pour mourir, mais il meurt pour laisser son oeuvre nous dire la vie.
Que l'âme du centenaire ait rejoint le royaume de l'éternité nous inspire peine et chagrin, nous lui disons que la porte de l'Eden flamboyant de milliers de teintes paisibles et douces s'ouvre à vous cher Monsieur Bachir Yellès.». De son côté, la global designer Feriel Gasmi Issiakhem relèvera elle aussi: «Il n'est plus. Condoléances à sa famille et aux artistes. il aura gratifié de son aura plusieurs générations sur ses 100 ans de mille et une vies»? Et d'indiquer que Bachir Yelles, «peintre figuratif est le concepteur du monument des martyrs d'Alger (Maqam e'chahid), la crypte du Musée du Moudjahid, l'esthétique du Palais de la Culture, l'horloge du Centre des arts à Riadh El Feth et bien évidemment le 1er directeur de l'Ecole des beaux-arts d'Alger post-indépendance», soulignant que «cela ne représente qu'une tranche des innombrables activités dans le monde des arts». Feriel Gasmi Issiakhem apportera une citation de Mohamed Dib qui a bien connu l'artiste: «Tout ce qu'il fait se caractérise par une grande probité. Probité qui en arrive même parfois à prendre trop de précautions pour rester inentamée». Et d'ajouter: «Pour ma part je me souviendrai toujours de son regard «force tranquille».» Né en 1921 à Tlemcen, Bachir Yelles avait intégré l'Ecole des beaux-arts d'Alger en 1943 et avait participé à la première exposition de peintres et miniaturistes algériens, en 1944, aux côtés notamment, de Ali Ali-Khodja, de Abdelhalim Hemche, de Mohamed Ranem et de Mohamed Temmam.
De nombreuses consécrations
Entre 1947 et 1950, Bachir Yellès rejoint l'Ecole des beaux-arts de Paris dans les ateliers d'Eugène Narbonne et de Nicolas Untersteller, et organise sa première exposition individuelle en 1948, avec un catalogue rédigé par son ami Mohamed Dib, et va promouvoir le patrimoine de sa ville natale dans de très nombreuses oeuvres. Après le recouvrement de l'indépendance, Bachir Yellès est le premier directeur de l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger, et deviendra également fondateur de l'Union nationale des arts plastiques (Unap) dont il organisera le premier salon en 1964.
À la fin des années 1960, il réalise de nombreux timbres-poste dédiés aux costumes traditionnels algériens, au tapis et aux métiers de l'artisanat et signe également de nombreuses fresques ornant des institutions publiques et des sièges de représentations diplomatiques algériennes à l'étranger. Au début des années 1980, Bachir Yellès a grandement participé à la conception de Maqam Echahid et du Palais de la culture Moufdi-Zakaria dont les maquettes ont été réalisées sous sa direction. Il est également connu pour ses nombreuses interventions plastiques ou architecturales sur des édifices comme la mosquée Emir Abdelkader de Constantine ou le Centre national des archives à Alger en plus d'autres institutions.
Depuis les années 2000, de nombreuses expositions et rétrospectives lui ont été dédiées dont la dernière en mai dernier, organisée par le Musée des arts modernes d'Alger, alors que le Musée national des Beaux-Arts compte une salle qui porte son nom.
Bachir Yellès devait être inhumé mercredi au cimetière Sidi M'hamed à Alger après la prière d'El Dohr.
Ainsi, un grand monument des arts plastiques algériens s'en va rejoignant au panthéon les autres grandes figures de l'art algérien. 

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