20 ans depuis qu’il nous a quittes
Brahim Izri ressuscité à Ath Yanni

C'est un artiste exceptionnel et unique auquel un vibrant hommage a été rendu avant-hier dans la région d'Ath Yanni. Il s'agit du regretté Brahim Izri qui nous a quittés le 3 janvier 2005 à l'âge de 51 ans. Brahim Izri a tiré sa révérence après une longue maladie et après une richissime carrière artistique faisant de lui, indéniablement, l'une des figures qui a le plus marqué la chanson algérienne d'expression kabyle.
À Ath Yanni, ses amis ont tenu à marquer le vingtième anniversaire de son décès en organisant quelques activités à sa mémoire, en présence des autorités locales et de figures artistiques. Il y avait également, des représentants de différentes directions dont celle de wilaya de la Culture et des Arts ainsi que des représentants de l'Assemblée opulaire communale d'Ath Yanni et de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou. Tous les présents ont rappelé l'apport considérable de Brahim Izri à la chanson kabyle et ont regretté qu'il soit parti si tôt. Il était encore jeune et pouvait davantage enrichir la chanson et plus particulièrement la musique kabyle, ont-ils ajouté.
Cet hommage a été une occasion de rappeler que Brahim Izri avait été l'un des premiers à chanter sur les droits de la femme, sur la liberté et sur plusieurs autres thèmes qu'on évoquait rarement à l'époque.
Les intervenants ont mis en exergue le fait que Brahim Izri a contribué à faire connaître la chanson amazighe, également à l'étranger grâce à ses modes musicaux innovateurs et empreints de modernité.
«Brahim Izri fait partie des chanteurs qui ont contribué à donner une dimension internationale à la chanson algérienne d'expression amazighe», a rappelé un autre présent à cet hommage. Et de souligner l'importance d'organiser ce genre d'activités, notamment pour commémorer l'anniversaire du décès de nos artistes afin de donner l'occasion aux nouvelles générations de les découvrir, mais aussi pour lutter contre l'oubli.
La commémoration a eu lieu à la Zaouïa n Cheikh Ath Belkacem (commune d'Ath Yanni), qui a été l'un des premiers lieux d'inspiration du défunt Brahim Izri.
Ali Bacha, représentant de l'APW a rendu un vibrant hommage à l'artiste disparu en rappelant que même en ayant vécu à l'étranger, il n'a jamais cessé d'aimer son Algérie natale, il n'a jamais oublié sa culture et son identité.
Ali Bacha a indiqué que Brahim Izri a oeuvré à travers ses chansons et ses interventions médiatiques à la préservation de notre langue amazighe.
Le regretté Brahim Izri a vu le jour le 12 janvier 1954 au village Ath Lahcen, commune d'Ait Yanni, région ayant également vu naître le chanteur Idir, mais également l'écrivain Mouloud Mammeri et le dramaturge Abdellah Mohia. Ses premiers contacts avec les mélodies remontent à sa tendre enfance quand il se rendait avec son grand-père pour écouter des chants religieux à la zaouïa de Sidi Belkacem. Cette prise de contact avec le chant a été décisive pour lui qui sera, désormais, habité par l'art. Il est encore lycéen quand il crée le groupe Igudar avec deux camarades: Nait Abdelaziz et Aziz Berrahma. Il est d'abord guitariste pour le chanteur Idir avec lequel il fera un très long chemin. Par la suite il volera de ses propres ailes en éditant plusieurs albums en solo comme Dacu-yi et El boudala. En 1999, il produit ave Idir et Maxime Le Forestier un album explosif. Dans cet album, on retrouve une reprise de la célèbre chanson San Francisco.
Brahim Izri était poète et compositeur hors-pair. Il a réussi à marier de manière harmonieuse, les airs traditionnels et les mélodies modernes.
Le résultat a été des plus concluants.