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«Raï is not dead» projetée à l'IFA

Chronique d'une musique indémodable

Apres Oran et Tlemcen, Alger. Mercredi dernier, ce fut donc le tour de l'Institut français d'Alger d'abriter la diffusion de «Raï is not dead», une série documentaire musicale en six parties, réalisée par Simon Maisonobe et Hadj Sameer.

Une projection qui s'inscrit dans le cadre de la célébration de la fête de la musique. Hadj Sameer est DJ et collectionneur passionné de raï. Ce dernier, veut réaliser une mixtape sur le raï. Pour ce faire, il part à la recherche des origines de ce genre musical populaire et transgressif qui n'a pas cessé de se réinventer. Cette musique illustrera ainsi son attachement intime à ses racines. Etant le pendant de sa double identité culturelle, franco-algérienne, Hadj Sameer entreprendra ainsi de filmer d'abord en France, faisant un bond dans le passé avant de partir en Algérie et de sillonner le pays pour évoquer le raï d'aujourd'hui et son évolution. Pour lui, il était important de «retracer l'histoire du raï et revenir au passé pour rendre à César ce qui lui appartient» c'est-à-dire, mettre à l'honneur, les véritables acteurs qui ont contribué à la précursion du raï en France. Notons que lors du débat, Hadj Sameer, le protagoniste de la série, était accompagné d'Amina Castaing Salem, la productrice algérienne du film, mais aussi de deux acteurs de la série doc, Wassini Bouarfa, possédant un grand hangar de disques de raï à Oran, dont un, jamais sorti, de cheb Hasni notamment et Omar Othmani, grand collectionneur algérien de musique raï Dans la salle, on notera aussi la présence du grand compositeur algérien Amine Dehane, de Lotfi Attar qui introduira le son de la guitare électrique dans le raï, mais aussi de Djamel Laroussi qui témoignera en outre de son expérience dans ce genre de musique après avoir travaillé avec d'anciens artistes raï dont Boutaïba Seghir et Boutelja Belkacem..Ainsi, c'est avec une fluidité certaine que l'histoire du raï va être déroulée sous nos yeux.

Des témoignages et des archives
Loin d'être exhaustive, cependant, la série permet de nous plonger dans les années fastes du raï entre ici et ailleurs grâce à un nombre précieux d'images d'archives qui nous ferons remonter dans le temps. Et de nous présenter d'emblée le pionnier français, Martin Meissonier qui, grâce à son festival de raï à Bobigny dans les années 1980, le raï a pu exploser en faisant immerger des têtes d'affiches telles que Khaled, Mami, Fadila et Sahraoui, pour ne citer que ceux-là, qui se sont ms à briller en Hexagone...Impossible de ne pas citer non plus Cheikha Remiti et puis celles qui portent, aujourd'hui, le flambeau, le groupe féminin «les Héritières». Le chanteur-compositeur Sofiane Saïdi dira pour sa part que Paris permettra à cette époque de sauver pas mal d'artistes algériens qui venaient à l'époque en France, des gens parfois marginaux qui trouvaient refuge dans cette capitale en prônant des chansons aux textes sulfureux. Nous sommes aussi dans les années 1990. Une période où le raï était à son apogée, y compris durant la décennie noire....Un raï qui connaîtra une large diffusion cette fois en devenant plutôt commercial avec «un, deux, trois soleils», avant de s'essouffler après. À Marseille c'est Billal qui est mis à l'honneur. Puis vint la vague Rain'b fever dans les années 2000 et puis le style «Zenquawi»d'aujourdhui avec Moh Milano et le rap, qui tout deux, tenteront de s'inspirer du raï pour se rapprocher encore plus de la jeunesse actuelle...Une nouvelle génération où même les jeunes femmes se mettent de la partie en chantant du rai de façon complètement décomplexée, en étant très à l'aise avec leur image, comme Warda Charlomanti notamment...

Bouleversement sociopolitique
Un raï qui persiste et signe, avec cheb Belo par exemple, en faisant appel à l'auto-tune, même si certains déplorent sa faillite au niveau des textes qui n'ont rien à voir avec la poésie d'antan. En Algérie, Hadj Sameer fait le portrait de l'incontournable, Hasni à Oran, rencontre Ouassini Bouarfa qui lui offre gracieusement des K7. Ce dernier estime que la nouvelle génération a détruit le raï....Et d'évoquer ensuite Bouelemou, saxophoniste qui a modernisé la musique bédouine. Et de se rappeler ainsi les frères Zergui à Sidi bel Abbès, avant d'aller à la rencontre de Lotfi Attar qui fera remarquer que le «rai qui veut dire opinion est la voix de la révolution, celle d'un peuple qu'on ne peut pas faire taire...». À Tlemcen, Sameer va à la rencontre de cheb Anouar en évoquant la mémoire du génie Rachid Baba Ahmed qui lui donna sa chance alors qu'il avait à peine dix ans. Et de produire une large gamme de chanteurs de talent aussi... Bref! «Rai is not dead» est un road movie qui nous fera voyager non seulement dans le temps, mais nous fera aussi bercer à travers des images joyeuses de notre enfance et celle d'une Algérie en paix avec elle-même... «Raï is not dead» est une série documentaire qui saura alterner témoignages émouvants et une musique qui n'a pas pris une ride. Et de clore avec Khaled en évoquant la chanson «trig elycée» devant un Sameer dans le rôle du journaliste, partagé entre le fan qui l'est et éternel enfant aux yeux qui brillent, qui sautera dans les bras de sa grand-mère, une fois arrivée à Jijel, en lui faisant la surprise. Une série de documentaires où l'on ne verra pas le temps passer. «Raï is not dead» verra aussi comme fil conducteur le son electro de «Til taila», morceau éponyme de Raïna Raï, revisité façon new wave et transe par Sofiane Saïdi qui, rappelons-le, fera l'ouverture le 15 juin prochain au Théâtre National Algérien (TNA), du mois musical européen avec son projet «wahdi». À ne par rater donc!

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