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Slimane Benaïssa, écrivain-dramaturge, à L'Expression

«Débloquons cette situation culturelle stagnante!»

Ecrivain-dramaturge, acteur-comédien et metteur en scène, Slimane Benaïssa est une référence en la matière. Convié par Madame la ministre à prendre part à cette première Conférence nationale sur le théâtre, en qualité d'intervenant, il a bien voulu répondre à nos questions, en développant sa vision sur le 4ème art.

L'Expression: Vous avez pris part à la première conférence nationale sur le théâtre, en qualité de dramaturge, écrivain et metteur en scène, et en qualité d'intervenant quelle est votre première lecture et quelles sont vos impressions?
Slimane Benaïssa: L'initiative d'une rencontre sur le théâtre a prouvé deux choses. Madame la ministre, Soraya Mouloudji, qui vient d'un espace de recherche scientifique, a organisé et effectué des travaux de recherche, a vite compris que la problématique de la culture d'une manière générale et celle du théâtre en particulier sont des structures de production qui doivent encourager et sauvegarder l'initiative créatrice. Je crois que Madame la ministre a fait le tour de nos problèmes, de nos difficultés. Ce qu'elle voulait savoir par cette rencontre sur les théâtres, c'est notre aspiration d'artistes, nos désirs et nos volontés créatrices.

La ministre de la Culture, Soraya Mouloudji, a piqué une crise en découvrant l'état des lieux du théâtre dans notre pays, quel est votre avis sur la situation du théâtre?
Le fait de convier à une conférence nationale sur le théâtre, une première en somme, prouve que la première responsable du secteur de la culture a déjà eu une idée claire sur le théâtre. Elle l'a d'ailleurs constaté de visu, ce qui l'a amenée à pousser un coup de gueule lequel en dit long sur sa déception. C'est un constat amer, évidemment. La culture a besoin de l'aide de l'État certes, mais les premiers responsables sont les artistes. C'est pour cela que j'ai dit à mes chers confrères écrivains, metteurs en scène, auteurs, décorateurs, éclairagistes, que peut-être l'actuelle ministre est une vraie chance pour la culture en général, le théâtre et le cinéma algériens en particulier. Il est vrai que nous, artistes, ayant subi de nombreux revers, avons tendance à nous «victimiser», à nous plaindre. Alors, les responsabilités doivent être claires.

Le docteur Soraya Mouloudji estime que le but du théâtre est de véhiculer une forme d'éducation pour l'épanouissement de l'individu. Quel rôle doit jouer le théâtre dans l'espace culturel en général?
La culture aide à constituer le capital social, c'est l'élément rassembleur des communautés. En réunissant les gens, les activités culturelles, telles les festivals, les foires et les rassemblements, engendrent une solidarité et une cohésion sociales favorisant l'intégration sociale, l'autonomisation des communautés et le développement des capacités, ainsi que le renforcement de la confiance, de la fierté citoyenne et de la tolérance. Les ressources diversifiées de notre patrimoine culturel racontent l'histoire de notre passé commun, en favorisant la cohésion sociale. Elles sont indissociables de notre sentiment d'appartenance. Les activités culturelles se déploient sur neuf spécialités: les arts graphiques et plastiques, le spectacle vivant, la télévision, la musique, le cinéma, la presse/magazine, la radio, les livres. L'État intervient au titre des politiques culturelles, en agissant principalement sur trois leviers, à savoir: - les politiques de réglementation des subventions, les taxes parafiscales et les incitations fiscales. Son action se justifie notamment par l'existence de défaillances du marché. Comme l'incertitude est grande en matière de rentabilité de l'innovation et de la créativité dans le domaine culturel, son intervention s'avère nécessaire.

Le théâtre connaît un déclin sur tous les plans: gestion, production et distribution, comment y remédier à votre avis, en se référant à votre longue et riche expérience?
À chaque étape et à chaque période son lot de problèmes et de difficultés. L'État est responsable de nos moyens, nous artistes, nous sommes responsables du public et de la création. Où est la production? Qui est responsable de ce vide? Pour répondre à ce genre de questions, ce type de conférence nationale sur le théâtre est un moyen. En l'état actuel des choses, les réflexions qui pourraient sortir de cette rencontre pourraient aider à débloquer une situation culturelle stagnante. Je remercie, à juste titre d'ailleurs, Madame la ministre pour cette louable initiative et cette bénéfique démarche, et j'espère que nous serons à la hauteur des attentes.

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