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Yasmine Siad expose à Dar Abdeltif

Des états d’art !

Du spectre à l’explosion chromatique, aux lèvres appelant au baiser, cette expo se veut un monde mêlant le clair à l’obscur. A sonder impérativement et ce, jusqu’au 19 décembre.

Sa peinture donne à voir un double regard comme le versant tourmenté d’une même personnalité, le Ying et le Yang. A la fois sombre, mélancolique et joyeuse, elle est aussi enjouée, ingénue, mais sagement raisonnable prête pourtant à croquer la vie à pleines dents. Ça tombe bien, Yasmine Siad est dentiste ! Passé cette blague incongrue on passe à l’essentiel, l’objet de notre article : l’exposition Anelli. Artiste-peintre, Yasmine Siad a plus d’une flèche à son arc aussi. En effet, elle est même auteure de « Petite dent » paru chez Dalimen lors du dernier Fibda et du Sila 2019. Notre plasticienne expose actuellement une série de tableaux à Dar Abdeltif jusqu’au 19 décembre. Ses peintures, nous l’avions dit, passent de l’éclaircie, un peu mitigée rose bonbon à quelque chose de plus sombre et mystérieux, pour ne pas dire profond.
Le chaud et le froid
Difficile de ne pas cerner de nombreuses voies dans sa verve artistique, même si la peinture n’est pas une science exacte, mais une perpétuelle exploration du monde et de soi-même. Si certaines toiles semblent exprimer une certaine sérénité, d’autres dénotent d’une certaine nervosité si ce n’est dans la façon de manier le pinceau avec force et assurance. L’artiste en recèle sans doute, elle qui doit pratiquer la fraise avec ses clients en toute sécurité et confiance. Yasmine Siad semble opposer deux états d’âme comme imbriqués l’un dans l’autre.
Dans « l’amour est une gestation comme une autre », l’artiste reprend à sa manière la caricature interne du corps humain dans des couleurs fortes comme le bleu, le jaune et le rouge.
Des touches nerveuses
Dans « Aurore », les couleurs semblent se diluer ou tomber comme une pluie de météorites chromatiques, allant du clair jusqu’au plus foncé dans un magma explosif fait de bleu et de rouge, violacé. Dans « Etats d’art », la peinture se veut nerveuse, abstraite entremêlée de plusieurs couleurs enchevêtrées l’une dans l’autre, avec un blanc qui semblent se déverser par petites taches par-dessus. Dans « Ascension » fait en acrylique, le tableau donne l’illusion d’une vue urbannistique, réalisée par des coups de pinceaux chatoyants où le bleu, jaune, rouge prédominent. A contrario de ces couleurs aériennes, « Corrida » décliné en technique mixte traduit une forme de folie ou passion qui sème à tout vent du rouge sur fond noir en arrière-fond. Cette idée de désordre exutoire est également traitée dans « troubles », mais aussi « Insight ». La peinture semble être incontestablement une catharsis. Cette idée de sonder le cœur de son âme ou peut-être aller au fond des choses se révèle dans « Immatériel » où un cercle rouge est entouré d’une aura bleu foncé allant vers le clair, rehaussé de deux rayons solaires sur les côtés. « Le fond » est le titre de ce tableau bien expressif où le clair obscur est gagné par une raie rouge au milieu qui suggère bien une entaille dans cet univers obscur. Une blessure intérieure que l’artiste parvient à figer dans cet espace-temps qu’est la peinture où rien ne peut subsister à ce moment-là.
Sonder le fond
«Raconte-moi un silence » est paradoxalement illustré par un ensemble explosif de couleurs avec ces mêmes tons qui reviennent : le bleu, jaune, rouge et noir .Un mélange tonitruant. Enfin laissant le meilleur pour la fin, un tableau semble se détacher du reste et pour cause ! il s’appelle «Besame mucho» (embrasse-moi beaucoup) traduit par le dessin de deux grosses lèvres rouges charnues, l’une en face de l’autre, nageant au milieu d’un espace vide peint de bleu et d’aplat doré. En somme, cette exposition à voir encore, est à visiter absolument. 

De Quoi j'me Mêle

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