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Mourad Oudjit, acteur, à L'Expression

«Djaffar Gacem s'est démarqué par son histoire...»

Né à Batna, ce quarantenaire ténébreux a plusieurs films à son actif. Un acteur talentueux ayant déjà joué dans «Mostefa Ben Boulaid» d'Ahmed Rachedi (2008), «Zeus» de Paulo Filipe Monteiro (2016), «Le sang des loups» de Amar Si Fodil (2019), ou encore «Abou Leïla» (2019) d'Amin Sidi Boumedienne et récemment dans «Heliopolis» de Djaffar Gacem. Dans ce dernier long métrage il est Bachir, par qui toute l'histoire, ou presque, va basculer...Un rôle décisif qu'il campe dans ce premier long métrage fiction de Djaffar Gacem, à la fois avec pudeur et brio. Il nous en parle ici....

L'Expression: Un mot sur l'ambiance de la tournée effectuée récemment dans le cadre de la projection du film Héliopolis de Djaffar Gacem dont vous tenez un des rôles principaux?
Mourad Oudjit: J'ai fait Constantine en y allant, d'ailleurs, en voiture avec Fodil Assoul et c'est toujours le même retour que nous avons sur l'accueil du film. Un accueil très chaleureux de la part d'un public ému. Le film est accueilli avec les applaudissements, les youyous et les larmes des gens. C'est un public très large qui voit le film, ce sont des vieux, des jeunes, des enfants, des étudiants et des gens qui s'intéressent à l'histoire, aussi qui viennent voir le film.
En cela, on remarque qu'il y a bien un travail de mémoire dans le film de Djaffar Gacem qui est une fiction. Le débat est donc toujours riche par rapport au 8 mai 1945...le public est là. On nous sollicite de différentes wilayas pour qu'on vienne présenter le film. C'est un bon signe je pense pour le cinéma algérien.

Comment vous expliquez cet engouement du public hormis le fait que le film soit bon...
C'est l'histoire...Il faut dire ce qu'il en est. Ces dix dernières années, les films historiques qu'on a vus tels Lotfi, Krim Belkacem, Mostefa Ben Boulaïd étaient partis dans une vision des choses très carrée ou manichéenne. Dés le début on com-prend la nature des personnages. Ou bien on est le méchant, ou bien le gentil. Là, non. L'angle d'attaque de Djaffar Gacem est celui d'une famille algérienne qui vivait en paix avec les Français...Une histoire qui charrie avec elle d'autres petites histoires. On voit de l'amour, de la confrontation entre un père et un fils qui vient de terminer ses études à Alger et n'a pas le droit d'intégrer l'université française parce que c'est un Algérien...Il y a aussi Bachir, ce cavalier arabe qui aime Nedjma..Djaffar Gacem s'est démarqué en tout cas par rapport à son histoire qui est bien faite et bien racontée...

Une question vous a été posée l'autre jour concernant justement la relation de Bachir avec Nedjma. Amour ou amitié? Que répondez-vous à cela?
C'est de l'amour, pas de l'amitié. C'était réciproque, mais impossible. Lui, c'est le khemas qui travaille chez son maitre, il était de l'ordre de l'impensable qu'il puisse vivre cette idylle avec la fille de son maître. Un indigène qui n'avait pas le droit à la parole, alors, n'en parlons même pas d'aimer! Le père de Nedjma vivait, en plus, avec une classe sociale assez aisée au milieu des colons, Bachir ne pouvait pas déclarer son amour. Il le déclare différemment. On le voit à travers l'image...On le ressent...

Parlant de votre rôle encore, il est vrai qu'il existe des rôles principaux dans le film, mais il faut signaler que toute l'histoire prend son envol ou démarre à partir de cette scène décisive de la course de chevaux...À partir de ce moment-là, l'histoire prend un chemin irréversible..
Exactement. C'est vrai que c'est la course qui a détourné carrément l'histoire, même par rapport à son rythme. La position de Mokdad joué par Aziz Boukrouni va aussi changer...Avant, on voyait bien qu'il y avait une bonne cohabitation pacifique entre la famille Zenati avec les Français, sous l'occupation française, faut-il le noter. C'est vrai que la course a été le moment clé qui a fait détourner l'histoire de sa trajectoire initiale.

On peut dire que vous êtes un acteur qui prend le taureau par les cornes, pour ne pas dire les chevaux et les choses bien à coeur...Vous vous investissez corps et âme dans votre rôle...
Tout à fait. Apres il faut comprendre qu'il y avait aussi une doublure qui a pris le relais au moment de la course. On ne se disputait pas Djaffar et moi sur le plateau mais on s'est un peu chamaillé là-dessus. Le public peut être ne le sait pas, mais j'ai fait six mois d'équitation avec un coach en préparation de cette scène pour asseoir une bonne crédibilité à l'image. Sur la séquence de la course, par contre, c'était le cascadeur qui prenait le relais, mais au début et à la fin de la course c'était bel et bien moi qu'on voit sur le cheval. Djaffar Gacem je le comprends, il avait peur pour son comédien. En même temps, c'est cela le cinéma. Je suis fier d'avoir pris ce challenge.

Dans pas longtemps vous allez vous lancer dans la promotion d'un autre film, celui d'Amin Sidi Boumedienne, «Abou Leïla»...Dans quel état d'esprit êtes-vous par rapport à ce film?
Ce film, c'est autre chose...J'espère qu'il aura ce même accueil de la part du public, de sorte à faire revenir le public algérien vers les salles de cinéma. Je me souviens avant, quand j'étais jeune, on partait au cinéma avec feu mon papa...Apres si l'on parle vrai, le long métrage de Djaffar Gacem ce n'est qu'un film, mais regardez ce qu'il a provoqué! On dirait «3ours» en Algérie. C'est la fête!

Enfin, que peut-on vous souhaiter?
Faire plus de films! Je vais être prochainement dans un polar. Un ami scénariste est en train de l'écrire...Je jouerai inchallah dedans. 

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