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Cinémathèque d'Alger

Hommage au compositeur Ahmed Malek

Bien que le nom Ahmed Malek ne soit pas très connu en Algérie, beaucoup de ses musiques sont gravées dans la mémoire collective.

La Cinémathèque algérienne rend hommage au compositeur algérien Ahmed Malek, disparu en 2008, à travers la projection, à partir de dimanche, des films dont il a composé la bande originale, indique l'établissement dans un communiqué. Le programme, qui se poursuit jusqu'à jeudi, prévoit la projection de plusieurs films, notamment «Les vacances de l'inspecteur Tahar» de Moussa Haddad, «Omar Gatlato» de Merzak Allouache, «Barrières» de Ahmed Lallem et «Leila et les autres» de Sid Ali Mazif dont Ahmed Malek a composé la musique. À raison de trois séances par jour, la cinémathèque propose également deux films sortis en salles récemment, «Abou Leïla» de Amin Sidi-Boumédiène et «En attendant les hirondelles» de Karim Moussaoui. Natif d'Alger en 1931, Ahmed Malek a suivi des cours d'apprentissage d'instruments de musique comme le piano et l'accordéon. Plus tard, il intègre l'Orchestre de la Radio algérienne, dirigé alors par le regretté Mustapha Skandrani, et collabore comme arrangeur avec plusieurs artistes et groupes de musique algériens. Ahmed Malek a composé nombre de musiques de films, notamment « Barrières» d'Ahmed Lallem, «Le charbonnier» de Mohamed Bouamari,
«Les enfants de novembre» de Moussa Haddad, «Autopsie d'un complot» de Mohamed Slim Riad et «Un toit, une famille» de Rabah Laradji. Oublié et tombé dans l'anonymat depuis des années, il a fallu des années avant que l'on évoque à nouveau le nom de Ahmed Malek et qu'on exhume son nom du brouillard du cinéma algérien car en réalité beaucoup ne savaient pas que tel ou tel morceau phare de tel film culte était le fruit de sa composition!

Habibi Funk au Mama
Il a fallu attendre sans doute l'année 2019 pour qu'une rétrospective de ses oeuvres soit exposée au Mama. Un événement organisé par le label musical Habibi Funk et l'institut Goethe.
En effet, le label consacré à la musique électronique dédiée au Maghreb lui avait consacré une compilation. Cette dernière a été également présentée durant cette manifestation, ainsi qu'une table ronde, dévoilant aussi un film documentaire réalisé par la Djette Paloma Colombe. Dans la présentation de la biographie de l'artiste par Habibi Funk, (visible sur la page du Mama), nous apprenons qu'Ahmed Malek est né le 6 Mars 1932 à Bordj El Kiffan, Alger. Il était l'ainé de la famille avec trois frères et une soeur. Très jeune, il commence à travailler dans des usines pour aider son père à subvenir aux besoins de la famille. La mère d'Ahmed Malek est morte quand il avait 12 ans. C'est à ce moment-là qu'il décida de devenir musicien. Après avoir fini l'école il s'inscrivit au conservatoire d'Alger. Très tôt, il utilisa sa carrière pour voyager dans les pays voisins et à l'étranger comme au festival d' Helsinki en 1962 ou à la première exposition universelle où il représenta l'Algérie en 1967 à Montréal, Canada. Il y travailla d'ailleurs à nouveau deux ans plus tard comme chef d'orchestre à la «Terre des hommes». En octobre 1968 il se maria à Ottawa, Canada.

Un musicien-né
En 1970 sa fille Henya naît à Osaka, Japon et en 1973 nait sa deuxième fille Maya à Alger. Bien qu'il continuât à beaucoup voyager, Ahmed Malek n'arrêta pas d'être actif en Algérie dans les années 1970. Il fut soliste de flûte de l'Orchestre symphonique au Festival panafricain d'Alger.
En 1972 il est honoré du Premier Prix des «Arts et des Lettres de la composition» pour les compositions symphoniques créées pour le 10ème anniversaire de l'indépendance. En 1974, Ahmed Malek devint professeur de flûte au conservatoire d'Alger. En 1976, il reçut la médaille d'or au «Panafrican Festival» d'Alger. C'est aussi dans les années 1970 qu'il compose certaines de ses bandes sons les plus iconiques avec «Les vacances de l'inspecteur Tahar»,«Omar Gatlato», «Leïla et les autres» et beaucoup d'autres... À l'étranger il continua de représenter l'Algérie à d'autres expositions universelles comme celle d'Osaka, Japon en 1970. Dans les années 1980 il devint membre du jury du XVIIème «Prague d'or», un festival international en Tchécoslovaquie. C'est aussi à ce moment là qu'il commença à voyager à Cuba en partie à travers sa passion pour la musique électronique. Entre 1981 et 1998, Ahmed Malek séjourna huit fois à Cuba. Il visita aussi les Etats-Unis à l'occasion du festival de Baltimore sur invitation de la compositrice et curatrice Vivian Adelberg Rudow. Il participa aussi aux «Tribunes de musique africaine» à Dakar, Brazzaville, Tunis et à Alger. En 1987, Ahmed Malek reçut un Grand Prix national pour son travail de composition de musiques de films. Dans les années 1990, Ahmed Malek continua à travailler sur des bandes originales pendant ses voyages en France, notamment pour le festival de Bourges auquel il participa six fois. En 1992, il devint responsable des activités artistiques au Pavillon algérien à l'Exposition universelle de Séville, Espagne. À la fin des années 1990, la santé d'Ahmed Malek se détériore. Il finit par arrêter de voyager et un peu plus tard de travailler.

Des musiques gravées dans la mémoire collective
Bien que le nom Ahmed Malek ne soit pas très connu en Algérie, beaucoup de ses musiques sont gravées dans la mémoire collective. Ses compositions ont fini par le transcender en termes de popularité. C'est dû en partie grâce à ses contributions pour de nom-breux films algériens des années 1970 et 1980: ses compositions sont donc profondément liées à l'âge d'or du cinéma algérien. Ahmed Malek s'est toujours considéré comme un ambassadeur de la culture algérienne à travers le monde. Sa musique avait cette identité particulière: mélancolique et introspective, sensible et touchante, mais jamais déprimante. Pas besoin d'avoir vu les films pour lesquels il a composé ses morceaux, il suffit de fermer les yeux pour que des images apparaissent dans votre tête quand vous écoutez sa musique. Ahmed Malek a aussi travaillé en tant que compositeur d'émissions de télévision, documentaires et de pièces de théâtre. En tant que chef d'orchestre, il dirigea un grand nombre d'orchestres pendant sa carrière. Plus tard il enseignera au conservatoire d'Alger tout en étant le pionnier des arrangements électro-acoustiques en Algérie. À la fin des années 1990 sa santé commença à se détériorer. Ahmed Malek meurt le 24 juillet 2008, chez lui, à El Mouradia, Alger à l'âge de 76 ans laissant ses deux filles. Ainsi, pour ceux qui ne connaissent pas encore ses musiques, cette carte blanche de la Cinémathèque algérienne est une occasion à ne pas rater pour le faire! 

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