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10e FICA

Hommage aux journalistes assassinés

La salle Ibn Zëydoun s’est avérée exiguë mardi dernier, pour contenir tout ce beau monde venu apprécier le dernier né de Merzak Allouache, projeté en avant première mondiale.

Pour Merzak Allouache, l'Algérie n'a pas fini de régler ses problèmes avec la décennie noire. C'est dans cette optique qu'il est revenu à nouveau pour explorer cette thématique, après Le Repenti ou encore Enquête au paradis, mais cette fois, en s'essayant à un nouveau genre cinématographique, le thriller ou film d'action policier. Intitulé Paysages d'automne, ce film a été projeté, mardi soir, devant une salle comble, en compétition du 10e Festival international du cinéma d'Alger, dédié au film engagé qui se tient depuis jeudi dans les salles de l'Office Riadh El Feth. L'histoire relate le quotidien de Houria, jeune journaliste incarnée par Salima Abada, qui enquête à la fois sur les meurtres de lycéennes embrigadées dans un réseau de prostitution et sur les conditions de vie de migrants subsahariens. Le film a été tourné à Mostaganem pour plus de commodités et de facilité de mouvement de son équipe. Le film commence par la découverte d'un corps gisant sur une plage. Un policier est appelé à s'occuper de l'affaire. Il est campé par Khaled Benaïssa.

Réseau de prostitution
La journaliste d'investigation et amie d'enfance de ce flic, ne tarde pas à accaparer le sujet pour les besoins d'une enquête. Pourquoi s'acharne t-elle à vouloir trouver le coupable? Si l'on apprend plus tard que son père journaliste a été assassiné par la horde intégriste, l'on comprend aussi qu'elle est sur le point de divorcer vu que son mari la harcèle au téléphone pour qu'elle revienne. A ses côtés il y a la photographe de 21 ans qui est sur le point de se marier. Notre journaliste parvient grâce à des indicateurs à connaître la position et l'identité du chef du réseau de prostitution. Elle va le suivre lorsqu'il est en voiture, et ainsi le prendre en photo après qu'il a frappé une jeune fille montée dans sa voiture. Des photos compromettantes qu'il tentera par tous les moyens de chercher à les récupérer quitte à menacer le patron du journal. Ce dernier docile tente de dissuader à son tour et d'intimider la journaliste de mener son enquête. En vain. Le film, dont le rythme peine à démarrer, parvient à surprendre par des moments de suspense, sans atteindre la maturité des grands films du genre.
Quelques rebondissements quand même ponctuent l'intrigue avec quelques scènes de violence pour alimenter le tout et nous voilà à la fin du film, non sans aborder un autre sous-thème, donc, à savoir l'immigration clandestine des Subsahariens laissés-pour-compte en Algérie. Et pour bien agrémenter son film Allouache aborde la corruption policière puisque il est l'ami d'enfance de Houria finit par prendre un autre chemin que celui de la vérité, celui de l'argent, et n'oublie pas aussi d'invoquer lors d'une séquence bien expéditive les services secrets, qu'il appelle «les personnages mystérieux qui coopèrent aujourd'hui avec les journalistes» (DRS). Notons que le chef du réseau de prostitution n'est autre aussi qu'un chef de parti islamiste qui prêche la bonne morale à la télé.

Enquête d'investigation
Ainsi, Allouache pense-t-il dénoncer l'hypocrisie de ces hommes qui sous couvert d'un costar et cravate se font passer pour des gens biens, tout en continuant à tenter d'abrutir la société mais se convertissent dans le mal.Une intention louable mais bien simpliste qui enfle surtout le tableau avec ces ingrédients montés sur un scénario un peu simpliste.
Une impression corroborée par cette dame dans le public qui nous avouera que ce film ressemble aux feuilletons télés du Ramadhan qu'on veut teinter de drame policier. «Je suis triste pour les détenus d'opinion et je souhaite leur libération dans les plus brefs délais», dira le réalisateur qui a réitéré son appel pour «faire revivre les salles de cinéma en Algérie», afin que les films algériens soient vus par le public et «ne se contentent plus de participer aux festivals à l'étranger». Et d'avouer: «je travaille toujours de manière artisanale. j'essaye de tourner des films qui peuvent se monter en Algérie où je n'ai pas de difficultés à tourner avec pas beaucoup d'acteurs. Avec peu de budget. Au départ, le film devait se tourner à Alger, mais j'ai choisi Mostaganem pour les facilités de tournage à l'extérieur.

Liberté de la presse
Je cherche dans mes tournages la facilité. Je pars toujours de quelque chose de précis: l'observation de la société au moment où je commence à écrire. A l'inverse de la plupart de mes films qui ont des personnages masculins pour les rôles principaux j'ai décidé de prendre encore Salima Abada avec laquelle j'avais travaillé sur Enquête au paradis en m‘essayant cette fois au film de genre, au film policier, sans me poser la question de comment se passe en profondeur les rapports entre la presse, la police et les services spéciaux. Ce n'est pas le but de mon film. Mais cela est montré en flingage. Ce qui m'intéressait c'est cette enquête menée par cette femme sur le passé.
Ce passé qu'on essaye de nous faire oublier depuis plus de 20 ans, j'essaye de l'aborder avec celui de cette journaliste et ce policier. Ce passé qui est très lourd. je regrette qu'il n'y ait pas ou très peu de journalistes d'investigation en Algérie...» indiquera Merzak Allouache, qui fera appel notamment à des têtes nouvelles, hormis Khaled Benaïssa et Salima Abada qui s'en sortent plutôt bien, car rodés depuis, au métier d'acteur même si quelques réflexes d'ici et là reviennent les hanter souvent et parasiter leur personnages.

De Quoi j'me Mêle

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