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Tariq Uyasin, écrivain

«Il n’y a pas d’écriture sans émotions»

La petite histoire est sa source d’inspiration. Sidi Hssoune, Sidi Khaled, Sidi Loqman ou encore Sidi Daoud ; il cite de mémoire tous les saints religieux se trouvant sur la partie du littoral allant de Sidi Khelifa jusqu’à Sid El Medjni dans la casbah de Dellys.

Par Nordine BEKHTAOUI

Originaire de la ville de Tigzirt (Tizi Ouzou), Tariq Uyasin est un écrivain. Il est l’auteur de Turpitudes réinventées : un recueil de nouvelles sorti en 2021.
Sexagénaire, après une carrière d’enseignant en langue française, ce juriste de formation est aujourd’hui à la retraite. Il était correspondant de presse locale avec Le courrier d’Algérie où il signait ses articles par Lvachir Iflis, puis collaborateur dans la revue Passerelles.
Tariq Uyasin est un passionné de la nature ; il cultive un jardin et conduit un rucher au lieu-dit Tighilt Nabla sur les hauteurs de Lazaieb. Dominant la ville qui l’a vu naître en 1960, la vue porte jusqu’au lointain horizon délimitant au large, la grande bleue. ÉEpris de littérature et des lettres en général, Tariq s’assoit sous le grand caroubier à chacune de ses pauses pour parcourir un chapitre ou compléter une grille de mots croisés, lorsque l’inspiration ne lui dicte pas des lignes à consigner.
Tariq Uyasin est également un passionné de poésie. Très jeunes, il écoutait sa grand-mère chanter des berceuses et réciter des vers en vaquant à ses occupations ; tissage, battage, etc. Il est également porté sur l’histoire et les traditions locales. À compter de 1989 et dans les débuts des années 1990, Il collabore avec Salem Zenia dans la collecte des Isefra : poèmes kabyles anciens à travers les villages pour le compte de la revue Awal fondée par Mouloud Mammeri et Pierre Bourdieu. Pour lui l’histoire est une sorte de passage obligatoire dans l’écriture car elle véhicule des émotions nécessaires à l’écriture, dit-il. Il connut fin des années 1970 une lecture massive en quête d’indices et de vérités historiques ; Il a lu beaucoup de titres ainsi que la majorité des classiques puisque les ouvrages de Mohammed Harbi et ceux d’Yves Courrière étaient interdits. La petite histoire est sa source d’inspiration. Sidi Hssoune, Sidi Khaled, Sidi Loqman ou encore Sidi Daoud ; il cite de mémoire tous les saints religieux se trouvant sur la partie du littoral allant de Sidi Khelifa jusqu’à Sid El Medjni dans la casbah de Dellys.
Il publie aux éditions Apic en 2021, Les turpitudes réinventées : un recueil de sept nouvelles où il raconte avec une plume raffinée mais juste, des histoires inspirées de faits réels. Il raconte dans le feu de l’émotion entre autres, L’ethnologue ; Akli, le voué de bonne heure, à la cause Amazighe et qui dans les geôles françaises de l’ère coloniale déjà, transcrit en tifinagh : des caractères qui ne feront qu’aggraver sa situation puisque ces derniers étaient perçus comme une sorte de messages codés. Akli est retenu prisonnier jusqu’à sa libération à l’indépendance. Sa tombe sera la seule du cimetière à porter une épitaphe frappée d’inscriptions en tiTifinagh. L’ethnologue est une nouvelle traduite en anglais, par Amazigh Voice qui édite aux Etats-Unis les travaux de tous les Amazighs du monde. Il raconte dans Le temps d’un printemps la réhabilitation post-mortem d’un révolutionnaire qui trouva la mort entre le 19 mars et le 05 juillet de l’année 1962, le phénomène de la harga dans Murs et chuchotements ou encore la procession des revenants à travers les âges ; depuis Jugurtha, en passant par les Chouhada de 1954-1962 jusqu’aux victimes des événements de Kabylie dans Le retour des maures. Tariq Uyasin raconte à travers des dialogues personnifiés mais subtiles les étincelles que s’échangent en permanence le passé, le présent et le futur dans Les errements de Zman. Il relate dans L’agora-café, des pans d’histoire et du militantisme d’entre les deux rives racontés par des amis autour d’une partie de dominos partagée entre l’auteur et des éléments de la fédération de France venus dans sa ville célébrer les évènements du 17 octobre et enfin, il évoque Jean-Baptiste : un soldat français qui, pris d’empathie pour la cause algérienne refuse de tirer sur des indigènes et dont l’histoire locale retient encore le nom. Pour ce qui est des projets futurs, Tariq Uyasin parle d’un roman en préparation et d’un livre d’histoire sur les lieux saints de la Kabylie maritime. Ils ont une histoire commune, dit-il, avec les naufragés au large des côtes est et qui étaient pour la plupart des notables de Tunis et de Bejaia telle que racontée par Ibn-Khaldoun au XIVe siècle.

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