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Islem Guerroui, jeune cinéaste algérien

«Je dénonce!»

Il a décidé récemment de sortir de son silence et de dénoncer les injustices dont il fait l'objet, selon lui, de certains festivals de cinéma, deja qu'il est difficile de faire un film en Algérie...

Il s'appelle Islem Guerroui. C'est un jeune cinéaste ayant à son actif plusieurs courts métrages dans le genre trailer psychologique. Il a décidé récemment de sortir de son silence et de dénoncer les injustices dont il fait l'objet, selon lui, par certains festivals de cinéma. Pour ce faire, il vient de signer une pétition, visible sur les réseaux sociaux où il aborde différents points de vue. Dans cette pétition coup de gueule il dénonce le mauvais traitement qu'il subit, lui et d'autres jeunes réalisateurs comme lui dans certaines de ces manifestations. Il nous en parle: «Je participe aux journées et festivals depuis pas mal d'années et c'est presque toujours la même chose, une sélection qui dépasse les 20 courts métrages, parfois 30 en 2 jours de projections, pas de présentation de film ni débat après chaque projection». Et de préciser à propos de sa prise en charge cahoteuse d'après lui: « Les chambres d'hôtels pour les participants dépassent les deux personnes par chambre, une fois à Oran c'était 10 personnes par chambres dans un état catastrophique, mais les invités d'honneur et les jurys dorment souvent dans d'autres hôtels, avec une personne par chambre, alors que n'oublions pas que les participants sont plus importants que le jury, car sans eux, il n y a pas d'évènement, le jury n'assiste pas à toutes les projections».

Pris en charge dans une auberge de jeunesse
Et d'évoquer la programmation: « La sélection n'est pas bien étudiée et le niveau des films est souvent très bas avec des réalisateurs qui participent chaque année depuis 7 et parfois même 8 ans avec le même film, ce n'est pas normal ça. Il faut que la sélection soit plus stricte car cela aiderait les jeunes à élever le niveau pour espérer une sélection. Parfois ils mélangent fiction et documentaire dans la même catégorie. Je pense aussi qu'il faut retirer cette façon de nommer les prix d'une manière absurde (1er prix, 2ème prix et 3ème prix, mais plutôt aller vers des catégories (meilleur film, meilleur acteur, meilleur montage etc...)»Et de rappeler à nouveau: «Le jury et les invités d'honneur ne se mélangent pas durant le dîner et les soirées-débat cinéma avec les participants, alors qu'il le faut, car cela aiderait les jeunes amateurs à se mettre en confiance, pour casser le mur qui sépare l'amateur et le professionnel». Si le jeune homme affirme ne pas se plaindre ici, il estime dénoncer des faits grave selon lui, car se disant se sentir lésé dans ses droits. «D'ailleurs je l'ai même fait dans mon dernier film, les producteurs algériens sont vraiment un grand danger pour la télé algérienne (sitcom, série...). Ils favorisent, le médiocre avec des scénarios débiles, que même un gamin de 7 ans peut mieux écrire, pourquoi? Parce qu'ils ne sont pas du domaine, parce qu'ils n'acceptent que les projets de leurs amis et surtout amiES!».

Marginalisation et favoritisme
Et de renchérir: «Pour le cinéma je ne peux même pas en parler car il n' y a pas de salles de cinéma pour entamer une discussion sur le 7e art.» Des propos teintés hélas, de désespoir, qui peuvent paraître excessifs et violents venant pourtant de la part d'un passionné de cinéma qui, vraisemblablement,en a un peu trop sur le coeur. Evoquer le mot solidarité entre les membres de la corporation sonne comme un appel dans le vide chez notre jeune cinéaste qui soutient que «La solidarité n'existe pas car on est tous très différents. Il y a ceux qui font ça pour l'argent et il y en a beaucoup, donc ils poussent un coup de gueule quand il n y a plus d'argent au ministère de la Culture, et il y a ceux qui font ça pour le prestige et ceux qui sont prêts à mourir de faim et vivre dehors pour faire des films, trois mondes différents et aucune compatibilité et chaque partie croit qu'elle détient la vérité absolue! En résumé tout va mal dans le secteur du 7e art et de la télévision». Des mots profondément pessimistes venant de la part d'un jeune à peine la trentaine. À qui la faute? Cela traduit tristement le grand gouffre dans lequel s'engouffre de plus en plus la culture en Algérie et certains cinéastes algériens, faute de soutien réel, d'infrastructures adéquates et voire même une réelle vision politique culturelle tangible, claire et efficace qui se baserait surtout sur la liberté d'expression et de création de chacun sans qu'elle ne soit minée par des chaînes bureaucratico-politiques parfois répressives et d'une organisation à l'emporte-pièce par certains festivals en carton, mais qui permettrait à tout artiste de s'épanouir..Ce qui n'est pas le cas, hélas, ici, avec ce simple exemple. Et c'est bien dommage!

De Quoi j'me Mêle

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