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Imen Noel, actrice algérienne, à L’Expression

«Je rêve de concilier femme indépendante et société conservatrice»

Que ce soit à la télé ou au cinéma, avec son charisme, son aura et son talent elle ne laisse personne indifférent. Récemment, Noel Imen s'est jointe à un collectif de femmes comédiennes comme elle pour dire: «Stop aux violences faites aux femmes!». Elle nous parle ici de cette cause qui lui tient à coeur, mais aussi de son travail...

L'Expression: Avec un groupe de femmes vous avez décidé, récemment, de vous rassembler pour dire stop à la violence faite aux femmes et aux féminicides. Un mot sur cette action?
Imen Noel: En tant que femme et actrice je ne peux me taire face à la violence dont nous avons été témoins récemment contre les femmes, comme je ne peux pas garder le silence face à toutes les formes de violence contre tout être humain. Ces derniers mois et tout au long du confinement, le taux de violence à l'égard des femmes a augmenté dans plusieurs pays, continents et même en Algérie, mais cette fois, sous des formes et pratiques inédites, d'où l'initiative, toujours en cours, qui a rassemblé nombre de femmes actrices pour que toutes disions: «Halte a la violence faite aux femmes et non aux feminicides.» Nous invitons chacun à son niveau à prendre conscience de la dangerosité de la situation actuelle et pourquoi pas en se joignant à l'action des artistes, sportifs, avocats, médecins, enseignants, étudiants.... hommes. Nous devons tous se sentir concernés.

Comptez-vous entreprendre d'autres actions de sensibilisation?
Le contexte actuel, marqué par la pandémie, ne nous permet pas d'entreprendre des actions sur le terrain. Nous le ferons une fois que la situation s'améliorera. En tout état de cause, ce ne sont pas des actions qui vont s'arrêter, notre engagement ira sur le long terme, pour que cessent ces barbaries. D'ailleurs, d'autres actrices sont sur le point de rejoindre le mouvement. Et vous aurez bientôt la possibilité de découvrir une vidéo de sensibilisation réalisée par les même actrices unies dans la photo.. Chez nous, une femme qui hausse le ton et ose répondre est souvent taxée de mal élevée.

D'ailleurs, vous-mêmes vous avez déclaré un jour que étiez considérée comme une actrice hautaine et prétentieuse et que l'on vous a écartée d'une émission pour avoir revendiqué simplement vos droits à une paire de chaussures à votre pointure...
Ça reste un détail dans le combat quotidien de la femme, je n'ose même pas comparer une mésaventure professionnelle face aux atrocités physiques que subissent les femmes. Mais il est vrai que cela, comme d'autres faits, représente des intimidations auxquelles nous faisons face au quotidien.

Dans le feuilleton «Ouled Lehlal» qui a ému les téléspectateurs, vous campez à juste titre le rôle d'une femme brisée par son mari qui se met dans une situation inconfortable, ne sachant quelle décision prendre. Cela renvoie sans doute au flou qui entoure le Code de la famille en Algérie et aux éternelles injustices que subissent les femmes en Algérie. Qu'en pensez-vous?
La femme continue son combat pour ses droits ici comme ailleurs, mais il est vrai que chez nous, c'est un peu plus compliqué car certaines traditions font que la femme se sente abandonnée face à son sort, n'ayant toujours pas le choix d'agir en toute liberté de peur d'être rejetée par le mari, pis encore par sa propre famille. Dans le feuilleton «Ouled Lahlel», l'on voit une femme amoureuse de son mari, un mari absent, un trafiquant de drogue, mais qui manifeste sa présence uniquement par obéissance à sa mère et pour exercer de la pression contre sa femme pour que celle-ci donne vie à un bébé, pour au final l'offrir à sa belle-soeur. Le tout, sous la menace de la quitter et en épouser une autre, à croire que la femme est faite pour enfanter sans prendre en considération ses sentiments. Il suffit de demander pour qu'elle s'exécute. Ça reste de la fiction. Ceci étant dit, ce cas comme d'autres existent vraiment. Aussi, Il existe dans notre pays des lois solides, qui protègent et garantissent les droits des femmes, hélas, dans la plupart du temps ces textes ne sont pas appliqués en raison, notamment de considérations sociétales il y a aussi un problème de peur de la part de la victime, la peur de dénoncer une injustice tout simplement, pour ne pas parler de violences.

Dans le long métrage de Yasmine Chouikh, «Jusqu'à la fin des temps» vous incarnez le rôle d'une femme battante et forte. Quel message voudriez-vous véhiculer à travers ce personnage et celui de la personne de Imen Noel tout court?
Vous me tendez la perche malgré les difficultés, hélas, il arrive que la femme juge la femme. Ceci pour revenir sur mon rôle de la femme fraiche, émancipée, battante, dans un environnement en partie masculin. Je suis peut-être idéaliste, mais mon message et aussi mon rêve sont de pouvoir concilier: femme indépendante et société conservatrice. À un moment de sa vie il faudra que l'on cesse de juger la femme par rapport à sa tenue vestimentaire qui ne devrait par définir sa foi ni ses intentions.

De Quoi j'me Mêle

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