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La lettre anonyme de Allaoua Mihoubi

Le sans visage-démasqué

Cela constitue, en fait, le continuum de l’«Attentat à la probité» avec ses soubresauts ardents.

Dans ce roman, dont la préface est signée par Karim Younes, l'auteur a entrepris avec un exercice habile l'exorcisme de la vile pratique du recours à la lettre anonyme. Le roman démarre précisément en trombe avec un chapitre sur la lettre anonyme signée sous le pseudonyme «Diable» qui fait des aveux, décline ses motivations, et profère d'autres menaces. En épilogue l'anagramme dans lequel s'est dissimulé Diable va être décrypté à la faveur des nouvelles mesures de traitement des lettres anonymes par le ministère de l'Intérieur, seul habilité selon les nouvelles directives du président de la République. Au passage, la décision du président de la République lors de la première rencontre gouvernement-walis du 11 août 2020 est rappelée, à savoir que «le broyeur à papier serait la destination finale des lettres anonymes». La suite du roman se passe dans une terrasse d'un café le «Jaboncillo», située au centre-ville occupée par des «politiciens» locaux qui passent leur temps à déconstruire le monde et le pays. Ces cinq politiciens locaux sont dépeints et croqués individuellement sous le néologisme d'«idéologres» dont le modèle de formation est expliqué. Dans une sorte d'agora deux animateurs Zamên un retraite ethnologue en mal du pays et Zindî un ancien militant politique, développent les maux de la gestion locale en traçant la toile de fonds de tout le pays. Au passage, l'auteur soulève avec émotion un problème d'environnement puisque l'arbre le «Jaboncillo» particulier à la ville a été massacré dans un matricide par les «idéologres». Dans une scène satirique à la limite du burlesque il est décidé d'organiser le Festival de la corruption. Une occasion pour l'auteur qui a une longue expérience dans la gestion locale de donner les exemples de ce fléau à l'échelon local. Ce qui montre des agissements qui posent de sérieuses questions. Bien sûr, l'auteur du roman met à chaque fois en évidence les nouvelles dispositions constitutionnelles pour mieux lutter contre ce mal.
À la place du Festival de la corruption c'est finalement le salon de la probité et de la transparence qui est retenu. Ce qui va susciter de l'adversité et beaucoup de travers. L'auteur du roman fait parler dans un entretien en métaphores l'édile de la ville qui développe des concepts singuliers: la probité est au cimetière, la transparence est dangereuse et la démocratie est à dynamiter! Il est alors question d'examiner l'état de la démocratie locale et son chemin de croix. L'auteur donne quelques pistes compte tenu de sa propre expérience. Le roman fait parler également Zamên en sa qualité d'ethnologue qui donne des leçons sur la sociologie du terroir, et aussi sur l'histoire des lettres anonymes. Le roman ne manque pas d'émotions puisque la probité est développée en faisant référence à l'héritage paternel et ses valeurs d'exemplarité. Un hymne à la probité est décliné à la fin du roman. Il est repris en choeur par des jeunes dans une note d'espoir pour l'avenir du pays. 

De Quoi j'me Mêle

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