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Collectés par Ourida Sider

Les poèmes de Mohamed Benhanafi enfin édités

Il s'agit, dans ce livre très précieux, de rendre à César ce qui lui appartient. Bien que tous les initiés connaissent le regretté poète Mohamed Benhanafi, il n'en demeure pas moins qu'il reste méconnu chez le commun des mélomanes et chez le public de manière générale.

Que de chansons sont fredonnées et ont bercé des générations entières de mélomanes sans que ces derniers ne sachent qui en ont été les auteurs, aussi bien des musiques que des poèmes!
En effet, derrière presque chaque grand artiste, il y a un poète discret qu'on ne voit presque jamais et dont on n'entend pas parler, sinon rarement. Comme lorsqu'un un auteur décide d'accomplir un travail de recherche dans ce sens et de l'éditer sous forme de livre. C'est ce que vient de faire Ourida Sider en publiant un livre intitulé «Isefra n Benhanafi» (Les poèmes de Benhanafi».
Le livre de 164 pages est enrichi d'une préface remarquable du professeur Youssef Nacib, universitaire-chercheur, auteur de nombreux livres ayant trait à la culture amazighe dont l'un est une référence consacrée au maître éternel de la chanson kabyle Slimane Azem. Il s'agit, dans ce livre, très précieux, de rendre à César ce qui lui appartient. Bien que tous les initiés connaissent le regretté poète Mohamed Benhanafi, il n'en demeure pas moins qu'il reste méconnu chez le commun des mélomanes et chez le public de manière générale. Surtout des nouvelles générations. Le mérite de Ourida Sider est donc grand. Elle s'est penchée sur l'un des plus grands poètes kabyles, le plus méconnu sans doute, le plus modeste et le moins médiatisé. Les poèmes de Benhanafi ont été chantés pourtant, par de célèbres chanteurs kabyles dont Idir (I wezgar), Athmani, Chavha, Mouloud Habib, Malha, Drifa, Kaci Abdjaoui, Medjahed Hamid, Djamel Chir, etc. Ourida Sider rappelle dans sa présentation que quand un homme de culture comme Benhanafi décède, c'est une bibliothèque qui brûle. Elle ajoute qu'il est très difficile de parler de Benhanafi car elle détient beaucoup d'informations sur lui qu'elle ne peut livrer au lecteur sans l'aval du regretté Benhanafi. Ce dernier a donc emporté pas mal de secrets avec lui. Et quand bien même des personnes qui lui étaient proches, comme Ourida Sider en savent quelque chose, elles ne peuvent aucunement en parler par respect à sa mémoire. Mais ce qui compte le plus, ce sont les dizaines de poèmes consignés dans ce livre que toutes les bibliothèques scolaires où la langue amazighe est enseignée, gagneraient à avoir dans leurs rayons. En effet, des textes aussi ingénieux comme le célèbre poème Azgar, chanté par Idir, devraient être mis à la disposition des apprenants de la langue amazighe afin de servir de supports pédagogiques. Une richesse lexicale indéniable et les métaphores prenantes caractérisent les poèmes de Benhanafi. On le confirme de plus en plus avec la lecture de ces textes.
En outre, nous apprenons, à travers les éléments biographiques livrés par Ourida Sider, que le vrai nom du grand poète Mohamed Benhanafi est Mohamed Ait Tahar. Il est né le 7 février au village Ath Sidi Athmane à Ouacif. Tout comme de nombreux enfants de Ouacif, il part à Tiaret en 1948. Benhanafi a également animé plusieurs émissions radiophoniques à la chaine II dont la célèbre «Icennayen n uzekka». Pour en savoir plus, la lecture du livre de Ourida Sider est recommandée vivement. Le lecteur peut aussi découvrir le témoignage précieux de Youssef Nacib sur Benhanafi qu'il a rencontré pour la première fois en 1971. À l'époque, Benhanafi animait une célèbre émission de poésie. Le côté modeste de la personnalité de Benhanafi est l'une des choses qui ont le plus marqué Youssef Nacib qui en parle dans la préface du livre. Le témoignage de Youssef Nacib, spécialiste de la poésie kabyle, est édifiant concernant Mohamed Benhanafi. Le lecteur en apprendrait également beaucoup en lisant cette préface. En se plongeant dans le livre de Ourida Sider, on découvre, en plus de la vie et du parcours de Benhanafi, la richesse de la langue amazighe à travers des dizaines de poèmes composés par le regretté. Il est aussi question de revisiter le riche patrimoine kabyle, les traditions de la Kabylie, les rites etc. Car toute la poésie de Benhanafi en est imprégnée. Ce livre est un hommage à un poète exceptionnel qui a toujours refusé les hommages, son humilité étant légendaire. À la hauteur de son génie poétique. 

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