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Projection de «Les Illusions perdues» à l'IFA

Presse, amour et pouvoir

Xavier Giannoli signe là un film des plus fantastiques, au rythme dynamique et frais qui nous ferait presque oublier le chef- d'oeuvre d'Honoré de Balzac...

Avec sept Césars au compteur dont celui du meilleur film, en 2022, le film «les Illusions perdues», de Xavier Giannoli, adapté d'une oeuvre de Honoré de Balzac, a été projeté samedi soir au niveau de l'Institut français d'Alger, en présence de son scénariste Fieschi Jacques.
Un film de 150 mn, mais qui ne souffre d'aucune lourdeur. Bien au contraire. Non! Ce n'est pas de la littérature filmée, mais du vrai cinéma.
D'ailleurs, le réalisateur en a pris des libertés dans l'adaptation, mais l'essentiel est là, l'amour, la corruption, le vice, la guerre des classes sociales, la liberté d'expression et surtout l'amour des mots, de la poésie et du beau.
Le vertige de la vie parisienne en somme! Car le rythme du film vous prend et ne vous lâche plus en dépit de la longue durée du long métrage. Ainsi, Lucien Chardon alias Benjamin Voisin est un jeune poète inconnu dans la France du XIXème siècle. Il a de grandes espérances et veut se forger un destin. Il ne sait pas ce qu'il l'attend.Il quitte l'imprimerie familiale de sa province natale pour tenter sa chance à Paris, au bras de sa protectrice qui n'est autre que Louise de Bargeton, campée admirablement par Cécile de France.

Louise ou le pouvoir
Bientôt livré à lui-même dans la ville fabuleuse, le jeune homme va apprendre à se débrouiller, en commençant comme serveur dans un restaurant où il rencontre un jeune journaliste, puis en apprenant les rouages de ce métier, jusqu'à atteindre le sommet de la gloire grâce à sa plume acéré. Et de rencontrer l'amour au prés de la jeune comédienne Coralie, alias, Salomé Dewaels et se faire enfin éditer son livre de poésie sur «Les Marguerites».
Mais tout cela a un prix. Lucien veut récupérer le nom de sa mère «De Rubembré». La particule vaut de l'or. Pour ce faire, il doit changer de fusil d'épaule en tant que journaliste. Alors qu'il était dans l'opposition, Lucien est obligé de s'aligner.... Mais il commet une faute, ou plutôt il va être piégé...Dans ce monde impitoyable de Paris où il ne connaît pas grand-chose, il découvrira à ses risques et périls les coulisses d'un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants où tout se vend et tout s'achète. Le réalisateur parvient à nous restituer cette folie grandiloquente et fantasque des hommes, dans une ambiance fiévreuse qu'il saura décrire et dérouler au scalpel, dans une mise en scène des plus démentes, flanquée d' un univers fait d'extravagance et de mensonge. Un des points forts de ce film d'ailleurs réside non seulement dans la beauté des décors et des costumes mais, aussi, dans l'originalité truculente des dialogues et des situations vécues.
Des moments féroces qui dénotent avec la bonté du regard de Julien et la candeur de ses poèmes d'amour, destinés à cette femme éplorée et malheureuse qu'est Louise.
Une amoureuse transie, mais qui, en finissant par abdiquer devant la bienséance, est obligée de taire ses sentiments, de rentrer dans les rangs, de bien se comporter en mondanité, pour ne pas perdre ses privilèges de noblesse, tandis que le jeune romantique Julien, va tomber un peu dans les excès de la fête en célébrant sa nouvelle vie de bourgeois et de journaliste reconnu. En somme, en se mettant à mordre la vie à pleines dents du haut de ses 20 ans. Comme le dira Corneille «il faut arrêter d'espérer pour commencer à vivre». Ce sera là le mot de la fin de ce sublime long métrage qui vous prend à la gorge jusqu'au dénouement final où le bien ne triomphe pas forcément sur le mal, mais tend à vous acculer vers une existence faite de hauts et de bas, de gloire et de beauté, entre survie et déchéance, à condition de bien surveiller ses arrières et trouver le bon compromis de la démesure et de l'aliénation.

Ambiance folle et rythme dynamique
Une comédie humaine où tout s'achète et se vend, la littérature comme la presse, la politique comme les sentiments, les réputations comme les âmes. Ainsi Julien sera amené à aimer, à souffrir, et survivre à ses illusions. Une histoire de manquement, de rendez-vous avec la vie aussi, d'effronterie, de naïveté et d'audace pour finir en «Illusions perdues» que ce jeune, Nathan Anastazio va nous narrer tout au long du film. Ce dernier est un jeune écrivain, qui se lia d'amitié avec Julien mais lui jouera lui aussi des tours comme celui qui l'embauchera au départ, ce journaliste fourbe mais plein d'entrain, à savoir Etienne Lousteau, incarné avec brio par l'acteur plein de dynamise Vincent Lacoste.
Un film où le romantisme des uns se brise face à la cruauté des autres.
À la question de savoir pourquoi un tel film, le scénariste Fieschi Jacques dira que le réalisateur, lui -même, fils de journaliste, voulait parler de la presse car il pensait que ce livre collait très bien à l'actualité. Le scénariste dira comment il a fallu adapter ce livre au cinéma en étant obligé den supprimer des pans du roman, mais tout en restant fidele à la trame et à sa verve.
D'ailleurs, la voix de Xavier Dolan l'écrivain renvoie à celle de Balzac dans le roman. À noter que Fieschi Jacques est le scnéariste du premier long métrage fiction de Malek Bensmail, qui est en cours d'apdation du roman de Kamel Daoud, à savoir «Meursault, contre- enquête».
Un film qu'on attend avec impatience!

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