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Mohand Oumoussa Ouaguenoun

Un immense poète ignoré

Pourquoi veut-on le laisser dans l'oubli alors qu'en son temps, son nom avait dépassé les frontières?

L'attente est longue. Elle dure depuis plusieurs années. Les gens commencent déjà à s'interroger. Pourquoi les services de la culture de Tizi-Ouzou refusent de rendre un hommage à un poète illustre? Pourquoi veut-on le laisser dans l'oubli alors qu'en son temps, son nom avait dépassé les frontières? Pourquoi d'autres et jamais lui?
Des questionnements que les gens et beaucoup d'hommes de culture se posent désormais avec acuité. Avec acuité parce qu'ils ont lancé des appels il y a des années. Les services de la culture n'ont pas d'arguments car ils ont été interpellés. Mohand Oumoussa Aouaguenoun, un poète qu'ils connaissent sans nul doute.
Un nom que connaît fort bien le monde culturel.

Un poète illustre et renommé
La poésie de Mohand Oumoussa Aouaguenoun a dépassé les frontières. De nombreux poèmes et vers de ce barde oublié ont été repris par de grands artistes tels que Matoub Lounès et Idir. Son nom n'a pas été cité, mais beaucoup auront pu déceler ces vers dans les chansons car les poèmes existent toujours. Youcef Limani qui en a recueilli des dizaines auprès de ses vieux et vieilles de la région de Makouda affirme que le répertoire de Mohand Oumoussa est très riche. Les Français, du temps de la colonisation, lui ont proposé de leur réciter ses poèmes afin de les traduire avec une contrepartie pécuniaire,mais Mohand a catégoriquement refusé.

Ay guqa lwerd rrebi
Alama megregh taafert
Lhila tettagem t rennu
Ma d nettat tugi tachert
Ma mlighas nbi iwrumi
Awar yichfeâ di lakhert

Mohand Oumoussa Aouaguenoun, un personnage riche qui représente un trésor caché. Cité par Mouloud Mammeri dans «Poèmes kabyles anciens», le poète n'a pas encore la place qui lui sied et lui revient dans l'univers culturel de notre pays. Méconnu des autorités en charge de la culture en Algérie, on ne trouve pas trace de lui. Né d'une famille très pauvre dans le milieu du XVIIème siècle à Agouni Hamiche, dans la région de Makouda, Mohand est déjà orphelin de père à un âge précoce. Adolescent, il mène une vie de berger sur les hauteurs de son village Azrou Ouguetouf, près de Tala Bouzrou.

Un homme au trésor caché
En ces temps de misère, le petit Mohand ne se doutait guère de l'avenir qui l'attendait. Gardant ses brebis et jouant de sa flute, un illustre tambourinaire (adhebbal) de passage avec sa troupe par ces hauteurs de la Kabylie maritime, le trouva tirant de son «roseau» des notes d'une grande justesse. L'illustre Hand Ouali de Tala Gahia des Aït Ouaguenoun, un tambourin très connu à l'époque, fut subjugué par la manière de jouer et la maitrise du petit berger. C'est ainsi qu'il demanda à sa mère de l'autoriser à l'accompagner dans ses périples pour lui apprendre le métier. Le désir de la veuve de faire sortir son fils de la misère, a vite fait de la décider à accepter. Mohand acquiert une notoriété rapidement grâce à son talent. L'élève dépassant le maître, ce dernier le laissa s'envoler de ses propres ailes. Mohand Oumoussa enchanta les fêtes des pauvres comme celles des notables par son art et sa poésie.
À 17 ans,il est pétri de sagesse et très connu par ses poèmes récités par les populations et qui dépassent les frontières de sa région. Il acquiert une réputation qui amena le caïd des Aït Kaci à l'inviter dans sa résidence à Tizi Ouzou. Ses visites se feront si fréquentes que Mohand s'imposa aussi comme conseiller de la famille.
Aujourd'hui, alors que les hommages se succèdent pour des noms moins illustres, Mohand Oumoussa reste ignoré non pas par les amoureux de la littérature kabyle, mais plutôt par les services de la culture. Sa maison en pierre, vieille de près de deux siècle peut servir de musée.
Mais hélas, elle aussi est oubliée, elle est régulièrement restaurée par les jeunes du village qui refusent de la laisser s'effondrer malgré l'âge.

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