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Tangalt

Une revue dédiée à la littérature amazighe

La publication est disponible gratuitement sur Internet et elle est actualisée avec la mise en ligne de nouveaux articles chaque semaine.

Une revue dédiée entièrement à la littérature d'expression amazighe vient d'être lancée par un groupe d'écrivains et militants de la cause amazighe qui ne cessent de travailler, avec abnégation et persévérance, en faveur de la promotion de cette langue maternelle d'une bonne partie des Algériens et des Nord-Africains. Il s'agit de «Tangalt». La revue qui est diffusée sur le Net est de haut niveau et recèle de très belles plumes. Les articles sont, en effet, signés par des écrivains et des universitaires-chercheurs ayant fait leurs preuves depuis des décennies. La revue «Tangalt» est pilotée par l'un des plus anciens journalistes d'expression amazighe et aussi écrivain. Il s'agit de Tahar Ould Amar qui réside dans la wilaya de Bouira. Ce dernier ne cesse de faire la promotion de l'amazighité, mais aussi de produire des textes et des articles de haute facture. Ces derniers visent à maintenir vivace cette flamme qui fait renaître presque de ses cendres une langue qui a résisté à toutes les conquêtes, mais aussi à l'interdiction injuste qui avait cours dans les années soixante-dix et quatre-vingt, avant d'être progressivement réhabilitée à partir du début des années 90 avec le lancement des deux départements de langue et culture amazighes de Béjaïa et Tizi Ouzou.
La revue Tangalt» est transcrite en plusieurs langues, mais la part du lion revient bien sûr à Tamazight. Il s'agit donc d'une revue en et sur la langue amazighe. La revue est disponible gratuitement sur Internet et elle est actualisée avec la mise en ligne de nouveaux articles chaque semaine (tous les lundis). Tangalt se décline sous plusieurs rubriques dont «Le coin du livre», «La librairie», «Littérature d'ailleurs»,
«Tamazight», etc. Les promoteurs de cette revue soulignent que «Tangalt» se veut un espace à même de donner plus de visibilité à la littérature en général et la littérature d'expression amazighe tout particulièrement. Ceci est d'autant important que la production littéraire connaît, depuis près d'une décennie, un bond considérable. La création littéraire touche à tous les genres: ungal, tamedyazt, tullist... (roman, poésie, nouvelle...), ajoutent les rédacteurs de Tangalt. Ces derniers ajoutent que l'affirmation selon laquelle le livre (aussi bien d'expression arabe, française et amazighe) ne se vend pas revient avec récurrence. «Du coup l'on déduirait: le livre amazigh se vend encore moins», écrit-on avant de rappeler que selon une enquête menée par le professeur Mohand Akli Salhi, le livre d'expression amazighe n'est pas moins loti et que bien au contraire il se porte plutôt bien eu égard à son «âge». Les conclusions de l'enquête menée par le professeur Salhi sont confortées par les appréciations positives. Elles sont aussi confortées par le gérant des Éditions Imtidad qui affirme avoir réédité une oeuvre d'expression amazighe à plus de deux fois, apprend-on.
Les concepteurs de la revue Tangalt soulignent que, si dans un passé récent, certains éditeurs se montraient hermétiques et impénétrables à l'idée d'éditer des auteurs d'expression amazighe, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, ils leur ouvrent leurs maisons d'édition. Quelques-uns se sont carrément spécialisés dans l'édition du livre amazigh. Ce qui suggère que le livre amazigh se vend. Donc, preuve en est, en, que la littérature amazighophone est sur la bonne voie, confirme l'éditorialiste de la revue Tangalt. Pour ce dernier, la bonne santé de la littérature amazighe est entretenue par le relatif retour d'écho assuré par ce qui subsiste de la presse écrite, par «Radio Tizi Ouzou» (Ayen uran medden ay nnigh, émission animée par le docteur Hacene Halouane), par Brtv (Uran s tmazight, émission animée par Tacfarinas Naït Chabane). «La visibilité de cette même littérature est aussi assurée par les réseaux sociaux dont des pages Facebook carrément consacrées aux fiches de lectures et autres critiques littéraires», est-il rappeler.
Avant de revenir sur les salons de livres qui prolifèrent çà et là (Salon du livre amazigh de Ouacifs, Salon de Boudjima, celui de Aïn Lhemma, de Boghni, de Bouzguène, de Chemini...) et les cafés littéraires. Ces rendez-vous culturels restent d'un apport considérable pour une meilleure visibilité d'une littérature en chantier, note la revue Tangalt en rappelant tous les prix littéraires qui retiennent le roman amazigh sur la liste des postulants à la consécration. «Chose évidemment qui encourage nombre d'auteurs en herbe à écrire», souligne-t-on. Les Dlca (Départements de Langue et Culture Amazighes) ont le mérite de former des littérateurs dont quelques-uns ont, au grand bonheur de la bibliographie amazighe, versé dans la création littéraire, est-il encore précisé tout en mettant en avant l'éclosion de la plume féminine qui a tout particulièrement émergé ces derniers temps.
Toute cette effervescence augure, sans aucun doute, d'un meilleur avenir. Meilleur avenir si, bien évidemment, une visibilité critique lui est consacrée. Il est donc grand temps de cesser de comptabiliser le nombre de livres parus et de s'occuper de leur qualité (le style, la thématique...). Et c'est en ce sens que Tangalt prétend apporter sa pierre à l'édifice littéraire.

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