Le pétrole finit la semaine à plus de 75 dollars
L’or noir vire au vert
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, a clôturé sur une hausse de 94 cents à 75,17 dollars.
Les prix du pétrole se donnent un bol d'air. Ils ont gagné un peu plus de 4 dollars par rapport à la semaine dernière qui s'était achevée
le 15 novembre.
L'or noir retrouve du punch après avoir pataugé ces dernières semaines, n'arrivant pas à franchir les 75 dollars depuis durant le mois en cours. C'est désormais fait depuis vendredi dernier.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a progressé de 1,27% à 75,17 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour échéance le même mois a bondi de 1,63% à 71,24 dollars.
Quelles sont les raisons de cette embellie? Les cours du pétrole ont pris de la vitesse ce jour-là après un moment d'hésitation en début de journée, note-t-on.
Les spécialistes expliquent. «Les prix du pétrole brut sont repartis à la hausse en raison de la nervosité entre la Russie et l'OTAN», a relevé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Le Kremlin s'est dit, vendredi, certain que les États-Unis ont «compris» le message de Vladimir Poutine dans son allocution de la veille, lors de laquelle il a revendiqué le tir contre l'Ukraine d'un nouveau missile conçu pour porter une ogive nucléaire. Ce tir, inédit, a fait suite à deux frappes réalisées ces derniers jours par l'Ukraine en territoire russe à l'aide de missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, des armes d'une portée de 300 km environ.
Vladimir Poutine a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un «caractère mondial» et menacé de frapper les pays fournissant des armes à Kiev. «Le marché tient compte d'une probabilité accrue de perturbation de l'approvisionnement», a noté Lipow, selon qui la prime géopolitique a bien «regagné le marché». Cette marche en avant a commencé dès le début de la semaine. Pour d'autres causes cependant.
Les cours du pétrole ont terminé leur première séance hebdomadaire, lundi, en forte hausse, aiguillonnés par un arrêt du principal champ norvégien et par des craintes d'élargissement du conflit entre la Russie et l'Ukraine. Le baril de Brent de la mer du Nord est monté de 3,18%, pour clôturer à 73,30 dollars. Celui du West Texas Intermediate avec échéance en décembre a, lui, grimpé de 3,19%, à 69,16 dollars. «C'est une combinaison» de facteurs qui a permis à l'or noir de se raffermir si nettement, a fait remarquer Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Le marché a d'abord été stimulé par la décision du président américain Joe Biden d'autoriser l'utilisation, pour des frappes ukrainiennes en territoire russe, de missiles à longue portée fournis par les États-Unis. En réaction, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a prévenu que l'utilisation de ces missiles pour viser le territoire russe «signifierait la participation directe des États-Unis et constituerait un changement radical dans l'essence et la nature même du conflit». «Cela inquiète parce que la Russie avait prévenu que cela pourrait entraîner un élargissement du conflit, ce qu'on peut interpréter par la possible attaque de cibles liées à l'OTAN en Europe», souligne Andy Lipow.
Le lendemain, c'est plutôt l'accalmie. Les cours du pétrole ont terminé à un niveau proche de l'équilibre, poussés par l'aggravation des tensions entre l'Ukraine et la Russie, mais freinés par l'engagement de l'Iran d'arrêter l'expansion de son stock d'uranium hautement enrichi. Le Brent a grappillé 0,01% pour clôturer à 73,31 dollars.
Le WTI a progressé de 0,33% à 69,39 dollars. Mercredi, les prix du pétrole feront une petite marche arrière, lestés par la hausse surprise des stocks aux États-Unis, l'attention des investisseurs étant de nouveau portée sur les dynamiques d'offre et de demande après l'aggravation des tensions entre l'Ukraine et la Russie. Le Brent lâchera 0,68% à 72,81 dollars. Le WTI reculera de 0,75% à 68,87 dollars.
Les cours reprendront leur remontée jeudi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé en hausse de 1,95% à 74,23 dollars. Son équivalent américain de même échéance a, lui, gagné 1,96% à 70,10 dollars. De bon augure pour la suite.