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Face aux mutations mondiales des usines de voitures

La grande question des seuils de rentabilité

L’industrie automobile doit s’inscrire dans le cadre d’une véritable planification stratégique, politique où cette filière connaît une profonde restructuration au niveau mondial.

Je constate depuis quelque temps beaucoup de discours et de fausses analyses sur à la fois les importations de voitures d'occasion de moins de trois ans dont il faudra attendre les modalités de la loi de finances 2023, pour une appréciation objective notamment l' importation au cours officiel du dinar ou au cours sur le marché parallèle, qui risque de flamber et quel sera par catégories les taxes à la douane, ainsi que sur l'éventualité d'installation d'usines de voitures en Algérie par des groupes étrangers. Pour ne pas renouveler les erreurs du passé comment ne pas rappeler les scandales financiers où ces usines de montage sans véritable intégration servaient de transferts illicites de devises et que les lettres d'intention annoncées n'étaient pas des contrats définitifs, mais seulement des promesses sans aucun engagement. La population algérienne a assisté à de nombreuses promesses de ministres, sans concrétisation depuis des années où les prix des voitures d'occasion ont plus que doublé avec une pénurie de pièces détachées dont le prix a plus que triplé. Il y aurait entre 2020/2021, plus de 1,4 milliard de véhicules à moteur et à quatre roues ou plus, en circulation dans le monde et selon les estimations du cabinet Inovev, il se serait vendu environ 78,837 millions de voitures dans le monde en 2021. Qu'en est-il de la production auto mondiale pour 2020? La Chine s'est classée premier pays producteur d'automobiles au monde avec plus de 25 millions d'unités produites de janvier à décembre 2020. Les États-Unis et le Japon sont les deux suivants, avec respectivement 19 et 16,7%. L'Union européenne dans son ensemble a réalisé 18% de la production mondiale en 2020, contre 20% en 2019. L'Allemagne se plaçant quatrième du classement des plus gros producteurs au monde, la France se classant 12e du classement et la Grande-Bretagne à la 16e place. La Corée du Sud se retrouve au cinquième plus grand constructeur d'automobiles au monde l'an dernier, cinq ans après cédé la place à l'Inde. Voici quelques indications pour l'année 2021 des ventes de voitures au niveau mondial. La marque Audi s'est rapprochée des volumes de l'année précédente en réalisant 1 680 512 livraisons dans le monde. BMW a terminé 2021 sur le nombre de 2,21 millions de modèles livrés à travers le monde. Citroën a produit en 2021 796 868 véhicules neufs En 2021, le groupe Renault a commercialisé 2 696 401 véhicules neufs dans le monde en 2021 (VP + VUL), dont 1 428 426 unités en Europe. La Renault Clio 5 a été le modèle le plus vendu l'an passé, avec un total de 245 103 unités comptabilisées (dont 199 878 en Europe). La Dacia Sandero de troisième génération, qui s'est écoulée à 199 347 unités, principalement sur le continent européen, arrive en deuxième position. Il s'est également commercialisé 27 081 Dacia Sandero 2 dans le monde, ainsi que 71 255 unités de la Sandero 2 badgée du logo Renault (toutes vendues en dehors de l'Europe). Ferrari, la marque a livré 11 155 voitures en 2021. Hyundai, selon ses résultats commerciaux, a immatriculé 3 890 726 voitures dans le monde en 2021, contre 3 744 737 en 2020.
Les volumes déterminent la rentabilité
Les ventes mondiales de Kia ont augmenté de 6,5% pour atteindre 2,78 millions d'unités vendues ayant prévu de vendre plus de 3,15 millions de modèles dans le monde en 2022. Mercedes-Benz a comptabilisé 2 093 476 voitures vendues en 2021, affichant un repli de 5% comparé à 2020. Au cours de l'année 2021, le constructeur japonais Nissan a écoulé 4 065 014 modèles dans le monde. Seat a vendu 470 500 en augmentation de 10,3% par rapport à 2020, les ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables de Seat ayant quadruplé en un an (de 14 700 à 60 600 voitures). Les ventes de Cupra ont triplé pour atteindre un volume de 79 300 véhicules, contre 27 400 en 2020. La firme tchèque Skoda du groupe Volkswagen a livré 878 200 véhicules dans le monde en 2021. Tesla a vendu 936 172 unités, soit une hausse de 87% comparé à 2020. Le constructeur de voitures 100% électriques a annoncé sa volonté d'augmenter de 50% chaque année ses livraisons de voitures, Toyota et Lexus. Le constructeur japonais a immatriculé 10 495 548 véhicules dans le monde de janvier à décembre 2021. Les ventes totales de véhicules aux États-Unis devraient s'élever à 14,9 millions en 2021, en hausse d'environ 2,5% par rapport à 2020, General Motors le premier constructeur ayant vendu 2,2 millions d'unités. En Chine, on enregistre une hausse de 3,8% en glissement annuel, à 26,28 millions d'unités, selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles (Caam), les ventes de véhicules légers devant atteindre 27,5 millions d'unités en 2022. Pour la Russie qui a importé près de 200 000 voitures en 2021, Lada entreprise russe demeure la première marque locale avec 251 660 immatriculations cumulées en 2021, un volume en progression de 31%. Cette industrie est en pleine évolution étant devenue capitalistique, les tours à programmation numérique éliminant les emplois intermédiaires où le nombre d'emplois directs et indirects créés devient marginal. Dans cette conjoncture, nous assistons à des restructurations importantes de cette filière avec une concurrence vivace et des ententes entre grands groupes pour contrôler des espaces régionaux, pour atteindre le seuil de rentabilité, il faut au minimum une production entre 250 000 et 300 000 unités par an, avec les actuelles restructurations s'orientant de 400 000-500.000 unités /an pour les voitures individuelles et plus de 150.000 -200.000 par an pour les camions/bus. De plus, sur chacune des marques, la fabrication est localisée sur certains pays. Ainsi, en Europe, les principaux fabricants sont l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Italie, appartenant tous à l'Union européenne.
En Amérique du Nord, la production se concentre majoritairement sur les Etats-Unis, et en Asie. Elle se trouve au Japon et en Corée du Sud. Pour les exportations mondiales d'automobiles, la concentration est encore plus élevée, puisqu'elle est limitée principalement à deux zones: l'Europe et l'Asie. Et que dans un futur proche avec la perte de compétitivité de certains pays au profit de certains pays émergents (Russie, Inde, Chine, Brésil), nous devrions assister à la réorganisation de la production mondiale de véhicules et de toute évidence, les usines qui se maintiendront sur chaque pays seront les plus compétitives, les priorités des dirigeants étant donc: technologie, innovation (robotisation) approche collaborative, meilleures stratégies de succès et environnement.
L'on devra répondre à six questions reposant sur des études de marché sérieuses, afin d'éviter le gaspillage des ressources financières:
Usines compétitives
Premièrement, avec le retour de l'inflation qui sera de longue durée par rapport au pouvoir d'achat réel, (alimentaires, habillement notamment plus les frais de loyer et téléphone) et avec le nivellement par le bas des couches moyennes, principaux clients que restera-t-il pour acheter une voiture?
Deuxièmement, comment ne pas renouveler les erreurs du passé avec les risques de surfacturation et de transfert indirect de devises, le marché local a -t-il les capacités d'absorption et ces opérateurs, seront-ils capables d'exporter pour couvrir la partie sortie de devises et donc quelle sera la balance devises des unités projetées?
Troisièmement, la comptabilité analytique distingue les coûts fixes des coûts variables quel est donc le seuil de rentabilité pour avoir un coût compétitif par rapport aux normes internationales et aux nouvelles mutations de cette filière?
Quatrièmement, quelle est la situation de la sous-traitance en Algérie pour réaliser un taux d'intégration acceptable qui puisse réduire les coûts où la part du secteur industriel représente moins de 6% du PIB en 2021 dont plus de 95% des micro unités familiales ou Sarl peu innovantes et comment dès lors ces micro-unités souvent orientées vers le marché intérieur, réaliseront le taux d'intégration prévu de 40/50% au bout d'environ trois à cinq années? Cinquièmement, selon une vision cohérente de la politique industrielle, ne faut-il pas commencer par sélectionner deux au maximum trois constructeurs avec un partenariat étranger gagnant/gagnant maîtrisant les circuits internationaux avec un cahier des charges précis leur donnant des avantages fiscaux et financiers en fonction de leur capacité, devant leur fixer un seuil de production afin d'éviter que durant cette période certains opérateurs soient tentés dans une logique de rente, d'accroître là, la facture d'importation en devises des composants. Sixièmement, selon une étude de Transport et Environnement (T&E) publiée en 2020 le marché du véhicule électrique en Europe devrait progresser jusqu'à atteindre la moitié de la production automobile totale à l'horizon 2030. Aussi, ces voitures fonctionnent-elles à l'essence, au diesel, au GPLc, au Bupro, hybride ou au solaire, renvoyant d'ailleurs, à la politique des subventions généralisées dans les carburants qui faussent l'allocation optimale des ressources. Les nanotechnologies (la recherche dans l'infiniment petit) pouvant révolutionner le stockage de l'énergie, l'avenir appartenant au moteur alimenté par de l'hydrogène gazeux.
En conclusion, l'industrie automobile doit s'inscrire dans le cadre d'une véritable planification stratégique politique où cette filière connaît une profonde restructuration au niveau mondial, où les exportations dominantes entre 2025/ 2030 seront les voitures hybrides et électriques, et au-delà de 2030 fonctionnant à l'hydrogène, où les nouvelles technologies influent sur les chaînes de production qui créent de moins en moins d'emplois (robotisation pour abaisser les couts). L'on devra éviter de perpétuer un modèle périmé des années 1970/2000, largement déconnectées des réalités mondiales. Je ne rappellerai jamais assez que le moteur de tout processus de développement réside dans la recherche-développement, que le capital argent n'est qu'un moyen et que sans bonne gouvernance centrale et locale, l'intégration de l'économie de la connaissance, aucune politique économique n'a d'avenir. C'est l'entreprise sans aucune distinction, entreprises publiques, privées nationales et internationales dans le cadre des valeurs internationales, épaulée par le savoir permettant l'innovation permanente, qui crée la richesse.

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