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Souhil Meddah, expert financier, à L'Expression

«Un endettement extérieur est probable»

Au regard des derniers développements de la scène politique et économique du pays, notamment la nomination de l'ex-ministre des Finances Aïmene Benabderrahmane au poste de Premier ministre, l'expert financier, Souhil Meddah, revient dans cet entretien, sur la situation économique du pays, et les axes d'intervention de l'Etat pour une relance efficiente de l'économie nationale.

L'Expression: Comment se présente pour vous la nomination de Aïmene Benabderrahmane, au poste de Premier ministre?

Souhil Meddah: Il est clair que depuis le contre-choc pétrolier de 2014, les axes décisionnels devaient s'orienter impérativement sur toutes les questions relevant des pratiques et techniques économiques et financières, qu'elles soient d'ordre macro ou microéconomique.
Cette nomination intervient aussi dans un cadre conjoncturel qui nécessite des ajustements particuliers de façon directe et pragmatique, surtout vis-à-vis des instruments potentiellement mobilisables et sur la nature des modèles économiques probables sur le moyen et le long terme. À ce titre, il faut savoir que dans l'état actuel des choses, le futur développement économique et social doit passer par plusieurs modèles en fonction des données conjoncturelles de chaque phase et de mesurer l'action, d'ajustement et de correction que nécessite chaque phase de ce développement.
Il faut aussi faire valoir, les besoins décisionnels imminents auxquels doit faire face l'Exécutif, surtout sur le probable recours à l'endettement extérieur de façon limitée et ciblée, qui, de facto, va faire appel à des instruments de préparation et d'orientation très précis.
Egalement sur l'importance du rôle de l'Etat avec le retour forcé de la dépense publique même partiellement. Et enfin, sur la possibilité d'opérer des ajustements nouveaux sur la politique monétaire qui est du domaine de la Banque d'Algérie, mais qui implique de facto le rôle de l'Exécutif pour assurer les rythmes macroéconomiques de compétitivité, de coûts, d'inflation et de pouvoir d'achat.


Quels sont selon vous, les axes de l'économie nationale à redresser en premier, et quelles sont les urgences qui s'imposent au nouveau gouvernement?

Les axes de développement doivent être à la fois complémentaires, successifs et inclusifs entre eux. On peut déjà citer trois axes fondamentaux sur lesquels les pouvoirs publics doivent se pencher.
D'abord sur l'axe macroéconomique, qui, sur la base d'une situation qui est déjà caractérisée par le rétrécissement des valeurs, des revenus et des liquidités, doit basculer vers une réactivation de ses différents moteurs de croissance. Dans ce sens, il est nécessaire de s'orienter vers une relance par la demande publique. notamment sur la demande effective, c'est-à-dire en fonction de celles qui ne trouvent pas de moyens ni de ressources. Cette notion de la demande effective rentre dans la sphère potentielle qui d'une part, rassemble les agents économiques capables de consommer et d'autres qui ne disposent pas des mêmes moyens et d'autre part, par le fait que cette partie des agents peut jouer un rôle important de dynamisation des activités économiques potentiellement mobilisables. Pour faire face à ce besoin, l'intervention de l'Etat devient urgente, en activant une politique budgétaire plus vaste et plus poussée, couplée à une politique monétaire adaptée. En d'autres termes plus clairs, il est utile que l'Etat injecte des fonds pour financer quelques projets structurants de diverses tailles et que, la politique monétaire ajoute les quelques agrégats de valorisation de la monnaie pour garantir la compétitivité et les économies sur les réserves de change.
De plus, cette politique sera suivie de l'offre qui engage tous les opérateurs économiques et consistant à s'orienter vers des actions industrielles diversifiées, à la condition que l'administration publique facilite les moyens et les avantages.
Dans le même temps, l'axe macroéconomique doit aussi comprendre le financement extérieur, par la dette ou autres instruments financiers et non financiers. Le recours aux marchés de la dette est une option qui, économiquement doit être bien qualifiée selon le contexte et la problématique actuelle chez nous et des possibilités de mobilisations proposées par les marchés financiers internationaux
En deuxième lieu et sur le plan microéconomique, il s'agit de la nécessité de s'ouvrir vers des moyens de financement adaptés, des instruments actualisés et aussi, la diversification des formes de capitalisation des sociétés et des projets, comme le capital risque, le capital transmission ou le capital développement. Pour les opérateurs de la distribution, notamment ceux qui nécessitent leur inclusion dans la sphère formelle, il est important de miser sur une modification de la politique fiscale pour les consommateurs, surtout les salariés d'une part, en leur accordant de passer par la déclaration individuelle chaque année, sur la base de leurs revenus déduits de leurs charges. Les mêmes charges sont justifiées, ce qui pousse les demandeurs à ne traiter qu'avec les opérateurs qui déclarent et qui acceptent ces conditions.D'autre part, les opérateurs peuvent bénéficier d'un régime fiscal indexé sur leurs gains et profits, au lieu qu'il soit sur les flux.
Enfin, le troisième axe concerne le plan régulation et de l'accompagnement des pouvoirs publics pour le compte des différents agents, en tout ce qui concerne les attributions, la régulation et l'intervention de l'administration en général.

Quels sont les mécanismes et les outils qui permettent une réelle concrétisation des réformes programmées en matière de finances et de développement économique?

Les mécanismes de régulation sont endossables dans tous les volets de la sphère économique réelle. D'abord pour les accumulations de revenus, qui peuvent être générées sur le premier modèle de dépense publique, qui doivent faire l'objet d'une régulation indirecte et progressive, sur le plan du pouvoir d'achat par rapport à la compétitivité souhaitée et aussi de l'organisation de la consommation des individus et des groupes d'individus. Par exemple, agir sur les prix de consommation des différentes matières et ressources énergétiques pour éviter la dépense publique dans ce sens.
Un autre axe de régulation est important à suivre. Celui des contributions fiscales et parafiscales qui doit s'appuyer sur une forme de modernisation des moyens avec une consolidation des données pour garantir les contrôles, le suivi et la conformité des données et des valeurs.
Les conditions légales et la flexibilité du Code du travail pour les employeurs, avec un allègement des dispositions relatives aux cessations des relations de travail et de licenciement, mais avec l'obligation de respecter les couvertures sociales pour les employés selon leurs âges. SMIG doit être flottant et progressif en fonction de l'âge.
Les exportations en HH, ne seront que l'aboutissement d'un modèle de création des valeurs, avec leur recyclage dans des secteurs attractifs avec un ajustement monétaire pour assurer la compétitivité et un soutien de l'Etat pour garantir la base logistique et règlementaire nécessaires pour le bon fonctionnement de ce processus.

Y a-t-il vraiment un besoin à l'endettement extérieur ou au recours à la planche à billets?

Le besoin de financement se manifeste en contrepartie d'un investissement ou d'éléments qui composent ou soutiennent un investissement. La dette extérieure est un instrument régulier comme tous les autres instruments qui permet de mobiliser des ressources pour dégager des profits directs ou indirects sur le moyen et le long terme.
La seule garantie nécessaire pour l'équilibre des structures macroéconomiques, se distingue dans la balance des paiements, surtout entre arrivées des flux sur endettement et départ des flux sur remboursement de la dette et des rémunérations sur la dette.
À ce titre, la dette extérieure doit être ciblée et orientée vers des projets d'investissement structurants qui génèrent des devises pour son remboursement d'une part et d'autre part, les IDE et IPE doivent aussi avancer et donner plus de flux, même contre leur rémunération, à condition que les flux ne s'arrentent pas et qu'ils continuent d'alimenter la balance des paiements d'année en année

Quels sont les obstacles majeurs, susceptibles de compromettre le plan de redressement de l'économie nationale?

Il existe au moins trois types d'obstacles. D'abord, la décision économique qui est souvent logée dans le domaine politique et son appréciation qui consomme beaucoup de temps. Ensuite, la lourdeur administrative qui doit avancer dans son processus de modernisation, également pour l'administration fiscale qui manque de coordination avec les autres structures et plateformes des autres secteurs (manque de consolidation des données entre les services des différents départements ministériels).Et enfin, le populisme, qui est un obstacle à la fois moral et social, qui coûte beaucoup aux collectivités publiques.

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