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Baiser forcé et élection

Désigné le 22 août dernier par le roi d'Espagne, Felipe VI, pour tenter de former un gouvernement, Alberto Nunez Feijo, chef du Parti populaire (PP, droite), dispose d'un mois pour constituer une majorité et devenir Premier ministre. Selon la presse espagnole, le pari «est voué à l'échec». Le fait est que les indépendantistes basques et catalans détiennent les clés du succès, aussi bien pour Nunez que pour son rival. Le premier a le champ limité, par l'alliance avec l'extrême droite (Vox) aux exigences problématiques. Quant au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Sanchez, son deal avec la gauche radicale qui a payé le prix d'une errance politique pro marocaine ne garantit pas une liberté de manoeuvre sans la bénédiction des indépendantistes catalans et basques.
Au moment où l'Espagne se tourmente avec l'affaire du «baiser volé» qui agite la famille du football féminin, tout le monde oublie que le pays est sans gouvernement depuis un mois et demi, les législatives anticipées que Sanchez a convoquées précipitamment lui ayant permis de sauver les meubles, en apparence mais en apparence seulement. Le roi Felipe a voulu rompre avec l'incertitude en confiant à Feijo le soin de dénouer la crise, un choix justifié par le fait que le PP a obtenu le «plus grand nombre de sièges» (137 sur 350). Sanchez et le PSOE n'en comptant que 121, les chances semblent donc du côté de la coalition PP-Vox. Mais sur le terrain, l'un et l'autre camp sont confrontés aux mêmes obstacles pour parvenir à rassembler les pièces manquantes du puzzle, soit 176 sièges pour une majorité au Parlement. Nunez Feija dispose des 137 du PP, des 33 de Vox et de 2 des partis minoritaires de Navarre et des Canaries. Il lui faut donc séduire le parti indépendantiste basque PNV avec ses 5 élus pour avoir les 177 sièges nécessaires. Une utopie puisque Vox balaie fermement les aspirations basques et catalanes. Si Feijo y parvient comme par miracle, l'alliance sera des plus fragiles car elle implique pour Vox d'avaler la couleuvre, bon gré mal gré. Le sort n'est pas plus enviable pour Pedro Sanchez qui a des statistiques aussi défavorables. Aux 121 voix du PP et aux 31 de la gauche Sumar, peuvent s'ajouter 11 autres de mini partis basques et 1 du parti galicien, soit un total de 164. Il doit donc rallier les 14 voix des deux indépendantistes catalans, notamment Junts per Catalunya de Carles Puigdemont, réfugié en Belgique et poursuivi par la justice espagnole. Or, celui-ci exige un référendum d'indépendance et une amnistie générale, conditions barrées par les enjeux juridiques et politiques. Toutes ces lignes rouges montrent que l'Espagne est loin de sortir du tunnel et que, depuis 2015, il lui faut, sans cesse, répéter les élections.

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