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Caméras gâchées

Le mois de Ramadhan, de cette année, n'a pas dérogé à la banalité affligeante qui règne, depuis plus d'une décennie, sur la production télévisuelle dont on se demande si elle va finir par atteindre, un jour, le fin fond. Les efforts des scénaristes, comme des réalisateurs, ont beau prétendre à la palme artistique, ils ne parviennent toujours pas à transcender le niveau élémentaire d'une trame imbibée de violence verbale et physique ainsi que d'un douteux parfum de misogynie, à fleur de peau. Le sommet a été atteint, cette fois, par les artisans de la caméra cachée dans laquelle une femme est à vendre. Relent atavique ou simple dérive d'un esprit tourmenté par des ancêtres qui redoublent de férocité? Allez savoir.
Dans la Libye voisine, engluée dans les affres d'une guerre civile où tous les coups sont permis, un gamin, un Gavroche de Tripoli, armé de son seul téléphone portable, a offert, à ses concitoyens, un rare moment de détente paisible, agrémenté d'un sourire qui a déridé la Toile et redonné un brin d'espérance. Sans cris, ni agressivité d'aucune sorte, il aura, malgré lui, montré la voie à nos artistes besogneux qui, chaque Ramadhan que Dieu fait, abreuvent la population confinée de prétendus gags dont l'effet prête davantage à pleurer qu'à rire.
Bien sûr, les chercheurs patentés trouveront, toujours, mille et une explications à cette lamentable indigence culturelle. La décennie noire, l'absence d'une vie intellectuelle brillante, le cinéma et le théâtre enterrés, depuis des lustres, sont autant d'arguments qui expliquent, sinon justifient, le règne de la médiocrité et de la science de la brosse qui, seules, permettent de parvenir à une certaine notoriété. C'est valable pour la petite lucarne et c'est, aussi, valable pour bien d'autres créneaux de la «création artistique». D'aucuns diront, et ce n'est pas déraisonnable, que la «bédouinisation» de nos villes et ses conséquences, telles que la perte des valeurs citadines ou la destruction des normes sociétales, constitue, peut-être, l'une des causes de la régression «féconde», en terme de violence morbide et de stigmates, caractéristiques d'une citoyenneté instable. Dès lors, l'impact de l'image ne contribuera pas, avant longtemps, aux métamorphoses espérées et ce ne seront pas les rares hirondelles, surgies, parfois, dans un horizon fortement pollué, qui seront le gage du printemps, patiemment attendu.

De Quoi j'me Mêle

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