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Des vérités qu’on doit se dire

Avec la promulgation du nouveau Code des investissements, l'économie algérienne a-t-elle définitivement quitté le tunnel dans lequel elle s'est engouffrée depuis des années? La situation économique commencera-t-elle à se rétablir et les indicateurs iront-ils vers la performance? Gardons-nous de cet optimisme beat qui nous a toujours joué de mauvais tours. C'est une erreur fatale de croire qu'avec l'adoption par le Conseil des ministres, avant- hier, de ce nouveau Code serait synonyme d'un retour massif des investisseurs étrangers. Les règles économiques sont à la fois claires et strictes à ce propos: elles stipulent que l'attrait de l'investissement à forte valeur ajoutée n'est jamais le résultat d'un Code des investissements aussi séduisant soit-il. L'arrivée des IDE est plutôt le fruit d'une volonté politique assumée, d'une stabilité du cadre juridique et de réformes profondes qui rassurent et donnent de la visibilité aux opérateurs aussi bien nationaux qu'étrangers. À quoi servirait en effet, un bon Code des investissements quand toutes les volontés, même les plus téméraires finissent par se biser contre le glacis bureaucratique? À quoi sert un bon Code des investissements quand près de 60% de la masse monétaire en circulation échappent au circuit bancaire? Le terrorisme bureaucratique et l'omniprésence de la sphère informelle freinent très sérieusement la mise en oeuvre d'affaires dans notre pays. Combien de ressources financières avons- nous gaspillé rien que depuis ces 20 dernières années? Les résultats ont été catastrophiques. On n'a fait que renforcer la dynamique rentière. Ainsi, la règle très controversée des 49/51% instaurée en 2009, désormais assouplie, n'a pas permis de freiner les importations, ni de réaliser le transfert technologique et managérial. Elle a, au contraire, favorisé ce que les économistes appellent «les délits d'initiés des oligarques». Plus qu'un nouveau Code des investissements, l'Algérie a surtout besoin d'une stratégie de sortie de crise. Une stratégie qui redonne son vrai rôle de régulateur à l'État. Un rôle de chef d'orchestre pour concilier les coûts privés et les coûts sociaux.
Outre cette «révolution» dans les textes et les mentalités, l'État doit impérativement desserrer l'étau sur les cadres dirigeants. Il est appelé à résoudre la question pendante de la dépénalisation de l'acte de gestion. Il faut se le dire, l'incarcération de plusieurs ex-hauts responsables politiques et hommes d'affaires ont plombé la décision économique.
Ignorer ces vérités, c'est se frapper de sa propre main. Et quand c'est de sa propre main que l'on se frappe, il est quasiment impossible de se rater même en fermant les yeux. 

De Quoi j'me Mêle

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