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Israël et le culte des extrêmes

Entre faits et méfaits, les dirigeants israéliens ont toujours eu le flair du paradoxe. Slalomant entre les pièges d'un contexte électoral insoluble, les partis en quête d'un Graal israélite s'échinent, depuis deux ans, à trouver une improbable majorité pour former un gouvernement sans Benjamin Netanyahu. Ce dernier a tenté toutes sortes de voltiges afin de demeurer au pouvoir. Accusé d' «appels à la violence» et s'estimant la cible d'une campagne «encore plus grave», contre lui et ses proches, il a qualifié de «gouvernement de gauche dangereux» la coalition formée par le centriste Yaiir Lapid, avec deux partis de gauche, deux du centre, trois de droite (dont Yamina, droite radicale nationaliste) et la formation arabe islamiste Raam. Mais l'usure est là qui va le propulser devant la justice pour corruption. Douze ans à la barre, des centaines de colonies de peuplement juif implantées dans les territoires palestiniens illégalement occupés, une alliance sacrée avec tous les lobbysmes sionistes aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi en Amérique latine, «Bibi» affiche un bilan qui ferait pâlir de jalousie le sinistre Ariel Sharon.
Mais cela n'a pas suffi. Une énième législative, la 4ème en deux ans, voit la coalition la plus hétéroclite jamais réalisée sonner la défaite du Premier ministre sortant. Benjamin va-t-il pencher à gauche, lui dont toute la politique a consisté à jouer avec l'extrême droite? Si tel est le cas, ce sera trop tard car les dés sont jetés et les rabbins outrés. Son adversaire, Yaiir Lapid, a, comme son nom l'indique, lapidé les ambitions de celui qui est le fossoyeur de tous les accords conclus avec les Palestiniens et dont l'ultime essai fut de partir à l'assaut de l'esplanade des Mosquées et d'Al Aqsa, fort des décisions honteuses de Trump et de sa bande, plus sionistes que Netanyahu lui-même. La nouvelle majorité brille par le fait qu'elle a réussi à rassembler tous ceux que Netanyahu n'a pu abuser. Et cela va des radicaux de Yamina aux Frères musulmans du parti Raam, conduit par Mansour Abbas, preuve que tous n'avaient plus qu'une idée en tête: s'allier avec le diable, s'il le faut, pour se débarrasser de l'indéboulonnable «Bibi». Ainsi, l'équation des extrêmes, quelle que soit la religion dont ils se réclament, est-elle désormais posée. L'aventure sera périlleuse car c'est au très conservateur Naftalie Benett qu'est promis le poste en alternance de Premier ministre, pour deux ans. Prudents, les coalisés ont choisi de privilégier les enjeux économiques, dans un contexte de crise sanitaire mondiale. Mais la «question palestinienne» sera, tôt ou tard, leur véritable défi, avec ou sans les islamistes au gouvernement. 

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