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Jeu et enjeux arabes

Après le brillant intermède du 31e Sommet d'Alger, la Ligue arabe se retrouve de nouveau entre les déboires et les déceptions, alors que la conjoncture internationale comporte de graves menaces pour la plupart de ses pays membres. Créée le 22 mars 1945 par le Pacte du Caire, elle a pour mission première de promouvoir la coopération interarabe multiforme, de décider d'une politique quelconque par consensus et, surtout, d'oeuvrer constamment à sauvegarder l'unité des rangs ainsi qu'à la défense de la cause sacrée palestinienne. Ces objectifs ont été fortement revivifiés par l'Algérie qui, en novembre 2022, a accueilli le sommet pour y prodiguer la transparence et la concertation dans les démarches et pour y mettre l'accent sur l'impérieuse nécessité de défendre, en priorité, les intérêts majeurs des peuples arabes dans une situation internationale critique. Il semble que la réforme de l'institution pour laquelle la diplomatie algérienne est puissamment engagée revêt aujourd'hui une urgence cruciale. Les visées et les ambitions chaotiques d'un dirigeant quel qu'il soit ne peuvent justifier certaines dérives qui mettent à mal le travail accompli par l'Algérie et replonge la Ligue dans ses crises endémiques qui affectent son fonctionnement et son efficience, au moment où les peuples attendent une véritable refondation.
En soulignant l'importance du renforcement des rangs, avec le retour de la Syrie comme acte primordial, condition essentielle d'une protection de «la sécurité arabe dans son concept global et dans toutes ses dimensions politique et économique», le Sommet d'Alger avait permis une grande avancée comme en témoigne la présence de Damas à Djeddah et d'autres louables intentions mais voilà que l'instance panarabe non seulement n'avance plus mais recule. Plutôt que de prendre à bras le corps les graves défis auxquels sont confrontés les peuples palestinien, syrien, yéménite, soudanais et libyen, notamment on s'attarde à monnayer une chimérique médiation dans un conflit aux méandres complexes et supranationaux. Les vraies priorités de la Ligue arabe concernent le droit imprescriptible du peuple palestinien à un État avec El Qods-Est pour capitale, la reconstruction d'une Syrie martyrisée au profit de l'entité sioniste, récompensée par une normalisation honteuse consentie ici et là, la paix dont ont cruellement besoin le Yémen, la Libye et le Soudan, le soutien à un Liban et un Irak fragiles. Quand on feint d'ignorer ces exigences premières d'une Ligue arabe convertie en outil de promotion personnelle, on contribue, bon gré mal gré, à la régression d'une instance qui peine à s'affirmer, dans un contexte régional toujours miné. 

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