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Jeux de rôles

Les vives réactions de l’Algérie sur le choix de Laäyoune, ville sahraouie que Rabat tente de consacrer comme un espace marocain pour étayer son occupation illégale du Sahara occidental dont la décolonisation est programmée par l’ONU et par l’Union africaine, ont eu un effet quant aux festivités de la commémoration de la Confédération africaine de football (CAF). Mais la question du tournoi de futsal CAN 2020 reste pendante, à deux jours à peine du tournoi, boycotté par l’Algérie et l’Afrique du Sud. Apparemment, notre pays paie encore les frais d’une politique indigente au sein de la CAF qui, faut-il le rappeler, relève davantage de la FIFA que de l’UA. Depuis des années, nos représentants, au sein de cette structure, ont été incapables de se forger une place conséquente, tant à l’ère camerounaise de Hayatou qu’à celle, récente, du malgache Ahmad Ahmad. Lors du symposium de Rabat, fin 2018, le Maroc a su exploiter les liens étroits entre l’égyptien Abou Ridha et Fouzi Lekjaâ, devenu, très vite, le moteur incontournable d’une CAF sous influence monarchique. Avec le soutien total du roi, Lekjaâ a réussi un redressement spectaculaire de la fédération marocaine, profitant d’une diplomatie tractée par le Makhzen, pour investir, économiquement, culturellement et politiquement, la scène continentale au seul profit de la thèse marocaine sur le Sahara occidental. Pour ce faire, Rabat aura été beaucoup aidé par l’étrange panne de stratégie que l’Algérie a vécue, durant le 4ème mandat de Bouteflika. Désormais, la preuve est faite que Lekjaâ, instrument footballistique de Mohammed VI, a réussi son pari, grâce au lobbying, mené tambour battant par les ministères marocains des Affaires étrangères et de la jeunesse et des Sports, auprès des pays africains sensibles aux largesses et autres dividendes. En moins de deux ans, une trentaine de « partenariats » ont été conclus comme autant d’échanges de bons procédés, ouvrant une voie royale à Lekjaâ au sein du comité exécutif de la CAF, tremplin obligé pour l’accession à celui de la FIFA ! N’épiloguons pas sur les causes funestes de cette déconfiture de la FAF en 2017 et 2018, puisqu’elle est due, pour l’essentiel, à des carences politico-diplomatiques qui ont laissé le champ libre au roi du Maroc. Sous la direction de Zetchi, et grâce au travail exemplaire de Belmadi, la FAF a mis un peu de baume au cœur des Algériens, mais le temps est venu, pour notre diplomatie, de comprendre que la dimension culturelle et sportive est tout aussi importante que la dimension politique et économique, si l’on veut que l’Algérie demeure la puissance continentale que le Maroc devra redouter, encore et toujours.

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