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L’Algérie enterre son héros

Recueillement. Au troisième jour de son décès, les Algériens réalisent difficilement que l’homme qui les a sauvés du chaos n’est plus de ce monde. Jeudi dernier, le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, était tout souriant à la cérémonie de prestation de serment du président Abdelmadjid Tebboune. Aucun signe extérieur d’une quelconque altération de sa santé n’était visible. Il avait la mine de tous les jours. La même que celle qu’on lui connaissait lorsqu’il sillonnait les régions militaires du pays pour des inspections qui avaient pour but de maintenir le niveau de vigilance extrême des troupes. Gaïd Salah en profitait pour faire des discours dans les casernes, mais qui étaient suivis par l’ensemble du peuple algérien. C’était sa méthode pour accompagner les institutions du pays dans la voie du changement. Ses discours rassuraient les magistrats dans leur quête d’indépendance. Ils rassuraient aussi ceux qui étaient chargés de mener à bien l’élection présidentielle qui avait été reportée par deux fois. Ces discours étaient attendus par l’ensemble des Algériens. Gaïd Salah le savait. Il savait que le peuple avait besoin d’être rassuré. C’est pourquoi il lui est arrivé de faire trois discours en une semaine. Depuis que le peuple est sorti dans la rue le 22 février dernier, le général de corps d’armée, Gaïd Salah, ne s’est pas arrêté un seul instant. Il « avalait » des milliers de kilomètres pour rejoindre des régions militaires et présider des exercices souvent à balles réelles. Il passait plusieurs jours dans une même région militaire. Quand il avait fait le tour, il en refaisait un autre. Bref, il s’est dépensé sans compter. On sentait son engagement. Son patriotisme. Celui du moudjahid qui avait «enterré ses frères tombés au combat» durant la guerre de Libération nationale. On devinait qu’il pensait, dans ses tournées, au serment qu’il avait fait aux chouhada. D’ailleurs, sous son autorité, toutes les casernes portent le nom d’un chahid et son portrait sur le fronton. Ses visites étaient ponctuées par un recueillement à la mémoire des martyrs suivi du salut militaire. Depuis 10 longs mois il avait tous les sens en éveil. Sur le front interne pour garantir la sécurité d’un peuple en ébullition et sur le front extérieur pour protéger l’intégrité du territoire. Un double défi épuisant qu’il a finalement gagné avant… le repos éternel. C’est ce héros, Ahmed Gaïd Salah, que l’Algérie enterre aujourd’hui !

De Quoi j'me Mêle

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