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L’Iran irradie le Golfe

Voilà plusieurs mois que les négociations de Vienne sur le nucléaire iranien, où les Américains discutent à distance avec Téhéran, après avoir dénoncé l'accord de 2015, sous la botte de l'ancien président Donald Trump, sont proclamées concluantes ou sur le point de l'être, dans les semaines et même les jours qui viennent. Tantôt les discours des capitales occidentales dénoncent une intran-
sigeance iranienne «insupportable», tantôt ils louent une soudaine et inespérée souplesse qui ouvre des perspectives alléchantes. Bref, beaucoup ont du mal à suivre et nombreux sont ceux qui avouent une insupportable migraine face à un tel feuilleton, capable d'un nouveau rebondissement.
Depuis 2017 et l'arrivée des conseillers ultra- sionistes de Trump, notamment son propre gendre qui fut, avec trois autres acolytes, l'artisan des «accords d'Abraham», l'Iran ploie sous le joug d'une somme de sanctions qui devaient, selon les Etats-Unis, broyer son économie et précipiter la chute du régime des Ayatollahs. Peine perdue, même si les sanctions ont lourdement pesé sur les entreprises, des personnes visées nommément et dont les avoirs à l'étranger sont gelés, des secteurs d'activité entiers empêchés d'échanger avec le reste du monde et l'exportation de pétrole divisée par deux, depuis 2012. Conséquence de ces sanctions, le PIB de l'Iran a régressé de 25%, la monnaie (le rial), s'est effondrée et le pays subit une inflation galopante. Mais l'Iran ploie et ne rompt pas. Avec ses plus de 80 millions de citoyens, sur un territoire de 1,7 million de km2, il reste un poids lourd du Moyen-Oient, incontournable dans l'échiquier politique instable de la région. Au Liban, il soutient le Hezbollah, en Syrie, le pouvoir de Bachar al-Assad, en Irak, le Hachd al-Chaâbi et d'autres factions chiites, aussi puissantes. Bref, il est, et demeure, un pilier des enjeux régionaux que l'alliance internationale, conduite par les Etats-Unis, est forcée de prendre en considération. D'où la grave erreur de l'administration Trump qui a cru mettre à genoux un Iran millénaire, en lui imposant un chantage tributaire des calculs de l'allié israélien. Comme en 2014, avec Barack Obama, les Occidentaux découvrent, aujourd'hui, qu'ils ont plus qu'intérêt à conclure, rapidement, un nouveau deal, semblable au précédent, même si Téhéran a su, entre-temps, mettre à profit les années Trump pour conforter ses 20.000 centrifugeuses, enrichir l'uranium au-delà des 20% préétablis et promouvoir ses deux centrales nucléaires, à Natanz et Arak. En voulant contenter le partenaire israélien et s'attacher les monarchies du Golfe, Trump et ses limiers ont rendu un grand service au pays de Xerxès.

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