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L’urgence malienne

Le double assaut terroriste qui a ensanglanté le Mali, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, montre à quel point la situation sécuritaire demeure préoccupante. On sait que dans les régions de Ménaka et de Gao, les tensions ont encore augmenté ces derniers mois, avec le bras de fer qui oppose l'État islamique du grand Sahara (EIGS) lié à Daesh et le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), proche d'Al Qaïda. L'un et l'autre cherchent à imposer leur diktat sur les voies d'approvisionnement et élargir leur zone d'influence. De cette rivalité, on compte près de 400 000 personnes qui ont dû quitter leur foyer, principalement dans les deux régions précitées mais aussi à Kidal et Tombouctou. Les deux mouvances terroristes instrumentalisent cet exode pour intensifier leur mainmise sur une large partie du territoire malien mais aussi du Burkina Faso voisin, lui aussi tributaire du fléau. Depuis janvier dernier, il y a eu une douzaine d'attaques meurtrières dont la moitié uniquement dans les régions de Gao et de Ménaka, et selon les témoignages recueillis par les services compétents, les terroristes ont recours aux mêmes méthodes et aux mêmes moyens, à savoir des Kalachnikov ainsi que quelques roquettes et, pour leur déplacement, des motos et des pick-ups provenant, pour la plupart, des prises de guerre face à l'armée malienne. Aux meurtres recensés, s'ajoutent d'innombrables exactions et abus dont sont victimes les populations ciblées, l'EIGS ayant tué en quelques mois plus d'une centaine de civils aux alentours de Gao. Pillages, mariages forcés et demandes de rançons sont la marque DE FABRIQUE habituelle des prétendus «jihadistes» comme aiment à les qualifier les médias occidentaux et cela prouve à quel point ces groupes terroristes n'ont aucune pitié pour les habitants des villages qui subissent leurs attaques systématiques.
L'armée malienne est désormais confrontée à un immense défi, surtout dans les zones rurales du nord-est du pays où sa présence est souvent symbolique. La dimension humanitaire de l'épreuve revêt un caractère d'urgence en 2023 tel qu' on voit mal comment le besoin exprimé de 751 millions de dollars US pour venir en aide à 5,7 millions de personnes en détresse pourrait être assuré alors que plus de 80% de ce besoin ne sont toujours pas atteints. En somme, la véritable issue pour le Mali passe, de toute évidence, par la mise en oeuvre accélérée et objective de l'Accord de paix issu du processus d'Alger pour lequel l'Algérie oeuvre avec patience et détermination, compte tenu des enjeux et des menaces grandissantes dans toute la région sahélienne.

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