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La Libye et le syndrome syrien

L'aventure militaire de Haftar dans l'Ouest libyen est finie, quatorze mois après avoir surpris tout le monde. L'«armée» nationale autoproclamée a accumulé une série de revers cauchemardesques, ces derniers mois, et perdu son ultime bastion, Tarhouna, où se trouvait la base logistique de l'offensive contre Tripoli. C'est donc la fin d'une page trouble que le maréchal a ouverte, en avril 2019. L'ex-général d'El Gueddhafi, devenu opposant et réfugié aux Etats-Unis, avant de rallier, en 2011, l'insurrection à Benghazi, n'avait pas les faveurs des grandes puissances. Soutenu par les Emirats, l'Arabie saoudite et l'Egypte, soucieuses de réduire les milices proches des Frères musulmans, il s'est forgé une aura de chef de guerre en s'emparant de Benghazi, dans un bain de sang, puis en expurgeant les «groupes terroristes» du Sud libyen. Soutenu par Salah Aguila, le président d'un Parlement réduit à 25 députés, nombre d'entre eux ayant rejoint l'Assemblée des Représentants proche du GNA, il est devenu partie prenante du conflit qu'il entend régler par la force.
à contre-courant des aspirations du «Printemps arabe», Haftar cherche le pouvoir et, ses «succès» de Benghazi et Derna, confortés par une mainmise sur le Croissant pétrolier, en 2018, ont convaincu les chancelleries de certaines grandes puissances de lui tendre une main «secourable». Ayant largement oeuvré au torpillage du processus onusien de réhabilitation des institutions du pays, et, sans cesse, louvoyé, lors des conférences pour un cessez-le-feu, le maréchal a perdu la partie. Pire, il aura plongé la Libye dans une équation à haut risque, avec des ingérences motivées qui rappellent, singulièrement, le dossier syrien, et son impasse d'Idleb. On sait que le GNA doit ses récents succès militaires aux 7000 combattants dépêchés par la Turquie qui a fourni, en outre, les drones Anka-S grâce auxquels Tripoli a retrouvé la maîtrise du ciel, acculant Haftar à une retraite anticipée. Paralysée par ses contradictions et ses calculs étroits, la communauté internationale a jeté dans les bras d'Ankara une Tripolitaine éperdue, face à un maréchal «putschiste», tandis que la Cyrénaïque connaît, déjà, un tout autre sort, tributaire de son Croissant pétrolier. L'intérêt des ingérences étrangères sera, plus que jamais, de veiller au gel de la situation plutôt qu'à la solution politique, porteuse d'un risque de rejet des appétits extérieurs. A équidistance des parties en conflit, l'Algérie maintient son attachement au seul intérêt du peuple libyen, à son unité et son intégrité, et à l'unique voie de salut qu'offre le dialogue inclusif pour une solution strictement libyenne.

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