La mécanique de l’investissement
Les multiples mesures prises par les pouvoirs publics sur le registre de l'économie et de la finance auront eu pour effet la dynamisation de la scène économique nationale. Les chiffres présentés régulièrement par le DG de l'AAPI affichent une courbe ascendante et montrent l'intérêt croissant des investisseurs algériens et étrangers. Mais il n'est pas dit que cette dynamisation, du reste réelle, soit durable et garantisse une véritable émergence de l'économie nationale. Le propos n'est pas de mettre en doute la mécanique de l'investissement elle-même, portée par une nouvelle législation claire et visiblement efficace. Mais il est entendu que les meilleures intentions peuvent buter sur le petit grain de sable qui empêche la machine de fonctionner convenablement. Cet écueil est d'ordre humain, faut-il le préciser. En effet, l'État peut imaginer un cadre d'investissement idéal, mais si celui qui est appelé à le manoeuvrer vit encore dans l'ère bureaucratique, ladite machine s'enrhume et l'investisseur reçoit une image déformée de la volonté réelle de l'État. Il n'est pas dit, non plus, que les «individus-entraves» soient en grand nombre. Non. Les empêcheurs de faire avancer la machine sont minoritaires, mais ils sont là et abusent déjà du pouvoir, même très limité, que leur octroie la loi.
La relation entre l'entreprise et l'administration est, certes, l'un des points essentiels de l'équation économique nationale. Il s'agit de rétablir les choses et mettre chacun à sa juste place. Le propos du président de la République sur le guichet unique, tel que rapporté par le DG de l'AAPI, répond à l'interrogation de savoir la véritable dimension que doit prendre la bureaucratie dans l'acte d'investir. Mais surtout la vocation première de cette même administration. Celle-ci se doit d'être l'accélérateur des intentions d'investissement. Le fonctionnaire est véritablement dans la posture de l'accompagnateur. En tout cas, c'est comme ça que le traduisent les textes actuellement en vigueur.
Soulignons au passage que les 10 000 projets et plus enregistrés, l'optimisme affiché par le président du CREA pour d'atteindre les 20 000 dans les deux ans sont des signaux très positifs. Mais il reste que la finalité de la dynamique qu'on perçoit est d'être permanente, durable et automatique. C'est le voeu que formulent tous les Algériens, à commencer par le président de la République. Pour ce faire, il s'agit de traquer les bureaucrates où qu'ils se trouvent.