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La nouvelle carte d’Erdogan

Au lendemain de son investiture, de lourds dossiers attendent le président turc Recep Tayyip Erdogan et son prochain gouvernement. Outre la reconstruction des zones éprouvées par le terrible séisme du 7 février qui a ravagé la Turquie et la relance d'une économie sapée par une inflation galopante, il y a la question cruciale des relations avec le président Bachar al Assad. Si les deux premiers défis relèvent de la politique intérieure, le troisième a une importance particulière depuis que la Syrie a réintégré la Ligue arabe dont elle était «exclue» depuis 2011. Erdogan qui a l'avantage d'une relation constructive avec le président russe Vladimir Poutine avait anticipé l'événement et proposé à Damas d'entamer un dialogue direct. C'est ainsi qu'en décembre 2022, une rencontre a eu lieu à Moscou entre les ministres turc et syrien de la Défense. Six mois plus tôt, le MAE turc Mevlüt Cavusoglu s'était entretenu avec son homologue syrien Fayçal Mokdad. Quoi de plus normal, alors, pour Erdogan que de dire que le silence n'est pas «convenable» entre Damas et Ankara. Après avoir renoué avec l'Égypte, les Émirats, l'Arménie et... l'entité sioniste, il restait au président turc à prendre le chemin de Damas. Ayant soupesé le fardeau kurde et pris acte de l'inconsistance d'une solution militaire, après deux offensives d'envergure, il estime que la stratégie de containment des ambitions kurdes, attisées par les États-Unis pour des raisons particulières, passe par une souveraineté syrienne pleine et entière sur la région pétrolière de Deir Ezzor, frontalière de l'Irak. Sauf qu'il lui faut, pour cela, concéder l'autre région d'Idlib où coopèrent les rebelles syriens pro-turcs et le groupe terroriste Hayat tahrir al-Sham, ex al-Nosra, branche locale d'al-Qaïda. Certains ont vu, dans ces premiers pas, un effet d'annonce pré-électoraliste mais la réalité est autre. La Russie a besoin d'un certain équilibre dans cette partie du Moyen-Orient où elle compte une alliance solide avec la Syrie et l'Iran. C'est pourquoi elle oeuvre à apaiser la relation turco-syrienne, Ankara comme Damas nourrissant le rêve d'une relance du projet d'un espace de libre-échange baptisé, en 2003, Shamgen - le Sham étant jadis le nom de la Grande Syrie qui incluait la Syrie actuelle, le Liban, la Jordanie, la Palestine et le territoire octroyé à l'entité sioniste par le colonialisme britannique. Revenu de ses illusions de 2011, après n'avoir ménagé aucun effort militaire, logistique et politique de soutien à la rébellion, Erdogan n'a pas d'autre choix, pour juguler le bastion kurde des YPG et du PKK, que de composer avec Bachar al-Assad, au grand dam des Occidentaux et de certains États arabes.

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