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La thématique des fonds volés

S’il y a un dénominateur commun entre les cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain, c’est bien cette promesse de ne ménager aucun effort pour permettre au pays de récupérer les fonds transférés illicitement à l’étranger par les dirigeants, les hommes d’affaires et les politiciens inféodés de l’ère Bouteflika. Aucun n’a, en effet, éludé la question et tous, avec une belle unanimité, ont pris date pour rapatrier quelques centaines de milliards de dollars dont le peuple a été cyniquement spolié. C’est que le sujet, plus que d’autres, renvoie à la lutte contre la corruption et séduit davantage l’opinion, attentive au moindre fait et geste sur ce plan, quoi qu’on dise.
Dans les meetings comme dans les rares sorties médiatiques, le thème est abordé de manière enflammée, même si, au demeurant, aucun candidat ne s’est attardé sur les voies et moyens de la mise en pratique d’une promesse aussi sensible. Il faut dire que le dossier reste suffisamment complexe pour qu’il soit permis d’en disserter les tenants et les aboutissants, en l’absence d’experts avertis. Prudent, un des candidats a reconnu que, s’il ne parvient pas à reprendre « la totalité des fonds volés », il veillera à en récupérer une bonne partie, car, dit-il, il « connaît les lieux de placement » des fonds incriminés et compte sur le succès de l’opération pour financer son programme. Un autre surenchérit avec la même verve, arguant de sa résolution auprès des institutions financières internationales, quitte à mobiliser comme parties civiles le Trésor public, les Douanes, les banques victimes de cette grande criminalité et même les collectivités locales. Mais auprès de qui ? Des exemples sont là qui enseignent qu’il faut manier ces promesses avec prudence et ne pas chercher à faire rêver les citoyens, sans plus. Même avec une traçabilité effective, les méandres des relations bancaires internationales sont telles qu’il faudra des années pour parvenir à l’objectif visé. Le plus indiqué, dans ces affaires, est, sans doute, cette suggestion de « négocier », avec les auteurs des détournements, un compromis pour le recouvrement d’une partie des sommes volées, contre un éventuel allégement des peines. Mais cela relève d’un autre sujet, non moins sensible. A cet égard, le point de vue des juristes est édifiant quand ils affirment que le défi est relevable mais qu’il exige une détermination politique forte, des années de travail et une maîtrise des arcanes bancaires internationales, en gardant à l’esprit que les fonds volés ne sont pas forcément au nom des personnes détenues mais sous des identités diverses, sinon des sociétés écran.

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