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La truanderie en col blanc

Des personnalités judiciaires, algériennes et françaises ont convergé, hier, à l'École supérieure de la magistrature à Alger pour décrypter la lutte contre la criminalité financière dans toutes ses facettes: l'identification, la gestion, la saisie, la confiscation et le devenir des avoirs des criminels. Pendant trois jours, les hommes de loi vont débattre dans le cadre d'un séminaire organisé par le Programme d'appui au secteur de la justice et financé par l'Union européenne. L'un des buts de ce séminaire est de situer les difficultés pour ensuite proposer des solutions d'ordre opérationnel. Certes, la lutte contre la corruption est une donnée fondamentale pour les sociétés démocratiques, mais pour venir à bout de ce grave fléau, la tâche est loin d'être facile. L'équation comprend deux paramètres très complexes. Le premier consiste à donner aux acteurs sur le terrain de la traque financière des instruments juridiques adaptés, sachant que les procureurs, les juges d'instruction, les juges de la correctionnelle et présidents de cours d'assises ont déjà du mal à intérioriser les procédures du Code pénal. Le deuxième paramètre qui complexifie l'équation est que la justice n'affronte pas de banals délinquants, mais elle se trouve face à de véritables truands en col blanc. Depuis deux ans, nous assistons à des procès ininterrompus mettant en cause des personnes accusées de corruption. Chaque fait avoué devant les juges, révèle les méandres de scandales qui débordent les frontières du pays: la France, l'Espagne, l'Italie, la Suisse, les Emirats arabes unis, le Liban, Hong Kong... Autrement dit, les procès qui se déroulent dans les tribunaux algériens ne concernent pas de simples affaires de corruption circonscrites, menées par des réseaux de trafics ou de détournements d'argent. On est face à une entreprise criminelle d'une extraordinaire structure. Son personnel est constitué d'ex-ministres, d'élus et d'hommes politiques qui s'adonnaient, sans retenue, au pillage de l'Algérie. Le pouvoir politique garantit la couverture administrative, policière et juridictionnelle des opérations. Enfin, les professionnels de l'escroquerie se chargent de l'exécution. Ils sont capables de réaliser n'importe quelle opération financière sans le moindre soupçon et peuvent dégager des sommes importantes dont la destination échappera à toute investigation. C'est à ce genre d'entreprises qu'est confrontée, aujourd'hui, l'Algérie.

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