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L’art des discours

Le chef du gouvernement vient, à l´occasion de la journée de la Ville, de nous rappeler que l´Algérie sera présente à l´exposition universelle de 2010 sous le slogan «Une vie meilleure dans une ville meilleure». C´est quand même un peu fort de café. Alors que le constat est unanime. Que nos villes ne sont plus aux normes. Que nos villes croulent sous les problèmes. Problèmes d´hygiène, de transport...A entendre M.Belkhadem c´est le miracle qui va se produire en trois petites années. Et pour continuer dans la diversion, on s´attarde sur le sort de nos campagnes désertées au profit des centres urbains «où sont concentrés les fonds, l´intelligence, les compétences scientifiques et le savoir-faire». Au lieu de chercher des solutions à nos villes, voilà qu´il nous est demandé de pleurer nos campagnes. Cela va tellement nous occuper qu´on n´entendra plus parler des villes et de leurs problèmes. Voilà comment sont réglés les problèmes dans notre pays. En les juxtaposant. Il faut dire que la méthode a changé. Il fut un temps, celui du parti unique, où les problèmes étaient éludés par l´utilisation du futur. «C´est vrai qu´il y a problème. Mais nous avons un projet, nous ferons....» Et le tour était joué. Il ne fallait jamais s´appesantir sur le constat et chercher les causes et encore moins les responsables. Le tour de passe-passe pour envoyer le sujet à la trappe passait par la conjugaison au futur. Les choses ont évolué depuis l´ouverture démocratique. Un nouveau jeu est venu remplacer l´ancien. Pour un même résultat. Pour le même art. Celui de cacher la poussière sous le tapis. De vivre des décennies avec les mêmes problèmes en suscitant l´oubli à chaque résurgence.
Aujourd´hui, on nous parle de l´exposition universelle, alors qu´il est question de gestion catastrophique de nos villes. On ose aussi parler de nouvelles villes. Bouinan, Sidi Abdellah, Hassi Messaoud ou encore Imedghassen. En nous promettant qu´elles seront exemplaires. Alors que nous ne réussissons même pas à rendre «potables» celles existantes.
La seule consolation viendrait du fait que nous pouvons être imbattables dans l´art des discours à dormir debout. Si seulement nous pouvions exceller autant dans la gestion? La différence est de taille. Il nous manque pour cela la rigueur et la constance. Plus qu´un programme, un mode de vie. Ceux qui n´en sont pas convaincus n´ont qu´a voir la ville algérienne à l´exposition universelle. Elle sera belle. C´est juré, promis. Mais il faut arrêter de parler d´Alger, d´Oran, de Constantine et de toutes les autres villes d´Algérie.

De Quoi j'me Mêle

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