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Le choix de Joseph Aoun

Voici de très nombreux mois déjà, il nous paraissait évident que Joseph Aoun était, bel et bien, l’homme du consensus pour un Liban où les clivages confessionnels et politiques rendaient aléatoire une élection présidentielle que les parties concernées abordaient avec des couteaux aiguisés. Le choix rendu possible par des évènements contraires allant de la marginalisation, même relative, du Hezbollah et de son allié Amal à la chute de Bachar al-Assad, semble, aujourd’hui, aller de soi mais le fait est qu’il est revendiqué par des puissances régionales et internationales bien plus que par les Libanais eux-mêmes. Et pourtant ! Si Aoun a endossé la lourde responsabilité du fardeau politique et économique, c’est bien parce qu’il mesure, mieux que quiconque, l’ampleur des défis qu’il lui faut affronter. Certes, le pays du Cèdre est désormais affranchi de certains carcans qui l’empêchaient de promouvoir sa propre stratégie à seule fin de contenter un peuple aux facettes diverses et conflictuelles. Mais il lui faut réapprendre les règles d’un partage équitable des efforts et des succès, et quoi de mieux pour cela qu’un général rompu à la tâche de la défense des intérêts supérieurs de l’État ! Avec cette donne, en apparence incontournable et en vérité lourde de significations, le Liban se découvre porteur de tant de « solutions » incantatoires et d’errances indéfinies, de sorte qu’il lui faut, pour la quatrième fois, recourir à la carte de l’état-major pour mettre fin à une totale impuissance de la classe politique, sans cesse arc-boutée sur des positions archaïques. Considéré comme une « énigme politique » dans son propre pays, Joseph Aoun n’en a pas moins une connaissance approfondie des méandres et des lacunes d’une démocratie parlementaire construite, à la hâte, par une puissance coloniale qui n’avait d’autre objectif que celui de garantir la pérennité de ses intérêts propres. Joseph Aoun, hier général et aujourd’hui bâtisseur attendu d’un nouveau Liban tel que le rêvent tous ses citoyens, sans distinction aucune, a du pain sur la planche. Il lui faut, séance tenante, s’atteler à libérer le sud de l’occupation sioniste, délimiter officiellement toutes les frontières, engager les réformes indispensables au redressement économique et financier, conférer à l’armée son pôle naturel de bras armé de l’État etc. En homme conscient de ses lourdes responsabilités, il a énuméré, lors du discours d’investiture, toutes ces priorités, mais pour y parvenir, il lui faut, d’abord et surtout, disposer d’un nouveau gouvernement en parfaite harmonie avec sa vision et ses ambitions. Voilà pourquoi il consacre, sans tarder, son premier voyage officiel à l’Arabie saoudite, la communauté sunnite libanaise étant concernée, plus que toute autre, par ce choix.

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