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Le Liban prie entre deux éléphants

La nouvelle crise diplomatique entre le Liban et quatre pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), notamment l'Arabie saoudite, risque de porter un coup fatal au gouvernement Nagib Mekati, formé voici un mois, dans des conditions difficiles et un contexte de crise économique particulièrement grave. A la base de la discorde, une déclaration du ministre de l'Information, George Kordahi, qui avait affirmé, dans un entretien accordé en août et paru ces jours-ci, que la guerre menée par la coalition au Yémen était «absurde» et constitue une «agression». Il n'aura pas fallu davantage pour que l'Arabie saoudite, suivie du Bahrein, du Koweit et des Emirats, rappelle son ambassadeur à Beyrouth et somme l'homologue libanais de quitter le royaume «dans les 48 h». Evidemment, les observateurs, notamment occidentaux, ont vite conclu que le Liban paie le prix du bras de fer qui oppose la monarchie saoudienne à l'Iran voisin, Riyadh voyant d'un mauvais oeil le rôle du Hezbollah au pays du Cèdre. Mais c'est là faire fi des récentes initiatives, portées par l'Irak pour des raisons de sécurité et d'économie sous-jacente, grâce auquel les deux pays qui se regardaient, depuis des décennies, en chiens de faïence, ont fini par opérer un spectaculaire rapprochement. L'Arabie saoudite s'est même fendue d'une déclaration pour souligner que l'Iran «est un pays voisin» avec lequel elle souhaite les meilleurs rapports possibles, même si l'un comme l'autre soutiennent des forces politiques rivales dans toute la région. Cela dit, le Liban demeure un champ de rivalité permanente et Riyadh, a sans doute, saisi le prétexte d'une déclaration hors contexte, pour signifier son mécontentement. Est-ce à dire que les efforts des dirigeants irakiens auront été vains? Tout porte à croire que l'Arabie saoudite qui a aussi fermé les portes aux importations libanaises - un coup très dur pour l'économie du pays - livre, en réalité, une âpre bataille au Hezbollah qui s'est empressé de rejeter catégoriquement toute démission du ministre libanais. Mikati, de son côté, s'évertue à clamer que les propos de Kordahi ne reflètent nullement la position du gouvernement, rien n'y fait. Du coup, il exhorte Kordahi à «tenir compte de l'intérêt national pour assainir les relations avec les pays du Golfe». Mais Kordahi a encore répété qu'il ne «démissionnera pas». De son côté, Riyadh affirme que «l'hégémonie du Hezbollah terroriste sur les décisions de l'Etat libanais a fait du Liban une base pour mener des projets voulus par des Etats qui ne veulent pas le bien de ce pays et son peuple». Tristement, le Liban se découvre au milieu d'une rixe entre deux éléphants.

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