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Le monde ballotté par le baril

Ces derniers temps, un discours ambiant affirmait le fait que les Etats-Unis ne sont plus dépendants du pétrole du Golfe, grâce aux réserves de schiste, et que, par conséquent, ils se redéploient dans l'Asie pacifique afin d'anticiper la montée en puissance de la Chine, devenue le grand rival économique. En vérité, ces analyses ont tout faux parce que le pétrole arabe demeure à la base même de la superpuissance américaine, pour plusieurs raisons. D'abord, la Chine qui est en plein essor économique a besoin, de plus en plus, d'or noir et elle vient de sceller un pacte stratégique pour vingt ans avec l'Iran, afin de garantir son approvisionnement, ce qui ne l'empêche pas, d'ailleurs, de négocier, en parallèle, avec l'Arabie saoudite. D'où l'impératif pour les Etats-Unis de demeurer le gendarme de la région, directement ou, indirectement, par Israël interposé. A cela, un objectif crucial: depuis le premier choc pétrolier, le dollar est devenu le pétrodollar, consenti par l'Arabie saoudite, et cela a des conséquences pour l'économie mondiale, dans son ensemble. On voit mal comment Washington pourrait laisser cette manne lui échapper, car le recyclage de la monnaie pétrolière alimente puissamment sa machine économique et militaire et lui permet de conserver le contrôle des voies maritimes, non seulement dans le Golfe arabo-persique mais aussi dans de nombreuses autres voies maritimes, comme en Asie. La récente demande russe à l'UE d'un paiement des livraisons de gaz et de pétrole en euros met à nu cette réalité et on peut en déduire que les bouleversements recherchés ne sont pas pour aujourd'hui. Cependant, le bras de fer qui se déroule, depuis deux ou trois ans, entre Pékin et Washington a déjà quelques répercussions notables.
Les «normalisations» avec Israël de certaines monarchies n'ont trouvé aucun écho dans la rue arabe, à tel point que l'Arabie saoudite a jugé préférable de jouer la montre et de s'en tenir à l'offre de «la paix contre la terre». Mieux, Riyadh cherche, désormais, à transcender les clivages avec le rival iranien, et une porte de sortie au Yémen, devenu un véritable bourbier. D'où une cascade attendue de réconciliations avec le Qatar, la Turquie, l'Iran et la Syrie qui rendront le CCG un cadre sans objet. Tous ces bouleversements ont pesé dans la balance américaine et l'administration Biden, parfaitement consciente, sait, aussi, que l'heure est venue du règlement de la question palestinienne, faute de quoi la conjonction des émergences sino-iranienne, entre autres, donnera à l'ours russe l'impulsion conséquente pour déboulonner le King Kong américain.

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